800 millions de kilomètres ont déjà été parcourus avec la conduite autonome FSD bêta (Full Self-driving) depuis son lancement. C’est le chiffre qu’Elon Musk a annoncé lors de la présentation des résultats financiers du trimestre ce 18 octobre 2023. Ce chiffre croît en plus de manière exponentielle. Pourtant, la conduite autonome n’est disponible qu’en Amérique du Nord et pour un nombre encore restreint de véhicules.
À ce sujet, un des investisseurs a interrogé Elon Musk sur les projets qu’avait Tesla pour rendre cette technologie disponible en dehors des États-Unis. La réponse n’est pas vraiment très enthousiasmante.
Des excuses, mais pas de date de déploiement de la conduite autonome
Elon Musk a tellement souvent promis que la conduite autonome serait disponible l’année prochaine que cela tient du comique de répétition au sein de la rédaction de Numerama. Le patron de Tesla le reconnaît lui-même : « dans le passé, j’ai été trop optimiste à ce sujet. » Comme le développement se faisait rapidement, il imaginait que tout allait naturellement suivre au même rythme. Cependant, il y a une petite différence entre la théorie et la pratique, comme pour la création plus compliquée que prévu du Cybertruck.
Si Tesla avait tenté de développer la conduite autonome dans tous les pays simultanément, il aurait fallu « beaucoup plus de temps pour [la] faire fonctionner n’importe où ». Plus concrètement, en se concentrant sur son fonctionnement uniquement aux USA, Tesla s’assurait une progression beaucoup plus rapide et, surtout, d’obtenir une solution jugée fonctionnelle. Cela n’aurait sans doute pas été le cas si Tesla s’était dispersé en voulant que cela marche aussi bien en France, qu’à Singapour et aux USA, avec le même résultat.
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La nouveauté, c’est qu’Elon Musk a pris conscience de son erreur d’appréciation : « Je m’excuse que ce ne soit pas le cas dans ces pays, mais nous disposons de nombreux moyens de l’améliorer. »
Les réglementations des pays sont un frein pour Tesla
« Dans la plupart des régions du monde, il faut obtenir une autorisation avant de déployer des choses de ce type, alors qu’aux États-Unis, on peut déployer cela en prenant des risques ou, du moins, en assumant la responsabilité de ce que l’on déploie. » Tesla le sait bien, puisque l’entreprise a été poursuivie à plusieurs reprises pour des accidents impliquant l’Autopilot ou le FSD aux États-Unis.
En Europe, la conduite autonome est très codifiée et très encadrée. La législation évolue étape par étape, puisque pour le moment seule la conduite autonome de niveau 3 est acceptée, dans une forme très restrictive. Même si Tesla respectait le cahier des charges nécessaires, les règlements locaux (notamment en France) ne permettraient pas d’utiliser le FSD.
Tesla ne met pas complètement cela de côté, mais précise : « Nous ne voulons donc pas passer par ce programme d’approbation étendu tant que nous pensons que le produit n’est pas prêt pour le pays en question. »
Pas d’homologation de conduite autonome de niveau 3
Tesla juge bien trop restrictif le périmètre des homologations de conduite autonome. Le cas de Mercedes et de la conduite autonome de niveau 3 a été cité comme exemple par l’un des investisseurs invités à prendre la parole. La marque ne voit pas quel intérêt elle aurait à restreindre son système à quelques villes américaines, à certaines limitations de vitesse et à certaines météos (impossible d’utiliser le niveau 3 en cas de neige ou brouillard).
Tesla va même plus loin en indiquant : « Notre système est conçu pour être holistique et fonctionner dans toutes les conditions, ce qui nous permet d’avoir une approche beaucoup plus performante. »
Avec tous ces éléments, on comprend facilement que Tesla ne fera homologuer son système FSD en Europe que lorsque les niveaux avancés de conduite autonome seront débloqués sur nos routes. Encore faut-il que le Full Self Driving respecte les règlements en vigueur, ce qui n’a jamais été le fort de la marque jusqu’à présent. Ce n’est donc pas pour demain, ni pour l’année prochaine.
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