Moins de bonus et plus de malus ! C’est probablement ce que nous réserve l’avenir du VE en France. Ne soyons pas naïfs, le gouvernement va bien finir par venir faire les poches des acheteurs de véhicules électriques. Ce n’est qu’une question de temps avant que de nouvelles taxes arrivent.
Sans pour autant tomber dans les hypothèses farfelues d’une recharge de voiture électrique taxée à domicile grâce au compteur Linky, le gouvernement a déjà quelques pistes pour récupérer des fonds. Cela pourrait commencer dès 2025 avec le malus au poids appliqué aux voitures électriques.
Il va bien falloir remplir les caisses de l’État
La transition écologique est couteuse, même si l’automobile n’est qu’une infime partie des dépenses consacrées par l’état à ce chantier monumental. À vouloir détourner les automobilistes des carburants fossiles, l’une des principales rentes de l’État, les calculs ne sont forcément pas bons. Qui va payer l’addition ?
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Si l’électrification du secteur des transports bénéficie encore de chèques en blanc, on sent bien que le vent commence progressivement à tourner. Le coup de frein sur le bonus 2024 est indéniablement un moyen de limiter les dépenses face au succès grandissant des voitures électriques. Il faut aussi y ajouter les subventions pour l’installation de bornes, le rétrofit et bien d’autres actions de ce type.
La loi de finances pour 2024, qui définit et budgétise tout cela, est en train de faire les dernières navettes entre l’assemblée et le sénat. Parmi les requêtes de sénateurs, une mesure pourrait faire trembler plus d’un constructeur automobile.
Un malus poids répercuté sur les électriques dès 2025 ?
Cette taxe – qui porte le nom « malus masse » dans les documents officiels et de « malus au poids » dans le langage plus courant – sanctionne d’un malus les voitures thermiques dont la masse en ordre de marche dépasse 1 800 kg. Ce seuil de déclenchement va baisser à 1 600 kg en 2024. Les voitures hybrides rechargeables, à hydrogène et électriques ont été jusqu’à présent exonérées. Mais cela ne devrait pas durer, malgré les déclarations de Bruno Le Maire qui se montrait rassurant cet été sur ce point.
Les motorisations hybrides rechargeables sont déjà dans le viseur pour 2025, avec un malus qui se déclencherait lorsque le véhicule dépasse 1 800 kg. Certains sénateurs ont trouvé injustes que les véhicules électriques passent au travers de cette douille fiscale et ont proposé un amendement pour qu’ils soient également taxés en 2025 : 10 € par kilo excédentaire pour une masse supérieure à 1 900 kg.
Un seuil bas qui ferait des dégâts
La sanction du poids est légitime par certains aspects. C’est la valeur de déclenchement qui va faire grincer des dents. 1 900 kg, cela peut sembler beaucoup. Mais à l’échelle des voitures électriques offrant de grandes autonomies, cela concerne beaucoup (trop) de monde. À commencer par le Tesla Model Y, véhicule le plus vendu en France en 2024, qui pèse entre 1 909 et 1 995 kg selon les versions. C’est pourtant un des SUV familial les plus légers du marché. Si lui a un malus, vous pouvez déjà imaginer le carnage.
Sans se lancer dans une liste ultra-exhaustive, cela signifie que quasi toute la gamme ID de Volkswagen et leurs cousins sont concernés, toutes les Mercedes, toutes les BMW, les Tesla à l’exception de Model 3, Nissan Ariya, Ford Mustang Mach-e, Fisker Ocean, BYD Seal, Hyundai Ioniq5 et 6, Kia EV6 et EV9, Toyota BZ4X, Volvo (X)C40 et supérieur. Et enfin, cerise sur le gâteau, cette loi qui, selon les sénateurs, ne devait pas impacter les voitures produites en France, tuerait en plein vol le futur Peugeot e-3008 et sa déclinaison la plus grande : le Peugeot e-5008.
Il y a encore un espoir que cet amendement soit retoqué, ou du moins repoussé. Inutile de croire que la voiture électrique va y couper, la question est plutôt : jusqu’à quand ?
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