En me baladant dans les allées du Salon de l’automobile de Lyon, un détail ne m’a pas échappé : la différence de fréquentation d’un stand à l’autre. Quand BYD ou Tesla attirent plus que Volkswagen, c’est qu’il y a quelque chose de très intrigant.
Volkswagen fait habituellement partie des stands les plus attractifs sur les salons. C’était le cas à Munich. Mais à Lyon, rien : le stand semblait clairsemé et ce, à différents moments de la journée. Plusieurs raisons peuvent expliquer ceci : je n’étais pas sur place pendant le pic du week-end, ou le hasard a pu faire que je passais à côté du stand juste quand il était plus calme… Néanmoins, on peut aussi interpréter les choses différemment.
Une gamme ID qui divise
Volkswagen a fait un pari particulièrement osé au moment de lancer la gamme ID. La marque a choisi de changer d’image avec ces nouveaux véhicules électrique. Ce n’est pas forcément ce que la clientèle attendait, notamment sur le positionnement tarifaire. La Volkswagen e-Up et la première Golf électrique convenaient très bien aux habitués de la marque.
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Volkswagen a voulu faire table rase du passé en faisant oublier, au passage, le Dieselgate. Si la marque a pu séduire de nouveaux clients avec cette nouvelle identité, l’adhésion n’est pas entièrement au rendez-vous pour autant. Volkswagen a comme perdu un peu de son aura. Les changements au niveau de la direction marquent d’ailleurs bien un revirement dans la stratégie de design pour les modèles électriques à venir. Avec ID.7, ID.2all et ID GTI concept, on revient vers les vieux pots, dans lesquels on fait la meilleure confiture.
En attendant, pour corriger un peu le tir, la marque a dû revoir sa copie sur l’intérieur de l’ID.3 : il fallait absolument améliorer la qualité perçue. Sauf que ce n’est pas le seul problème de ce modèle, qui ne provoque pas d’émoi chez les fans — son prix, son infodivertissement et une efficience moyenne n’ont pas contribué à son succès. De son côté, l’ID.Buzz a un fort capital sympathie, mais il est bridé par son tarif. Quant à ID.4 et ID.5, ils n’ont pas tout à fait eu l’effet escompté sur la cible.
Une demande qui n’est pas au rendez-vous
Quand on voit que Volkswagen arrive à tenir tête à Tesla en Europe, on pourrait penser que tout va bien pour le constructeur allemand. Les volumes de vente de la gamme ID seule ont augmenté par rapport à 2022 en Europe. Volkswagen ID.4 et ID.3 se placent derrière le Model Y et la Model 3 au classement européen… Sauf qu’ils sont assez loin derrière sur les volumes, et talonnés par d’autres marques. Avec ce qui s’amorce en Europe pour les mois à venir, tout ceci n’est pas vraiment réjouissant. Pour ne rien arranger, on en rajoute encore une couche avec une baisse de la demande sur le marché porteur de la Chine. Dur !
Conséquences d’une demande qui n’atteint pas les objectifs fixés, les usines Volkswagen produisant la gamme ID doivent ralentir, voire fermer, pour ne pas être en surproduction. Une situation qui s’observe également dans d’autres grands groupes européens. Les constructeurs avaient tablé sur de meilleures performances de leurs voitures électriques, mais entre le rouleau compresseur Tesla et l’arrivée des marques chinoises comme MG, la difficulté a augmenté d’un cran.
Volkswagen toujours empêtré avec la partie logicielle
Le lancement d’ID.3 avait souffert des lacunes de Volkswagen sur la partie logicielle. Face à un constructeur comme Tesla, qui a tout internalisé pour avoir une pleine maîtrise du développement, les constructeurs européens faisaient appel à un empilage de briques logicielles venant de différents équipementiers. Au final, la partie logicielle ne pouvait être que bancale. Beaucoup de marques font désormais machine arrière. Volkswagen, Mercedes et Stellantis sont parmi ceux qui ont un gros plan de développement de cette partie logicielle dans leur stratégie future. Mais vouloir reprendre la main et pouvoir reprendre la main sont deux choses distinctes.
Le groupe Volkswagen vient juste d’embaucher un ancien directeur technique de Tesla pour soutenir le développement logiciel en difficulté. Sanjay Lal quitte Rivian, où il a fait des miracles, pour Cariad (Volkswagen) pour aider à développer la plate-forme logicielle de nouvelle génération.
Si ces nouvelles pièces du puzzle (design d’un côté, qualité digne de Volkswagen de l’autre et logiciel qui tient la route en plus), s’emboitent bien, Volkswagen peut espérer passer ce moment, pas vraiment agréable, sans trop de dégâts.
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