Le constructeur chinois BYD lance l’offensive internationale et ne prévoit pas d’épargner quiconque se dresse sur sa route. BYD se sent pousser des ailes grâce à ses excellents résultats sur le marché asiatique. Difficile de nier que la marque a réussi un excellent tour de force en devenant la championne des véhicules électrifiés (électriques + hybrides) en si peu de temps, avant même d’avoir réellement attaqué la conquête du marché européen. Mais minute papillon ! Il ne faudrait pas se bruler les ailes en se mettant à dos tous les autres constructeurs automobiles : chinois, européens ou américains.
Des empires sont tombés pour moins que cela. En termes de stratégie, je dois quand même reconnaître que le mouvement est audacieux. Mais sera-t-il payant ? Elon Musk a enfin un concurrent à sa taille et avec le même égo. La partie a commencé, on verra qui reste debout jusqu’à la fin du jeu.
Un appel à l’union sacrée entre constructeurs chinois
La semaine passée, BYD a organisé un événement au cours duquel certaines déclarations de son patron, Wang Chuanfu, ne sont pas passées inaperçues. Il n’a pas hésité à appeler les constructeurs automobiles chinois à s’unir pour« démolir les anciennes légendes» du marché.
Alors que, depuis plusieurs mois, les marques chinoises se sont lancées localement dans une guerre des prix fratricide, où toutes perdent actuellement des plumes, l’appel à l’union sonne un peu faux. Pourtant, à désigner les constructeurs étrangers comme l’ennemi commun, le message a trouvé des échos positifs auprès des patrons de marques comme Li Auto ou Nio. D’autres, comme les responsables de Great Wall Motors (GWM), sont plus mesurés et n’ont pas hésité à mettre en garde BYD sur les dangers d’un tel discours. Un bon point pour GWM !
« Le temps est venu pour les marques chinoises »
Les déclarations de Wang Chuanfu ne sont pas des paroles en l’air, c’est une véritable déclaration de guerre, à peine maquillée. Il faut dire qu’il aurait tort de ne pas sortir les crocs. Depuis plusieurs mois, politiques comme patrons de marques européennes taclent les « constructeurs chinois » qui veulent leur voler le pain de la bouche. Ils l’ont même fait en présence des représentants de la marque BYD pendant un sommet, qui s’est tenu en parallèle du salon du Mondial de Paris, en octobre dernier. La prise de parole de BYD avait d’ailleurs très intelligemment remis les pendules à l’heure ce jour-là, malgré les attaques directes de Bruno Le Maire et Carlos Tavares.
Un constructeur comme BYD a des usines, des batteries, de l’électricité verte, des facilités pour obtenir des semi-conducteurs et l’entreprise a commandé sa propre flotte de cargos pour assurer la livraison de ses voitures autour du monde. Combien de temps les constructeurs historiques, qui ont absolument tout délégué à des sous-traitants, vont pouvoir tenir la distance ?
Heureusement pour les constructeurs européens, un fabricant chinois comme BYD n’a pas encore toutes les clés pour pénétrer le marché du véhicule électrique européen, en tout cas pas aussi fortement que Tesla. Une fois qu’ils auront trouvé la bonne recette sur la manière de régler le comportement routier des voitures, les équiper pour coller à nos goûts, et qu’ils auront implanté quelques usines en Europe, il sera trop tard pour regretter de les avoir si longtemps sous-estimés et molestés.
Enfin, à tous les constructeurs étrangers qui viseraient encore le marché chinois pour faire du volume de vente sur l’électrique, on a bien envie de leur souhaiter bonne chance, à travers une réplique culte de Hunger Games : « Et puisse le sort vous être favorable ! »
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