À la suite de l’interview présidentielle du dimanche 24 septembre, les réactions sur les positions du président se sont faites nombreuses. Il faut dire que la voiture électrique et le choix du gouvernement de pousser vers cette technologie fait beaucoup réagir les Français. L’animateur Pascal Praud, en direct sur CNews, n’a pas manqué de s’en faire l’écho.
Derrière un discours très critique envers la voiture électrique, ponctué de préjugés négatifs bien connus, le présentateur a cependant soulevé une question intéressante : pourquoi le président ne montre-t-il pas l’exemple en roulant en voiture électrique ? Est-ce par crainte de la panne, comme le sous-entend l’animateur ?
La voiture présidentielle doit répondre à un cahier des charges précis. Si la présidence n’a pas encore intégré l’électrique au véhicule du président, cela ne signifie pas que cela n’arrivera pas dans les prochains mois ou années. Les voitures électriques ont commencé à intégrer les dotations des ministères depuis plusieurs années déjà.
Un véhicule français de standing et fabriqué en France
Une des raisons qui explique l’absence d’un véhicule présidentielle électrique tient au fait qu’aucun véhicule électrique commercialisé en France, pour l’instant, n’a le standing nécessaire pour le devenir. Il est facile d’imaginer l’image désastreuse que cela créerait si Emmanuel Macron s’affichait circulant dans une voiture électrique étrangère.
C’est certainement évident, mais la voiture du Président français doit forcément venir d’un constructeur français : Renault, Peugeot, Citroën, DS ou Alpine. Le message véhiculé par ce choix exclut aussi les véhicules fabriqués par une marque française dans un pays étranger. Par exemple, la grande berline DS9 ne peut devenir voiture présidentielle, car elle est assemblée en Chine. Alors que la DS7 est fabriquée en France, à Mulhouse.
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Si l’on regarde aujourd’hui les véhicules électriques français, assemblés en France, aucun n’a l’étoffe d’une voiture présidentielle : Renault Mégane, DS3, Peugeot e-308… Ce sont de très bonnes voitures pour les Français, mais aucune n’est adaptée à des visites d’État.
Vers un DS7 100 % électrique pour le président ?
Les choses changent pourtant plus vite qu’il n’y paraît. Le premier DS7 Crossback qui a servi dès 2017 à la parade sur les Champs-Élysées d’Emmanuel Macron lors de son premier mandat, était équipé d’un moteur diesel. Celui-ci a concrètement peu servi, il a été uniquement exploité lors de quelques événements, dont récemment lors la visite officielle du Roi Charles III. Ce DS7 Crossback est un exemplaire unique découvrable, qui permet de saluer la foule par l’ouverture du toit — un petit plus lors de parades.
Depuis, la flotte de la présidence a déjà introduit deux autres modèles : un DS7 Crossback puis un DS7 nouvelle génération en 2022, tous les deux avec une motorisation hybride rechargeable (PHEV). Les deux modèles restent relativement uniques, puisqu’ils sont rallongés pour les besoins de la fonction, mais la base reste bien celle d’un modèle de série. Pour l’anecdote, la présidence a reçu ses nouveaux modèles avant la sortie officielle, avant même que la presse et les premiers clients aient pu l’approcher, une sorte d’avant-première exclusive.
Est-ce que cela sera le cas avec la prochaine génération de DS7 ? C’est possible. Cette fois, le modèle phare de DS passera au 100 % électrique. Il est prévu pour 2025. C’est l’occasion pour la présidence de faire entrer la première voiture électrique présidentielle à l’Élysée.
Les informations sur le futur DS7 sont encore floues. On sait déjà qu’il s’appuiera sur la plateforme STLA Medium, celle inaugurée avec le Peugeot e-3008, et qu’il devrait être équipé de la grande batterie de 98 kWh. Cette capacité de batterie permettra d’atteindre une autonomie de 700 km pour le modèle de série. Pour la version blindée d’un président, il faudra compter sur une autonomie moindre, à cause du poids des éléments de sécurité.
Voiture électrique et blindage : le mariage impossible ?
Qui dit voiture de président, dit généralement voiture hautement sécurisée. Donc blindée. Toutes les voitures de la présidence le sont. La future voiture, même électrique, ne pourra pas y couper.
Or le poids du blindage pourrait bien nuire à l’autonomie d’une voiture électrique. Cela ne veut pas dire que le mariage est impossible. BMW nous l’a même prouvé sur le salon de Munich, en présentant sur son stand une BMW i7 blindée. La limousine du constructeur allemand était encore plus impressionnante que son modèle de série. On peut en retenir plusieurs caractéristiques :
- Deux moteurs offrant jusqu’à 544 ch (400 kW) de puissance cumulée,
- Un 0 à 100 km réalisé en 9 secondes
- Une vitesse max de 160 km/h (malgré le poids)
- 4 roues directrices
- Une consommation estimée de 30 kWh/100 km
- Classe de protection VR9 (protection contre les balles et les explosifs)
Si BMW le propose, c’est donc parfaitement transposable à d’autres modèles « made in France ». Les technologies de blindage ont fait de nombreux progrès, les nouvelles méthodes employées sont moins lourdes. Avec un gain de poids plus mesuré, l’autonomie électrique en sera également moins touchée, et probablement suffisante pour une grande partie des déplacements présidentiels.
Par contre, la marque DS conservera-t-elle le monopole de la voiture présidentielle, ou Alpine ou Renault tenteront-ils de reconquérir le cœur de l’Élysée ? La réponse se fera certainement dans quelques mois.
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