Le Tesla Cybertruck sera un cauchemar pour les maniaques

Il y a probablement plusieurs raisons pour lesquelles les carrosseries en acier inoxydable ne sont pas plus fréquentes sur nos routes. Depuis la DeLorean de DMC, il y a près de 50 ans, aucun constructeur à gros volume n’a voulu se tenter à l’exercice. À voir les premiers exemplaires de Tesla Cybertruck évoluer dans les rues, le premier inconvénient saute rapidement aux yeux : l’entretien d’une telle carrosserie risque de tourner au cauchemar, comme le souligne un article de Business Insider publié le 19 août.

Tous ceux qui ont de l’électroménager en inox le savent bien, c’est beau, mais c’est laborieux à conserver propre. Ce matériau est un vrai aimant à poussière, et la moindre trace de doigts se voit beaucoup. Alors, imaginez ceci sur la carrosserie d’un pickup de 5,60 m de long (dimension théorique), exposée aux éléments, aux manipulations humaines et aux fientes d’oiseaux. Plus qu’une carrosserie peinte, l’extérieur du Cybertruck va nécessiter de l’huile de coude, pour ceux qui n’aiment pas voir leur véhicule sale.

Un entretien minutieux et vite couteux

Un pickup tel que le Cybertruck est censé pouvoir s’aventurer hors des sentiers battus. Il doit aussi pouvoir servir de véhicule utilitaire sans grand ménagement. Il doit pouvoir être sali sans forcément avoir à penser aux conséquences à long terme.

Mais si un passage rapide au jet haute pression peut nettoyer un Rivian R1T ou Ford F-150 Lightning. Le propriétaire de Cybertruck, s’il veut garder un véhicule propre, devra certainement faire beaucoup plus d’efforts, notamment pour retirer les traces de doigt.

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C’est un problème bien connu des propriétaires de DMC DeLorean. Après avoir lavé le revêtement en inox avec un détergent, il faut le sécher en allant dans le sens de l’acier pour ne laisser aucune trace supplémentaire. Polish et cire ne serviront probablement à rien pour le Cybertruck. Pour avoir un véhicule sans taches disgracieuses, beaucoup de propriétaire de DeLorean font appel aux produits d’entretien pour inox prévus pour les équipements de cuisine. Ceux-là mêmes dont le petit bidon coûte un bras. Si la DeLorean fait 4,21 m de long avec une hauteur de 1,15m, le Tesla Cybertruck a un tout autre gabarit. Frotter à la main cette énorme carrosserie va en démotiver plus d’un. 

Cela pourrait vite devenir un calvaire pour les plus maniaques. À moins que Tesla ait prévu une solution magique sur sa boutique en ligne.

Un assemblage qui ne souffre d’aucune approximation

Il y a d’autres inconvénients à utiliser l’acier inoxydable pour des voitures : des nuances disgracieuses. On peut déjà l’apercevoir sur certaines vidéos et photos de prototypes. Selon les pièces de carrosserie, on peut distinguer comme des différences de teintes entre la portière et l’aile de certains Cybertruck. Là encore, le sens du brossage esthétique des panneaux en inox avant la découpe donne des jeux de lumière différents.

Ce choix de l’acier dans une finition brute ne permet aucune approximation dans la qualité du matériau, le sens de laminage des pièces et l’assemblage des différents panneaux de carrosseries. Le passage chez un carrossier après accident risque d’être compliqué aussi. Cependant, ce qui était visible sur les prototypes ne le sera peut-être pas sur les véhicules de séries.

La qualité des peintures n’a jamais été un des points forts de Tesla, et beaucoup de véhicules ont été livrés aux clients avec des défauts de carrosserie/peinture à reprendre en SAV. Le Cybertruck va corser un peu plus le jeu, car Tesla ne pourra pas tricher.

Pas de peinture possible, seul le covering peut permettre de personnaliser

Les Tesla Cybertruck seront tous identiques. Si les Model 3 et Y blanches lassent déjà, cela ne va pas s’améliorer avec les clones Cybertruck. Un temps, il a été question que l’acier puisse prendre différentes teintes selon la température à laquelle il a été chauffé, mais il est peu probable que ce genre de projet atteigne la ligne de production.

Pour ceux qui seraient tentés de personnaliser leur Cybertruck, il va falloir oublier l’option peinture, cela ne tiendra pas dans le temps. La seule solution repose à priori sur les méthodes de covering, c’est-à-dire appliquer un film de couleur sur la voiture. Mais, là encore, la durée de vie du covering est limitée. Selon la qualité du film et l’entretien du véhicule, la fourchette de durée de vie s’étend entre 2 ans (s’il est mal entretenu) et 10 ans (s’il est qualitatif et bien entretenu).

Enfin, pour le moment, on ne sait toujours pas si l’acier est vraiment plus résistant, voire résistant aux balles, comme l’avait promis Elon Musk lors de sa présentation. Il ne faudra plus longtemps désormais pour en savoir plus, les premières livraisons approchent.