La promesse de campagne d’Emmanuel Macron d’une voiture électrique à 100 €/mois a apparemment trouvé son public. Selon les premières données communiquées, le dispositif, lancé le 15 décembre 2023 par le gouvernement à destination des ménages les plus modestes, pourrait être déjà victime de son succès.
En quelques jours, la plateforme aurait enregistré plus de 80 000 demandes de contacts, selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, qui s’est exprimée dans un article de La Tribune le dimanche 7 janvier. Cela risque donc de coincer, alors que seuls 20 000 à 25 000 dossiers devraient être traités en 2024.
Tous les demandeurs ne respectent pas forcément l’ensemble des critères
Pour rappel, ce dispositif n’est pas ouvert à tous, les dossiers qui ne respectent pas les conditions ne pourront pas avoir accès à cette offre. Parmi les 80 000 demandes enregistrées, il est fort probable que certaines personnes ne cochent pas toutes les cases requises. Certains essayeront même probablement de tricher sur les critères liés aux distances parcourues pour le travail. L’État devra se montrer vigilant pour ne pas accorder cette aide aux mauvais profils.
« Mon leasing électrique » vise avant tout un public très spécifique de travailleurs aux revenus modestes. « La priorité est donnée à ceux qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler », a confirmé la ministre Agnès Pannier-Runacher. Trois critères sont donc déterminants, en plus du fait de résider en France et d’être majeur :
- Disposer d’un revenu fiscal de référence par part inférieur à 15 400 euros pour votre foyer fiscal ;
- Habiter à 15 km de votre lieu de travail (et pouvoir le justifier) ;
- Réaliser plus de 8 000 km par an en voiture dans le cadre de votre activité professionnelle.
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Il faudra assurément attendre quelques semaines pour y voir plus clair dans les chiffres communiqués par la ministre.
Quels modèles sont disponibles à la commande et à quel tarif ?
Avec un coup de pouce de l’État pouvant atteindre jusqu’à 13 000 €, les constructeurs peuvent tirer les loyers des véhicules vers le bas, notamment pour les modèles électriques les plus abordables. Voici les premiers modèles retenus pour « Mon leasing électrique » :
Marque | Modèle | Loyer en leasing social |
---|---|---|
Renault | Twingo e-tech | 40 €/mois |
Citroën | ë-C3 | 54 €/mois |
Fiat | 500 | 89 €/mois |
Opel | Corsa Electric | 94 €/mois |
Peugeot | e-208 | 99 €/mois |
Opel | Mokka Electric | 119 €/mois |
Citroën | ë-C4 | 129 €/mois |
Jeep | Avenger | 149 €/mois |
Peugeot | e-2008 | 149 €/mois |
Renault | Mégane e-tech | 150 €/mois |
La Renault Twingo et la Citroën ë-C3 se distinguent avec des loyers particulièrement attractifs. Hélas, l’offre pour la Twingo électrique ne devrait être disponible que très peu de temps, car le modèle est amené à quitter le catalogue de Renault dans les prochaines semaines.
Si votre dossier n’est pas retenu dans la loterie de « mon leasing électrique », tout n’est pas perdu. Outre le fait de pouvoir retenter votre chance en 2025, vous pourrez quand même jeter un œil aux offres de leasing classique des constructeurs. Dans certains cas, les offres de location (LOA/LLD), hors du dispositif du leasing social, ne sont pas beaucoup plus élevées.
Pourquoi seulement 25 000 dossiers en 2024 ?
Ceux qui auront déposé un dossier sans être retenus pour cette année seront peut-être frustrés par la décision. Il faut pour autant être conscient qu’il y a deux contraintes qui accompagnent cette mesure :
- les capacités de production des voitures électriques concernées,
- le budget alloué par l’état pour cette aide.
Bien entendu, le gouvernement n’a pas un budget illimité. L’enveloppe budgétaire est déjà conséquente et sera partiellement financée par la baisse du bonus écologique pour les ménages moins modestes. C’est finalement un système de vases communicants entre les différents dispositifs.
Le second frein vient de la part des constructeurs automobiles qui veulent avancer avec prudence. Ils ont donc aussi modéré les ambitions du gouvernement. Il ne suffit pas de promettre des voitures, il faut aussi être en capacité de les produire et au budget promis.
Les deux groupes français s’assurent quand même quasiment 25 000 immatriculations à se partager sur l’année. Ce n’est pas neutre pour eux, dans le contexte actuel de concurrence et de ralentissement de la demande.
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