Dans l’ombre de ce qui se développe outre-Atlantique, la Chine avance également assez rapidement sur la conduite autonome. Certains constructeurs chinois misent beaucoup sur cette technologie pour se démarquer de leurs concurrents. C’est le cas de marques comme Nio ou Xpeng – qui arrivent en Europe – mais aussi des voitures pilotées par les systèmes embarqués signés Huawei (Aito et Avatr). Tous semblent faire des progrès rapides en la matière.
Proposer de la conduite autonome sur de grandes artères de circulation réservées quasi exclusivement à l’automobile est relativement simple. S’attaquer à la gestion du trafic dans les rues et ruelles pleines de vie est un autre défi. Dans cette vidéo relayée sur Twitter/X le 25 septembre, on peut observer les progrès réalisés. Si tout n’est pas encore parfait, la conduite s’approche quand même de ce que pourrait faire un conducteur humain.
Huawei : une gestion assez fine de son environnement
Dans cette vidéo, le véhicule, équipé du système Huawei ADS 2.0, est confronté à plusieurs défis : une rue étroite et pleine de vie, des cheminements piétons anarchiques, des deux-roues, une absence de marquage au sol et des véhicules en double file. Il n’est pas simple dans cet environnement assez hostile à la voiture autonome de sortir son épingle du jeu. Même un conducteur un peu expérimenté pourrait se demander dans quel pétrin il est allé se fourrer.
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Si le véhicule hésite et prend certaines décisions discutables, la démonstration reste assez intéressante, car peu de systèmes pourraient mener à bien ces quelques centaines de mètres sans déconnecter les aides et demander au conducteur de reprendre la main. Il reste nécessaire de préciser que la vidéo est diffusée en accéléré, ce qui fausse un peu la perception de « l’exploit », et que le conducteur semble avoir eu à accélérer à un moment pour relancer la voiture. Dans l’ensemble, le résultat montre quand même une belle progression de ces systèmes dans des environnements complexes.
Une autre vidéo d’une Aito M5 (de Huawei) sur une route montagneuse complète aussi un peu la perception d’un véhicule qui analyse assez bien son environnement grâce aux Lidars et aux caméras.
Le modèle Avatr 11, disposant aussi des technologies Huawei ADS 2.0, propose une conduite autonome assez fine à l’aide de 3 lidars et de nombreuses caméras périphériques. Il est possible de trouver quelques vidéos sur les réseaux sociaux, à l’image de celle présentée en dessous, et tournée sur une micro route de montagne de nuit, ce qui pourrait donner quelques sueurs froides :
La Chine : un terrain de développement plus proche de nos besoins européens
Même si la conduite sur le sol américain ne consiste pas uniquement en de longues lignes droites dénuées de difficultés, il ne correspond pas vraiment à ce que l’on peut expérimenter comme difficultés en France (et en Europe). Il n’y a qu’à compter le nombre de ronds-points entre la France et les États-Unis pour pointer une première différence majeure. Dans un pays qui a été développé autour du « tout voiture », il semble plus facile de faire évoluer des véhicules autonomes.
La Chine ressemble un peu plus à l’Europe, par certains aspects. Le pays a développé de grandes infrastructures routières, parfois un vrai casse-tête quand il s’agit de ne pas se tromper de sorties sur autoroute. Mais, en dehors des grands axes traversant le cœur de certaines grandes métropoles, on retrouve aussi des rues et ruelles beaucoup plus traditionnelles. Des rues ou la circulation cohabite avec le chaos d’une ville qui a beaucoup de piétons et de deux-roues. Des villes où les règles de circulation sont souvent des exceptions à la règle. En bref, un environnement routier qui paraît beaucoup plus familier pour un Français.
Si une technologie de conduite autonome fonctionne en Chine, elle pourrait s’adapter à l’Europe. Il y a cependant une différence importante entre les deux continents : les grandes villes chinoises équipent massivement les villes pour que les voitures autonomes puissent communiquer avec les infrastructures routières (feux de circulation et autres relais d’informations), ce qui n’est pas le cas en France. Lors d’un essai d’un véhicule autonome Nissan à Londres, Numerama avait pu se rendre compte à quel point la conduite autonome repose autant sur la voiture, que sur les infrastructures pour vraiment fonctionner en équipe.
La Chine pourrait-elle battre les États-Unis sur la conduite autonome ? Le match est à suivre sur les prochains mois et prochaines années. Pour ne rien en manquer, abonnez-vous à notre newsletter Watt Else, 100 % gratuite, 100 % garantie sans langue de bois.
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