La mairie de Paris a annoncé fin novembre que la vitesse maximale du périphérique passerait de 70 à 50 km/h en septembre 2024. Un projet que Clément Beaune, ministre des Transports, vient de rejeter sans autre forme de procès.

« Quelle honte, ce mépris social ! Baisser la vitesse maximale sur le périphérique, c’est moins de bruit et moins de pollution », s’est emporté le maire adjoint de Paris, David Belliard, en découvrant l’intervention du ministre des Transports sur France Info ce 7 décembre. Clément Beaune vient de confirmer en direct que la décision d’abaisser la vitesse sur le périphérique devait passer par une validation de l’exécutif, et ne dépendait pas uniquement de la décision de la Mairie de Paris. Il a donc précisé que le projet n’aurait pas l’aval du gouvernement.

La vitesse sur le périphérique parisien devient donc, avant tout, un sujet politique qui va pousser les deux camps au bras de fer sur les prochains mois.

« Vous allez rendre les gens fous »

La mairie de Paris souhaite deux grands changements sur le périphérique parisien en 2024 :

  • Une voie réservée au covoiturage et aux transports en commun, qui doit apparaitre avec les Jeux olympiques et paralympiques, avant d’être pérennisée.
  • Un abaissement de la vitesse maximale de 70 à 50 km/h après les JO.

La première mesure a déjà fait grincer des dents, avec un périphérique régulièrement embouteillé tout au long de la journée. En supprimant une voie de circulation, cela va forcément amplifier le phénomène, alors qu’il met les nerfs des automobilistes à rudes épreuves.

L’abaissement de la vitesse autorisée de 20 km/h apparaît comme la goutte d’eau qui pourrait faire déborder le vase. C’est d’ailleurs dans ce sens que le Ministre appelle la Mairie de Paris à revoir sa position : « Si vous faites en même temps la voie réservée et le périphérique à 50 km/h, vous allez rendre les gens fous. »

Parfois le périphérique parisien est fluide  // Source : Raphaelle Baut
Parfois le périphérique parisien est fluide // Source : Raphaelle Baut

Même si la vitesse moyenne enregistrée sur le périphérique est bien inférieure aux 70 km/h autorisés, les automobilistes ne veulent pas se voir contraints de rouler à 50 km/h lorsque celui-ci est fluide. Les radars automatiques seraient pourtant ravis du regain de flash.

Un manque de consultation

Le ministre des Transports le confirme : « Le périphérique est géré par la ville de Paris, mais est utilisé aux trois quarts par les Franciliens, les banlieusards. La moindre des choses, c’est de décider avec la région, avec les départements. »

Ce qui est reproché à la Mairie de Paris, une nouvelle fois, est de prendre des décisions sans consulter les personnes concernées, autres que les élus parisiens. La Région, dirigée par Valérie Pécresse, est notamment maintenue à l’écart de ce type de décisions.

Les élus parisiens répondent de manière transparente que les automobilistes ne sont au cœur de leur démarche. Tout ceci est censé servir à assurer un air plus respirable aux habitants parisiens vivant à proximité du périphérique.

Le gouvernement peut-il vraiment s’opposer à cette baisse de la vitesse ?

Le sujet est plus sensible qu’il n’y parait, comme le souligne un article publié sur France Info le 7 décembre. La gestion du périphérique est du ressort de la capitale, c’est d’ailleurs ce que défendent les élus parisiens. Sauf que par son statut d’axe essentiel à la sécurité, le préfet de police doit être consulté. C’est ainsi que le gouvernement garde un pouvoir de décision sur ce qu’il se passe.

En utilisant les enjeux climatiques comme justification de l’abaissement de la vitesse, il est possible que la mairie de Paris dispose d’un joker dans son jeu. Le match risque d’être animé les prochains mois.  

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