« Le futur est hydrogène », disait une des phrases d’accroche de la marque Hopium. La marque voulait commercialiser la Machina d’ici à 2025 : une berline haut de gamme fonctionnant grâce à un moteur à hydrogène, qui pourrait offrir jusqu’à 1 000 km d’autonomie.
Des annonces faites lors du Mondial de Paris, il ne reste plus grand-chose. En un an, la direction a changé plusieurs fois, les dettes se sont creusées, l’entreprise a été placée en redressement judiciaire et les actions ne valent plus que quelques centimes. Enfin, la voiture à hydrogène a dû être abandonnée pour que l’entreprise se concentre uniquement sur la commercialisation d’une technologie de pile à combustible.
L’entreprise française y croit encore, malgré des pertes qui continuent de s’accumuler, selon les résultats du premier semestre qui viennent d’être diffusés le 1er novembre. Il devient difficile d’imaginer une issue favorable pour les projets toujours en cours de la startup française.
Le flop couteux de l’Hopium Machina
La berline à hydrogène aurait dû propulser l’entreprise sur le devant de la scène. Il faut dire que le prototype avait fait forte impression sur le stand du Mondial de Paris. La marque prévoyait de la vendre à 120 000 euros avec des prestations haut de gamme. Hopium croyait avoir trouvé l’alternative aux modèles électrique à batterie, un « Tesla killer à hydrogène » ou « Tesla killer français », comme le présentaient certains.
Le projet était ambitieux, certainement bien trop. Faute de liquidités et malgré les subventions publiques, Hopium a dû abandonner, au mois d’avril 2023, l’activité de création de sa voiture et envisager une autre approche. Les résultats financiers du premier semestre 2023 permettent de découvrir que les charges de R&D de la Machina, décalées de 2022 à 2023, représentent déjà 14,4 millions de pertes.
Au total, l’entreprise affiche une perte nette de 24,7 millions d’euros sur les six premiers mois de l’année. Elles n’étaient que de 9,5 millions d’euros en 2022. Ce qui montre l’ampleur du naufrage en cours.
Une pile à hydrogène qui tarde à être commercialisée
L’entreprise a réduit ses effectifs. Son objectif est désormais de finaliser sa pile à combustible (celle initialement prévue pour la Machina) pour la proposer à d’autres constructeurs. Tous les investissements et efforts de la société ne sont pas complètement perdus, mais la pile à combustible est encore loin de la phase de commercialisation.
Sans la vente de ces piles à hydrogène, Hopium reste sans aucun chiffre d’affaires en 2023. Le tribunal de commerce n’a donné à l’entreprise que jusqu’au mois de janvier 2024 pour réunir les fonds nécessaires à sa survie.
Hopium cherche donc activement des fonds et des actionnaires pour assurer sa survie. Ce qui s’annonce quand même compliqué, car l’hydrogène est une technologie coûteuse avec un rendement moyen. Il est assez probable qu’Hopium rejoigne malheureusement Sono Motors et Lightyear dans la liste des échecs de projets prometteurs sur le papier, mais non viables économiquement.
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