Avec un tarif débutant à 20 800 €, la Dacia Spring s’est rapidement placée dans le trio de tête des ventes en France. Une partie de ce succès s’explique aussi par son éligibilité au bonus actuel de 5 000 €, qui rend le véhicule électrique vraiment accessible au plus grand nombre. Sauf que les nouvelles règles du bonus 2024 devraient mettre fin à cet avantage.
Souvent citée comme principale victime du nouveau bonus, la Dacia Spring et sa production chinoise sont au cœur des débats. Lors de la journée dédiée à la filière automobile du 24 octobre, Jean-Dominique Sénard, président du groupe Renault, n’a pas mâché ses mots concernant ce modèle : « On me parle toujours de la Spring comme d’un sujet central de Renault, cela ne l’est pas. »
Un modèle utile au groupe, mais pas crucial pour autant
Le président de Renault a profité de la tribune qu’il a eue lors de cet événement pour souligner que la stratégie du groupe ne tourne pas autour de la Dacia Spring. Même s’il s’agit de la voiture électrique la plus vendue en France par le groupe, elle ne doit pas concentrer toute l’attention. Il réaffirme sans sourciller : « Si la Spring n’a plus le bonus, ce n’est pas très grave, ce n’est pas le centre de Renault. » On en déduit que la marque ne se battra probablement pas pour obtenir le bonus par le processus dérogatoire.
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Pour autant, il ne cache pas que le modèle a été utile au groupe. Il précise même que la Dacia Spring n’a pas été « une mauvaise chose » pour le marché, et que : « cela a prouvé que l’on pouvait éventuellement démocratiser la voiture électrique. » Cela a été une bonne entrée en la matière avant d’aborder l’arrivée de la future Renault 5.
Un autre aspect est également retenu par le président du groupe Renault : « Le fait de produire la voiture en Chine, nous a permis de savoir comment les choses se passent dans le pays. ». En effet, le pays « manque de transparence » et avoir ce modèle produit et commercialisé en Chine a permis à Renault d’en apprendre plus sur le marché et l’industrie chinoise.
Le groupe Renault désormais tourné vers la production française
Jean-Dominique Sénard ne cache pas être particulièrement favorable au nouveau bonus écologique. Pour lui, la prise en compte de l’empreinte carbone est désormais nécessaire pour aller dans le bon sens. Cela correspond en plus parfaitement à ce qu’accomplit Renault dans sa stratégie « Renaulution » en rapatriant sa production de voitures électriques en France.
Il est même possible de se demander si l’absence de bonus pour la Dacia n’est pas une opportunité pour Renault et les autres marques du groupe. Le planning est rempli de nouveaux produits qui pourront être éligibles au bonus, car assemblés en France. Cela leur donnera un avantage en réduisant l’écart avec la Spring. Si cela ne concerne pas vraiment la Mégane e-tech ou le Scénic, cela devrait surtout être perceptible sur les futures Renault 5 et 4L, dont les prix devraient être plus abordables. Si ces nouveautés sont proposées autour de 25 000 € (ou légèrement supérieur), une fois le bonus déduit, ces modèles resteront particulièrement attractifs face à la Dacia Spring.
Malgré un modèle un peu dépassé technologiquement et sans bonus, les acquéreurs de la Spring ne devraient pas être découragés pour autant. Il ne serait pas surprenant que la Spring demeure dans le top 10 des voitures les plus vendues en France jusqu’en 2025. C’est certainement pour cette raison que le président du groupe Renault ne s’inquiète pas réellement de l’impact du bonus sur ce modèle.
Quel impact a le bonus écologique sur le développement de la voiture électrique ? C’est un des sujets abordés au travers de notre newsletter éditorialisée Watt Else. Abonnez-vous pour recevoir cette newsletter envoyée tous les jeudis.
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