Aucune voiture solaire européenne ne verra le jour en 2023, ni les années qui suivent. Les deux projets de Sono Motors et de Lightyear sont désormais hors course. Sono Motors a été le premier à abandonner, en février 2023, faute de financements. Le projet allemand est dorénavant rejoint par celui de Lightyear. L’entreprise néerlandaise doit revoir pour la seconde fois de l’année sa stratégie, en mettant fin au projet de sa voiture solaire Lightyear 2. Son patron Lex Hoefsloot a confirmé l’information ce 6 octobre à Automobilwoche. L’entreprise va à présent se concentrer uniquement sur la création de toits solaires pour d’autres véhicules.
Y a-t-il une malédiction ou un complot contre le développement d’une voiture électrique se rechargeant au soleil ? Pas vraiment. Il s’agit surtout d’être conscient du fait que créer une nouvelle marque de voiture électrique dépasse largement les coûts estimés par ces jeunes startups en perpétuelle quête de financements.
Un échec hélas prévisible pour Lightyear
Comme Sono Motors, Lightyear avait réussi à créer un premier prototype plutôt intriguant pour présenter sa technologie. Nos confrères de Frandroid avaient même eu l’occasion de tester la Lightyear 0, peu avant son entrée en production. Mais passée l’excitation de la découverte de cette voiture au look futuriste, les défauts et les coûts pour le développement ont eu raison du projet initial. La Lightyear 0 devait être un modèle édité à 1 000 exemplaires et vendu à près de 250 000 €. Un tarif qui s’est révélé bien trop élevé pour attirer les clients, par rapport aux performances réelles de la voiture.
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Malgré des fonds levés auprès d’investisseurs, à peine entrée en production, Lightyear a annoncé l’arrêt de la production de la Lightyear 0 et la mise en liquidation de l’entreprise. Pour autant, Lightyear n’a pas renoncé tout de suite. Les équipes se sont relancées et ont recentré la stratégie sur le second produit qu’ils avaient en prévision : un véhicule solaire plus grand public à moins de 40 000 €. En promettant 800 km d’autonomie entre deux charges pour ce budget, la proposition était particulièrement alléchante sur le papier.
Désillusion : la Lightyear 2, pour laquelle plus de 40 000 réservations ont été enregistrées, ne verra pas plus le jour que le modèle 0. Si l’entreprise avait pu vendre le modèle haut de gamme pour financer le développement du modèle grand public, le projet aurait eu une chance d’aboutir. Lancer un nouveau modèle au développement couteux, mais sans avoir les fonds, ni les perspectives de marges suffisantes pour survivre tenait plus d’un coup d’épée dans l’eau. Les investisseurs n’ont pas suivi cette nouvelle stratégie et Lightyear se retrouve de nouveau sans l’argent nécessaire pour poursuivre. Second échec !
Dernier espoir en tant qu’équipementier pour d’autres marques
Comme pour Sono Motors, Lightyear abandonnerait la création de ses voitures solaires. Mais l’entreprise pourrait conserver le développement de la technologie solaire pour la proposer à d’autres marques : « Lightyear Layer ». Lightyear pourrait continuer à exister en tant qu’équipementier, sauf que l’entreprise doit avoir les reins suffisamment solides pour que des constructeurs veuillent travailler avec eux.
Sur ce point, Sono Motors travaillait déjà activement sur le sujet en parallèle du développement de sa voiture solaire nommée Sion. Lightyear ne semble pas avoir une activité autant sécurisée sur le domaine et ne dispose que d’un an de trésorerie pour fonctionner avec un effectif réduit.
Comme l’indiquait le média financier néerlandais Het Financieele Dagblad, les similitudes entre les deux entreprises ne s’arrêtaient pas à leur idée de voitures solaires et à leurs difficultés financières. Les deux projets ont été dirigés par des personnes qui se sont rencontrées lors de leurs études. La jeunesse des patrons des startups expliquent peut-être en partie l’échec à lever l’ensemble des fonds nécessaires pour se lancer face à un projet aussi titanesque. Les deux entreprises avaient choisi la même entreprise (Valdmet en Finlande) pour assembler leurs voitures. Cependant, à la différence de Sono Motors, le patron de Lightyear considère que sa technologie est supérieure à celle de ses concurrents, il a bon espoir de vendre ce savoir-faire à d’autres entreprises avec lesquelles les discussions sont en cours.
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