Comme un feuilleton de l’été, les évolutions autour du cargo porte-voitures incendié peuvent être suivies étape après étape. Après les premières inspections réalisées à partir du 11 août 2023 sur le Fremantle Highway, les équipes de sauvetage ont lancé les premières opérations de récupération des véhicules en bon état. Cette phase devrait bientôt toucher à sa fin : le déchargement, qui a démarré le 19 août devant les médias et les curieux, était censé durer un peu plus d’une semaine, selon les premières estimations des équipes.
Depuis son remorquage jusqu’au port d’Eemshaven début août, les choses semblent évoluer assez vite pour ce cargo qui avait pris feu en mer le 25 juillet dernier. Pour procéder au déchargement des premiers véhicules intacts, le Fremantle Highway a été légèrement déplacé afin de permettre le déploiement d’une passerelle et de faire la jonction avec le quai. Depuis, c’est un flux régulier de voitures qui sortent des ponts inférieurs.
Quels sont les véhicules concernés ?
Sur les 3 800 véhicules embarqués lors du départ du cargo porte-voitures, les premières estimations indiquaient qu’entre 900 et 1 000 véhicules étaient encore jugés en bon état à bord. Le décompte précis n’est à ce jour (25 août) pas encore actualisé. Il faudra certainement attendre la fin de l’évacuation du cargo pour avoir de nouvelles données chiffrées.
Preuve que les véhicules sont en état de fonctionnement, les voitures sortent du cargo par leurs propres moyens, en roulant. Sur les images disponibles de la première journée de déchargement, il est possible d’observer des BMW, dont un modèle 100 % électrique iX1, et des Mercedes. Il est toutefois impossible de savoir à l’heure actuelle combien de véhicules électriques sortiront réellement intacts du navire.
Ces véhicules se situaient tous sur les ponts inférieurs (de 1 à 4), qui ont été épargnés par les flammes grâce à l’absence de cargaison au pont 5. Ce pont vide a joué un rôle de pare-flamme alors que l’incendie faisait rage à bord.
Des véhicules lavés avant de sortir du cargo
Les équipes de sauvetage ont installé directement à bord du cargo incendié un poste de lavage temporaire. Il a été positionné juste avant la passerelle de sortie du cargo. C’est un point de passage obligatoire avant que les véhicules, jugés en bon état, roulent jusqu’à un point de stationnement situé peu plus loin sur un terrain protégé du port.
Cette étape de nettoyage doit permettre de s’assurer qu’aucune pollution, relative à l’incendie et ses fumées toxiques, contamine les sols du port. Les eaux usées de cette station de lavage improvisée sont ensuite collectées et éliminées, sans risque de contamination.
Ce passage au jet des véhicules ralentit forcément le déchargement des centaines de voitures intactes du cargo. En temps normal, il ne suffit que de quelques heures pour charger ou décharger cette quantité de véhicules. Mais, les équipes de sauvetage prennent des précautions pour éviter tout nouvel incident à bord du cargo. La mission devrait cependant toucher à sa fin dans quelques jours, selon le planning prévisionnel.
Que deviennent ces voitures ensuite ?
Dans un premier temps, ces voitures sont stockées sur un terrain protégé du port. Avant toute autre procédure, les douanes veulent pouvoir contrôler les numéros de châssis des véhicules intacts. Ceux-ci ont été dédouanés avant d’être initialement embarqués à destination de l’Asie. Les services de douanes veulent donc veiller à ce que les documents soient en règle et que les taxes soient bien acquittées, si finalement les véhicules restent sur le sol européen. Échapper aux flammes d’un cargo incendié ne doit pas permettre d’échapper aux taxes.
Ensuite, les différents constructeurs des groupes BMW, Mercedes et Volkswagen, à qui appartiennent encore officiellement la cargaison, vont procéder à une inspection des véhicules sur le port d’Eemshaven. C’est certainement à ce moment-là que sera déterminé l’avenir de ces véhicules. Ils devraient rapidement être transportés hors de l’enceinte du port par la route.
Même s’ils sont jugés complètement viables, il est peu probable que ces véhicules soient de nouveau expédiés aux clients auxquels ils étaient destinés à Singapour (et environs). Il est toutefois plausible que ces véhicules terminent dans le réseau des véhicules d’occasion européen pour limiter les pertes.
Tant que les évacuations du cargo sont toujours en cours et les inspections n’ont pas été réalisées, il est trop tôt pour savoir ce qu’il adviendra de ces voitures. Pour le moment, aucun constructeur ne s’est exprimé sur le sujet, et il n’est pas certain qu’une communication officielle soit faite après ces étapes.
Toujours pas de cause officielle de l’incendie
La cause de l’incendie est toujours sous investigation. Le dégagement des ponts supérieurs, et notamment ceux les plus abimés par l’incendie, permettra peut-être de faire avancer l’enquête et de connaitre ce qui a déclenché le départ du feu. Il est également possible que l’on ne sache jamais le fin mot de l’histoire.
Comme Numerama l’avait soulevé dans un précédent article, l’hypothèse, indiquant que l’ensemble des véhicules électriques étaient saufs, ne semble plus réellement envisageable. Cette possibilité est déjà mise à mal par la présence sur une photo d’une carcasse calcinée correspondant à la silhouette d’une Porsche Taycan (électrique). La présence de ce modèle n’indique pas pour autant qu’il soit à l’origine de l’incendie. La photo relayée par les médias néerlandais n’a pas été prise sur le pont le plus endommagé, soupçonné d’être le lieu du départ du feu.
Même si, hypothétiquement, une bonne partie des voitures électriques sont en bon état dans les étages inférieurs du cargo, il n’est pas encore exclu que d’autres modèles électriques se soient trouvés à d’autres étages. Les équipes procédant à la récupération des véhicules n’ont plus souhaité répondre aux médias sur le décompte des voitures électriques.
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