Certains constructeurs européens auront tenu un an avant de devoir ajuster à la baisse le prix de leurs voitures électriques. Lorsque Tesla a baissé ses prix à deux reprises l’année dernière, les dirigeants des constructeurs européens, comme Volkswagen ou Renault, ont clamé qu’ils n’entreraient pas dans une guerre des prix avec Tesla. Ils ne voulaient pas faire baisser la valeur résiduelle des modèles en circulation. Cette bonne résolution n’aura finalement tenu que jusqu’à ce mois de janvier 2024.
Plusieurs éléments expliquent ce revirement soudain dans le positionnement tarifaire de certaines voitures électriques. Ce que peuvent se demander les clients est désormais : est-ce vraiment le bon moment pour acheter ou peut-on s’attendre à mieux ?
Un timing parfois surprenant
Que Dacia décide de baisser sa Spring de 2 400 € en ce début 2024 n’est pas réellement une grande surprise. La Dacia Spring se retrouve privée du bonus écologique en 2024 en raison de sa fabrication chinoise. La marque a donc agi pour compenser cette baisse d’attractivité en tirant le prix vers le bas :
- À partir de 18 400 €, au lieu de 20 800 €, pour sa version d’entrée de gamme « Essentiel »,
- À partir de 19 900 € pour la version « Extrême ».
La Dacia Spring reste ainsi prête à jouer des coudes avec la future Citroën ë-C3 et d’autres concurrentes à petit budget. C’était prévisible, mais c’est plutôt bien vu de la part de Dacia d’agir dès à présent.
Ce début 2024 a surtout été marqué une communication officielle de Volkswagen, le 2 janvier, pour annoncer des baisses de prix surprises : ID.3, ID.4, ID.5 et même ID.7 voient leurs tarifs réajustés. La gamme est revue en profondeur, réduisant ainsi de quelques centaines d’euros certaines finitions d’entrée de gamme et jusqu’à plus de 11 000 € pour d’autres. Les différents modèles ont pourtant réussi l’épreuve de l’éligibilité au bonus 2024, le changement tarifaire appliqué dès le mois de janvier n’est donc pas lié aux aides françaises, enfin cela reste marginal dans la stratégie du constructeur allemand.
Dans la foulée, c’est Renault qui a changé le 5 janvier les prix de la Mégane e-tech sur son configurateur. Si l’hypothèse d’un alignement avec Volkswagen n’est pas complètement à exclure, la justification est probablement à chercher ailleurs.
Des ajustements nécessaires
Pour Renault Mégane, la baisse des prix du modèle est directement influencée par le lancement du Scénic. La nouveauté pouvait difficilement s’afficher moins chère que la Mégane par rapport à son positionnement dans la gamme, or Renault avait annoncé un tarif proche des 40 000 € pour le nouveau Scénic. Il était donc attendu que les prix de la berline compacte de Renault baissent :
- Mégane e-tech 130 ch équilibre : 34 000 € (éligible au bonus)
- Mégane e-tech 220 ch techno : 40 000 € (éligible au bonus)
- Scénic e-tech 170 ch autonomie confort : 39 990 € (éligible au bonus)
- Scénic e-tech 220 ch grande autonomie : 46 990 € (éligible au bonus)
Volkswagen se retrouve par contre au pied du mur. Le constructeur doit augmenter ses volumes de ventes pour ne pas avoir à programmer de nouveaux arrêts de sa production. En France, les modèles allemands peinent à séduire, c’est un peu mieux au niveau européen, mais cela reste bien trop éloigné des objectifs de production du groupe. La marque n’avait donc plus le choix, face à des tarifs Tesla bien plus bas, il fallait s’aligner pour relancer la demande, y compris face aux autres marques européennes.
- ID.3 Pro ID à 39 990€
- ID.4 Pure 170 ID à 43 990€
- ID.5 Pro 286 ID à 50 500€
Volkswagen a donc revu ses finitions et ses motorisations pour proposer mieux à moindre coût. De quoi peut-être susciter un peu plus d’intérêt de la part des acheteurs.
Quid de Stellantis ?
Maintenant que Volkswagen et Renault ont baissé leurs prix, tous les regards se tournent désormais vers le groupe Stellantis et ses nombreuses marques : Peugeot, Citroën, DS, Opel, Fiat, Alfa, Jeep, Lancia…
Les modèles du groupe n’ont jamais été particulièrement bon marché pour les prestations offertes, malgré les déclarations de Carlos Tavares en 2023. Grâce au leasing (location longue durée), les marques arrivent à proposer quelques modèles à des tarifs attractifs, c’est le cas de la Fiat 500 à moins de 100 €/mois. Par contre, sur les tarifs au comptant, les clients ne s’y retrouvent pas toujours.
On peut prendre l’exemple de la Peugeot e-308 à partir 43 900 € prix catalogue, qui aura de plus en plus de mal à séduire face à la Mégane (à partir de 34 000 €), l’ID.3 (à 39 990 €) ou bien la MG4 (à 29 900 €).
Le groupe applique depuis plusieurs mois des remises pour réduire l’écart avec ses concurrents, mais pour le moment le groupe s’est refusé à baisser ses tarifs. Il n’aura peut-être plus le choix pour ne pas décrocher dans les prochains mois.
Les choix stratégiques des grands constructeurs se retrouvent aussi dans notre newsletter hebdomadaire. Abonnez-vous à Watt Else, la newsletter gratuite de Numerama, garantie 100 % sans langue de bois sur la mobilité de demain.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.