De nombreux modèles de voitures électriques ont battu des records de vente en 2023. On peut bien entendu citer la Tesla Model Y, une voiture avec un prix compris entre 45 000 € et 70 000 €, et qui s’est permise de dominer le classement des voitures électriques immatriculées en France. À une époque où le prix moyen d’achat d’une voiture neuve est située autour de 35 000 €, beaucoup de Français ne se reconnaissent pas dans l’offre électrique actuelle.
Certains attendent donc le bon moment pour franchir le cap et mettre un pied dans la mobilité électrique, et on peut difficilement les blâmer. En effet, il n’est pas rare de lire que la révolution électrique tant attendue serait pour bientôt : batteries qui chargent en un clin d’œil, autonomie presque doublée, ou encore prix en chute libre. On promet tout ça dans les prochaines années… depuis des années. La réalité est moins douce : les conditions idéales ne seront probablement jamais remplies pour se lancer.
L’électrique du futur, ce n’est pas pour tout de suite
Lorsqu’on dressait le portrait-robot de la voiture électrique de 2030 l’été dernier, l’image était bien alléchante. En comparaison, certaines voitures branchées d’aujourd’hui font pâle figure.
Il est important de rappeler que la plupart des annonces concernant de nouvelles technologies en développement peuvent prendre du retard. On pourrait même dire que si l’on se base sur ce qu’il se passe depuis une petite décennie, il est garanti que toutes ces innovations prendront du retard. Doit-on rappeler que la Tesla Roadster avec ses 1 000 km d’autonomie était annoncée pour sortir en 2020 et qu’elle est toujours loin d’être produite, ou que les annonces de 2017 de Toyota font aujourd’hui sourire ?
Parmi les constructeurs les plus innovants, on retrouve bien entendu Tesla, qui peine toujours à proposer en masse ses batteries révolutionnaires avec des cellules au format 4680. Contrairement à d’autres acteurs qui ont des voitures thermiques à écouler, on peut difficilement accuser la marque de traîner la patte volontairement. Même avec toute la bonne volonté du monde, tenir les délais semble impossible.
L’état actuel des bornes de recharge est, lui aussi, arrivé à un niveau tel qu’il ne faut plus s’attendre à ce qu’il change drastiquement dans les prochaines années. Sur autoroute, on est presque arrivés au point où il n’y a plus besoin de planifier précisément son trajet, pour peu que l’on soit agnostique au réseau de recharge.
Malheureusement, selon les opérateurs, le coût au kilomètre peut parfois dépasser celui d’une voiture thermique équivalente. On n’a que peu d’espoir sur le fait que les tarifs baissent drastiquement, même s’il faut souligner l’effort de Tesla depuis le milieu de l’année 2023 sur ce point. La balle est dans le camp des autres géants du secteurs que sont Ionity, Totalenergies ou Fastned pour s’aligner éventuellement.
Que faut-il attendre pour passer le cap ?
Pour les hésitants, on peut quand même dresser un constat encourageant en rappelant que les choses vont dans le bon sens. Outre la part de marché croissante des voitures électriques, montrant que les acheteurs sont au rendez-vous, les États ont aussi décidé de faire le nécessaire pour que les voitures thermiques soient de moins en moins présentes. En Europe notamment, d’ici 2035 — c’est-à-dire dans moins de 12 ans — il ne devrait plus être possible d’acheter de voiture thermique neuve.
Autrement dit, que vous le vouliez ou non, dans une grosse dizaine d’années, l’achat par défaut sera une voiture électrique. Et d’ici là, on n’imagine pas forcément de révolution comme des véhicules électriques très bon marché aux performances et à l’autonomie de haut niveau.
Certains dispositifs viennent quand même permettre à une partie de la population aux moyens modestes de s’équiper en voiture électrique à moindre coût. Le leasing social qui entre en vigueur est d’ailleurs une excellente chose, puisque de plus en plus de Français pourront rouler en électrique, pour une centaine d’euros par mois.
Si malheureusement toutes les voitures électriques proposées sur le marché et les incitations à l’achat ne sont pas suffisantes, il faut se rendre à l’évidence : seule la volonté de passer à l’électrique manque pour certaines personnes qui achètent aujourd’hui une voiture électrique neuve.
Changer de mentalité est la seule chose à faire
La désinformation qui est encore aujourd’hui bien réelle est sans doute responsable, cependant les peurs et les idées reçues sur les voitures branchées ne sont aujourd’hui plus d’actualité. Si l’état actuel n’est pas satisfaisant, il faut se rendre à l’évidence que ce ne sera pas plus le cas l’année prochaine ou la suivante, tant les évolutions vont être incrémentielles.
Au final, on entend à l’aube de 2024 les mêmes excuses pour continuer à acheter une voiture thermique que l’on entendait en 2017, alors même que la situation a drastiquement changé. Oubliez donc les anciennes doctrines de l’ancien monde et bienvenue dans le présent, où une voiture neuve se doit quasiment déjà d’être électrique.
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