Nous sommes en octobre 2019. Volvo fait alors une annonce qui pourrait paraître anodine du point de vue d’un observateur automobile : un rapprochement avec Google. Il s’agissait en réalité d’une petite révolution, avec un constructeur traditionnel qui prenait enfin conscience de l’intérêt de sous-traiter une partie de l’expérience routière à une entreprise. Ce n’est pas un petit changement quand on y repense. Cependant, c’est une évolution logique : aujourd’hui, à force de devenir de plus en plus technologiques, les voitures ont besoin de s’appuyer sur des bases logicielles au diapason.
C’est là que Google intervient. La firme de Mountain View développe des interfaces depuis longtemps et les adapte constamment aux exigences des utilisatrices et des utilisateurs. De son côté, Volvo a d’autres objectifs, à commencer par faire rouler une voiture en associant performance et sécurité. La partie logicielle est moins prioritaire et, pendant des années, on a observé un marché à deux vitesses entre les interfaces poussiéreuses des voitures et les mises à jour constantes de nos téléphones intelligents.
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Le premier mariage entre Google et Volvo a porté ses fruits sur le XC40 Recharge, premier véhicule 100 % électrique de la marque suédoise. Et, le EX30, le plus petit modèle inscrit au catalogue, confirme que Volvo a fait le bon choix. L’expérience d’infodivertissement proposée par Google est comparable à ce qu’offre Tesla.
Pourquoi on adore l’interface Google dans les voitures
Applications disponibles
Attention, toutes les applications disponibles sur le Play Store de votre smartphone ne le sont pas dans votre voiture.
Il est important de dissocier l’interface affichée sur l’écran d’une voiture de l’ergonomie générale de l’habitacle. À ce sujet, certains déploreront sans doute le choix de Volvo de tout centrer sur un seul écran de 12,3 pouces disposé au format portrait (aux bords hélas un peu épais mais, fort heureusement, peu sensible aux reflets), en se débarrassant au maximum des boutons physiques (il n’y a plus que deux commodos, disparus chez Tesla). Cette épuration a des conséquences sur le rapport entre l’humain et la machine. Elle force à apprendre de nouvelles manipulations et, parfois, à enchaîner les gestes pour activer certaines fonctionnalités cruciales (ou accéder à des informations comme la consommation). Cette nouvelle gymnastique est un mal nécessaire pour procurer une expérience proche de ce qu’on connaît d’un smartphone (elle permet au passage à Volvo de faire des économies dans l’assemblage).
Autrement dit, Google n’est pas responsable de certaines décisions de Volvo concernant sa manière de remplir l’habitacle. En ce sens, l’absence d’un deuxième écran derrière le volant ou, au moins, d’un affichage tête haute, ne peut pas lui être imputable. On peut en revanche applaudir la multinationale sur la proposition de design, avec un affichage vraiment valorisant. Sur le XC40, un manque de modernité se faisait encore sentir. Ici, on a l’impression d’être en face d’une interface digne des standards d’aujourd’hui. C’est épuré au maximum, les graphismes sont jolis, la fluidité est au rendez-vous et on prend plaisir à naviguer. Même s’il y a un coup à prendre pour trouver ses marques. Notez qu’on a le choix entre une vue complète ou simplifiée. On pourra même programmer un raccourci pour passer de l’une à l’autre depuis le volant.
Surtout, un écosystème Google permet de profiter de tout un ensemble d’applications à télécharger depuis le Play Store. Pour la navigation, la voiture fait nativement confiance à Maps — l’un des GPS les plus fiables et sublime en « version HD ». Vous préférez Waze ? Pas de souci, il suffira d’aller chercher l’app dans le Play Store. La carte est affichée en grand au centre. Au-dessus, on retrouve les informations liées à la conduite (vitesse en tête). En dessous prennent place un centre de contrôle (pour la musique et l’accès au téléphone associé), un volet d’applications tierces et des boutons divers (exemple : ouvrir la boîte à gant). Il y a même un navigateur internet pour s’occuper pendant qu’on recharge la batterie. En termes d’offres, on est vraiment proche de Tesla, même si Google ressemble encore un peu à une usine à gaz dans certains onglets.
Google oblige, on pourra piloter certaines fonctions à la voix grâce à Assistant — le meilleur assistant vocal du marché. Il suffira ainsi de dire « Ok Google, emmène-moi à Paris » pour que l’itinéraire se dessine instantanément dans Maps. Pour le coup, le Volvo EX30 profite de toutes ces années de peaufinage, et c’est la conductrice ou le conducteur qui en bénéficie le plus. En prime, alors qu’on aurait pu penser que Google fermerait l’accès à Apple CarPlay, il n’en est rien : les propriétaires d’un iPhone pourront profiter de cette interface s’ils le désirent, en sans fil. C’est un choix — intéressant — que n’offre pas Tesla, qui n’autorise ni Android Auto, ni CarPlay.
Il faudra néanmoins espérer que les mises à jour à distance soient régulières, utiles et jamais contraignantes. Actuellement, je possède une Peugeot 308 de 2022 et je maudis encore ce jour où j’ai dû la laisser à la concession pendant 24 heures pour une mise à jour qui ne m’a strictement rien apporté. En roulant à bord du EX30, on se rend compte que tous les constructeurs feraient bien de prendre le pli. La dernière interface de Peugeot est magnifique, mais s’articule encore autour d’une structure vieillotte, avec des frictions dans les changements d’écran et des ralentissements pénibles. Quand on voit ce qu’Apple promet et ce que Google propose déjà, on se dit que les constructeurs devraient vraiment se faire une raison et définitivement laisser la partie logicielle aux experts.
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