À la tête du groupe Franco-italo-américain Stellantis – réunissant 14 marques dont Peugeot, Citroën, Fiat, Opel et Jeep – Carlos Tavares s’est toujours montré particulièrement défavorable à l’arrivée des constructeurs chinois sur le marché européen. Il a pourtant surpris tout le monde en s’associant en octobre avec Leapmotor, jeune startup automobile chinoise, dont il pense apparemment beaucoup de bien.
Au travers d’interviews données à Challenges et aux Échos le 1ᵉʳ février, le chef d’entreprise aborde sa vision du marché automobile et des dangers qui le guette. Et, malgré son partenariat avec Leapmotor, le patron reste particulièrement sévère quant au tapis rouge déroulé par l’Europe à ces marques chinoises.
Un accord stratégique pour un retour en Chine
Dans son entretien à Challenges, Carlos Tavares indique que le groupe Stellantis travaille à un retour en Chine. Sauf qu’à la différence de la position défensive, que les autorités chinoises obligent via des partenariats avec les constructeurs locaux, Stellantis veut attaquer le marché plus offensivement. C’est ce qui explique le choix d’une alliance avec Leapmotor.
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Considérant que la Chine empêchera les groupes étrangers de prendre le contrôle d’un de leurs grands groupes (SAIC, Geely, GWM, BYD…), Stellantis a choisi de passer sous les radars en choisissant un acteur encore petit, mais prometteur, pour lancer son offensive.
Comme annoncé lors de l’accord, les équipes de Leapmotor conduiront l’activité en Chine, alors que Stellantis viendra en renfort pour les exportations internationales. Un choix qui interroge encore sur la véritable stratégie du patron de Stellantis. Carlos Tavares semble avoir encore quelques cartes cachées dans sa manche sur les ambitions rattachées à cet accord.
De très bonnes voitures électriques
Leapmotor n’a pas été choisi juste pour sa taille. Carlos Tavares précise que le constructeur chinois « fabrique d’excellentes autos », ce qui n’est pas tout à fait le genre de compliment qu’il fait à la légère Le patron a eu l’occasion de les essayer et, d’après lui, « la base technologique est solide dans l’électrique. ». Dire le contraire aurait été étonnant pour décrire son nouveau partenaire, cependant.
Cela étant, le constructeur chinois a une approche opposée à la stratégie en cours chez Stellantis. Alors que Carlos Tavares persiste et signe à vouloir conserver des portes de sortie avec des voitures multi-énergies, les modèles de Leapmotor sont imaginés à partir du logiciel et pour l’électrique.
La menace chinoise
Est-ce que son alliance avec un constructeur local réconcilie le patron de Stellantis avec les constructeurs chinois ? Certainement pas. Pour Carlos Tavares, « si l’industrie automobile [européenne] ne bouge pas, elle disparaîtra sous l’offensive chinoise. »
Il suggère que plusieurs groupes européens, dont Renault, pourraient très bien finir par passer sous giron chinois, et insiste sur le fait que les chinois ont des coûts de production de 30 % inférieurs. En conséquence, « ceux qui n’auront pas fait leurs devoirs en matière de réduction des coûts sont ceux qui finiront dans le pétrin. »
Le patron en veut toujours énormément aux politiques de Bruxelles pour avoir imposé la voiture électrique comme réponse aux enjeux climatiques. Au moins sur ce point, on reconnait bien le patron du groupe Stellantis.
Chine vs Europe, c’est le match à suspense qui risque de s’étendre sur plusieurs années dans l’univers de la voiture électrique. Abonnez-vous à notre newsletter Watt Else pour suivre ce thème au long cours avec tous ses rebondissements.
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