SUV : nom masculin, se dit d’un véhicule jugé trop haut et trop grand, selon ceux qui n’y connaissent pas grand-chose en automobile (ex : les personnalités politiques). Anciennement : Sport Utility Véhicle, ou l’art de rendre plus civilisés des modèles tout terrain (4×4).
En quelques années, il est devenu la cible privilégiée des écologistes et des politiques, sans que l’on sache réellement quels véhicules il regroupe. Mais qui veut la peau du SUV ? Pourquoi ? Comment ?
La poule aux œufs d’or
Le terme « SUV » ne signifie plus grand-chose aux yeux des néophytes. Les constructeurs ont une part de responsabilité dans ce dérapage : eux-mêmes qualifient de SUV des véhicules qui n’ont rien à voir avec sa définition originelle. Le terme est tout simplement devenu un énorme fourre-tout.
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Les SUV sont le nouvel eldorado des constructeurs automobiles. Ils ont poussé comme des champignons ces dernières années. Si l’on écoute les différentes marques automobiles, c’est ce que les clients veulent acheter. Les chiffres des ventes leur donnent raison, après tout… Mais le jeu est un peu faussé, car l’offre, en dehors des SUV, s’est grandement réduite. L’arrivée des véhicules électriques a au moins le mérite de pousser les constructeurs à revenir à un peu plus de diversité.
Ne soyons pas dupes, pour les constructeurs, le SUV est la poule aux œufs d’or. Les marges sont plus élevées sur cette catégorie de véhicules. Pourtant, certains modèles ne sont que l’équivalent d’une compacte ou d’une berline avec une garde au sol rehaussée de 2/3 cm. Quelques maquillages esthétiques extérieurs et intérieurs font illusion et cela permet au constructeur de facturer plusieurs milliers d’euros en plus ce nouveau modèle. Il est tentant de rendre un modèle attractif en le qualifiant de SUV.
Une cible abstraite
Aucun opposant aux SUV n’a jamais vraiment défini contre qui il se battait précisément. Un véhicule « trop gros », est généralement la définition la plus précise que l’on en aura obtenu. Les SUV sont pourtant subdivisés en 5 segments différents : du SUV urbain de 4,10 m à celui XXL de plus de 5,30 m, il y a tout un monde derrière ces 3 lettres. Que l’on écoute les propos de Greenpeace, des gangs de dégonfleurs de pneus ou ceux du maire de Lyon, Grégory Doucet, jamais aucun n’a donné un contour concret de cet ennemi, qui demeure un peu vague.
En voulant sanctionner les SUV, le maire de Lyon a même imposé un tarif différencié pour le stationnement résident dans les rues de la ville. Sauf que preuve de l’ambiguïté, c’est sur le poids du véhicule qu’est basée cette surcote du tarif. Cela ne lutte finalement en rien contre la prolifération des SUV.
Des carrosseries qui optent pour un mélange des genres
Pour ne rien faciliter, les constructeurs multiplient les modèles qui s’inspirent de plusieurs catégories. Lors de son reveal, la Renault Mégane a été classée par erreur comme SUV par des journalistes, créant une tempête dans un verre d’eau. Le nouveau Scénic joue aussi un peu avec les termes, en évitant celui de SUV. Même du côté de chez Citroën ou de Kia ; on joue sur l’ambiguïté.
Des berlines à la frontière du crossover jouent avec les perceptions pour tenter de trouver la recette idéale. La position de conduite (un peu plus haute) et quelques attributs de style doivent faire le pont entre la berline et le SUV. Pas simple de s’en sortir pour distinguer les catégories de ces véhicules. Une chose est sûre, tant que personne ne définira ce qu’est un SUV, la guerre contre lui sera un échec total.
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