Entre pénuries d’alimentation et démarches administratives ardues, les opérateurs de recharge se battent pour concrétiser une infrastructure essentielle au développement de la voiture électrique. Hélas, les complexités administratives leur mettent des bâtons dans les roues.

Dans toute l’Europe, les projets de stations de recharge doivent se multiplier pour accompagner la transition vers la voiture électrique. Sauf que certains opérateurs rencontrent de nombreuses difficultés pour réaliser les travaux ou alimenter en électricité les bornes déjà construites. C’est ce que révèle un article Reuters du 4 décembre. Des situations qui tournent souvent au casse-tête pour ces sociétés qui voient les délais exploser.

Une loi a pourtant été adoptée par l’Union européenne pour que d’ici à 2030, il y ait des chargeurs rapides pour voitures tous les 60 kilomètres et tous les 100 km pour les camions le long des réseaux routier. Sauf que tous les acteurs impliqués ne jouent pas le jeu. La France fait figure pour une fois de bonne élève. Le pays a déjà équipé une grande partie des autoroutes, mais tous les pays d’Europe n’avancent pas aussi vite.

Plein de bornes en Espagne, mais sans électricité

L’Espagne fait partie des pays où des situations ubuesques existent. Sur les 1 600 de recharge du réseau Repsol, seulement la moitié sont réellement actives. Les autres ne le sont pas en raison de l’absence de branchements au réseau électrique.

Le représentant de Repsol a précisé à Reuters : « Bien que l’installation d’un point de recharge rapide ou ultra-rapide ne nécessite que deux à trois semaines de travail, en raison des différentes exigences administratives en Espagne, l’ensemble du processus peut durer de un à deux ans. »

Borne de recharge hors service // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Borne hors service // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Ces longs délais pour obtenir les raccordements à l’électricité ne sont pas réservés qu’à l’Espagne. Les pénuries d’alimentation électrique sont répandues dans toute l’Union européenne, ce qui montre une tendance généralisée de problèmes d’infrastructure sur lequel l’UE va devoir se pencher activement. Le co-fondateur de la société GreenWay Network dénonçait qu’il leur était parfois nécessaire « d’envoyer encore du courrier physique » pour que les compagnies de distribution d’électricité puissent répondre à la demande, et d’ajouter que « même lorsqu’ils disent oui, on ne sait pas quand ils feront la mise à niveau ». Ce qui bloque les projets de stations de recharge.

Des problèmes également avec la délivrance de permis

La facilité de construction des stations de recharge varie considérablement d’un pays à l’autre. « C’est Kafka à la rencontre de la transition énergétique » a déclaré à Reuters Lucie Mattera, secrétaire générale de ChargeUp Europe, tant la bureaucratie et les obstacles liés à la délivrance des permis entravent la progression des infrastructures de recharge.

Recharge sur le réseau Fastned // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Recharge sur le réseau Fastned // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

En Allemagne, le projet d’une station de recharge a été bloqué pendant plusieurs mois en raison d’un arbre et des règles de protection autour de celui-ci. Une autre station prévue sur une autoroute fréquentée a dû attendre 10 mois son approbation pour une évaluation du bruit. Des blocages à répétition qui agacent les opérateurs de recharge.

Alors que chaque pays, chaque région ou municipalité dispose de ses propres règles, les acteurs de l’industrie appellent à davantage de standardisation des exigences pour les stations de recharge. Cela est nécessaire pour accélérer les projets et faciliter les démarches pour obtenir les permis de construire.

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