Il n’est pas toujours évident de choisir comment acquérir son prochain véhicule. En particulier en ce qui concerne les voitures électriques, leurs évolutions sont si fréquentes que la question de la valeur résiduelle après quelques années est souvent pertinente.
Dans ce dossier, on va donc examiner les différentes possibilités qui s’offrent à vous : location longue durée (LDD), location avec option d’achat (LOA), achat intégral, mais aussi la location sans engagement d’une voiture électrique.
Chaque méthode a son lot d’avantage et d’inconvénients, qui ne sont bien entendu pas les mêmes pour les petits rouleurs que pour les baroudeurs.
L’achat intégral d’une voiture électrique n’est pas toujours pertinent
Une voiture électrique coûte bien souvent très cher, avec des tarifs frôlant généralement les 40 000 euros pour les modèles les plus populaires. Certains s’échangent contre moins de 25 000 euros, quand d’autres dépassent la barre des 100 000 euros et sont donc réservés à une clientèle ayant les poches très profondes.
Quoi qu’il en soit, pour financer un tel achat, il faut soit contracter un crédit, soit utiliser de l’argent disponible pour cela, ce qui est loin d’être évident. Si jusqu’en 2021, les crédits pour l’achat d’une voiture électrique affichaient des taux exceptionnels sous 1 %, ce n’est plus d’actualité en 2023.
L’inflation est passée par là, et les crédits sont désormais moins avantageux. Cependant, les conducteurs qui parcourent beaucoup de kilomètres annuellement privilégient encore un achat intégral face à une LLD ou une LOA, car les frais de dépassement kilométriques peuvent faire peur dans ces deux modes d’acquisition.
En outre, l’achat intégral permet au propriétaire de customiser à souhait sa voiture, sans qu’on lui demande de la remettre en état d’origine après quelques années. Si vous avez malheureusement quelques égratignures sur les jantes ou la carrosserie, les frais de restitution de location sont tout bonnement énormes. Dans ces cas-là, un achat intégral peut vous éviter un casse-tête financier.
Enfin, au moment où vous souhaitez changer de véhicule, si vous l’avez acheté intégralement, la revente est simplifiée. Vous êtes totalement libre de vos actions, mais la question est de savoir si la différence entre l’achat et la revente est plus importante que si vous aviez loué la même voiture. Le savoir trois à cinq ans avant la transaction relève de l’impossible.
LOA : la location avec option d’achat
Il existe une option plus adaptée à certains profils, notamment ceux parcourant moins de 30 000 km par an : la LOA. Cette location avec option d’achat permet en substance de ne pas posséder la voiture pendant une durée déterminée (souvent de deux à quatre ans). Et, à la fin de cette période, vous avez la possibilité de l’acheter contre un montant défini au début du contrat.
Concrètement, une Tesla Model 3 Propulsion vendue à ce jour 41 990 euros est proposée en LOA sur 3 ans à 535 euros par mois, avec un premier loyer de 5 000 euros qui est couvert par le bonus écologique. Au bout de trois ans, le conducteur peut choisir d’acheter le véhicule contre 23 514 euros.
Ainsi, s’il exerce son option d’achat, l’acquéreur aura donc dépensé un total de 47 231 euros. Cela représente un surcoût de 5 241 euros par rapport au prix catalogue. Ses trois années de location lui auront coûté un peu moins de 19 000 euros de sa poche, ce qui est alors à comparer à la décote qu’aura subi une Tesla Model 3 dans trois ans sur le marché de l’occasion.
Si le véhicule se vend plus de 23 514 euros sur le marché de l’occasion en 2026, il y a tout intérêt à exercer l’option d’achat, quitte à revendre la Tesla Model 3 par la suite. Mais, c’est un pari sans aucune certitude. C’est pourquoi il est important de peser le pour et le contre, selon votre situation personnelle.
Cet exemple de LOA concerne un contrat de 60 000 km sur trois ans. Chaque kilomètre parcouru en plus des 60 000 inclus sera facturé au moment de la restitution de la voiture. Ceux ayant mal jaugé leur utilisation au début du contrat peuvent avoir une mauvaise surprise quelques années après, lorsque plusieurs milliers d’euros peuvent leur être demandés à la restitution du véhicule.
LLD : la location longue durée
De manière simplifiée, la location longue durée est une LOA sans option d’achat. C’est-à-dire que le contrat ne stipule pas de possibilité pour le conducteur de racheter le véhicule à la fin des mensualités prévues. En d’autres termes, une fois les quelques années de LLD terminées, la personne repart à pied de la concession automobile.
C’est une méthode assez commune de nos jours, appelée aussi leasing, et qui consiste à ne jamais être propriétaire du véhicule que l’on conduit. Si nous reprenons l’exemple de la Tesla Model 3 Propulsion du paragraphe précédent, les mensualités pour une LLD de 36 mois et 60 000 km sont de 551 euros.
Il n’y a pas d’apport, ce qui revient à 19 836 euros dépensés pour rouler trois ans dans une voiture qui s’échange à l’heure actuelle contre 36 990 euros, une fois que le bonus écologique a été déduit.
En d’autres termes, le conducteur va payer 54 % du prix de la voiture en trois ans, sans la posséder ni avoir la possibilité de l’acquérir au bout des trois ans. Le principal avantage de ces locations longue durée est pour les professionnels ou les salariés ayant une subvention pour leur voiture personnelle.
Si votre employeur vous octroie, par exemple, 500 euros par mois pour votre véhicule, une LLD comme celle décrite ci-dessus vous coûtera seulement 51 euros par mois. Mais, pour un particulier qui aura besoin d’une voiture pour de nombreuses années, c’est financièrement difficile à justifier, puisqu’il n’y a jamais d’acquisition d’un véhicule : il faut payer tous les mois une somme conséquente, et à la fin repartir à pied.
Des offres alléchantes qui cachent des surprises
Certains concessionnaires affichent souvent des tarifs extrêmement bas pour des locations longue durée, comme cette Dacia Spring qui est presque gratuite.
Cependant, il ne faut pas s’imaginer rouler gratuitement pendant de nombreuses années grâce à ce genre de montage financier. Tout d’abord, pour y parvenir, il faut être en capacité de cumuler le bonus écologique, la prime à la conversion, la prime ZFEm et la surprime de l’état.
Il faut ainsi avoir des revenus modestes, et une voiture à mettre à la casse pour toucher la prime à la conversion. Si vous réunissez ces critères et que vous mettez au rebut une voiture thermique éligible, vous pouvez en théorie rouler 3 ans en Dacia Spring pour quelques euros seulement.
Malheureusement, ce genre d’opération est impossible à répéter. Au bout de trois ans, les bénéficiaires sont non seulement piétons, mais devront qui plus est multiplier par 10 les mensualités pour continuer à rouler dans un véhicule électrique similaire.
En outre, en 2026, date de fin d’un tel contrat de trois ans, personne ne peut prévoir quelles seront les aides en place pour financer une voiture électrique. Le bonus écologique n’est pas éternel, tout comme la prime à la conversion, et ce seront ainsi 7 500 euros de plus qu’il faudra financer pour continuer à rouler dans les mêmes conditions. Autant dire que c’est mission impossible pour beaucoup de personnes, en particulier celles aux revenus modestes et qui peuvent donc bénéficier aujourd’hui de toutes ces aides.
Prenez garde aux offres alléchantes qui cachent bien souvent une évidence : si pendant trois ans, vous pouvez rouler presque gratuitement, au bout du compte, vous serez sans véhicule, et aurez besoin de bien plus d’argent pour en reprendre un équivalent.
Les bons plans existent-ils ?
Si l’exemple ci-dessus est assez extrême, cela ne signifie pas pour autant que tout est à jeter dans les locations de voitures électriques. Tout d’abord, il existe pléthore d’offres sans aucun engagement, que ce soit chez Carrefour ou autres hypermarchés pratiquant la location de voitures électriques, ou bien chez des constructeurs comme Fiat pour sa 500 électrique.
Ces offres permettent en substance de rouler en électrique pendant plusieurs semaines, afin de se faire une idée sur la voiture que l’on aimerait potentiellement posséder, mais procurent également une totale liberté quant à la suite à donner.
Nous pouvons penser à ceux ayant pris une LLD pour une Tesla Model Y à la fin de l’année 2022 au prix fort, pour voir la même voiture avec des mensualités amputées de plusieurs centaines d’euros seulement quelques semaines après. Nul doute que si leur location avait été sans engagement, ils n’auraient pas renouvelé le contrat au même tarif.
Enfin, pensez aux quelques concessions qui doivent encore atteindre leurs objectifs annuels et qui ont des véhicules sur parc en fin d’année. Ces derniers n’hésiteront pas à faire un effort financier pour proposer une LLD ou LOA à un tarif défiant toute concurrence, vous permettant de rouler en électrique pendant plusieurs années pour autour de 3 000 euros par an.
Et, si vous attendez avec impatience la voiture électrique à 100 euros par mois, il vaut mieux ne pas retenir votre souffle. La MG4 qui est actuellement proposée à ce tarif est réservée à une poignée de personnes éligibles, et cache là aussi son lot de contraintes.
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