Renault a frappé un grand coup ces dernières semaines sur la question du prix de ses voitures. Pour les acheteurs, c’est une bonne nouvelle : ils voient enfin arriver des solutions un peu plus abordables. Les observateurs financiers, eux, ont rapidement exprimé quelques craintes.
Cette nouvelle politique tarifaire de la marque a donc concentré l’essentiel des questions de la part des investisseurs, lors de la conférence des résultats financiers du 15 février 2024. Des doutes que Luca de Meo, patron du groupe Renault, a tenté de lever au travers de ses réponses.
Mégane et Scénic bénéficient de l’optimisation des coûts de production
Le directeur de la marque Renault, Fabrice Cambolive, avait déjà eu l’occasion de préciser les raisons de cette baisse des prix sur une radio française. Il semblait pourtant nécessaire que Luca de Meo confirme cela, lors de cette conférence du 15 février à portée internationale.
Si la Renault Mégane a bénéficié d’une baisse de prix relativement conséquente, en démarrant à 34 000 € au lieu de 38 000 €, ce n’est pas juste pour faire face à des ajustements de la concurrence. La Mégane e-tech a bien bénéficié de la baisse des coûts de production par rapport à son lancement. Une partie vient d’économies sur les matières premières, après une flambée de celles-ci, mais le reste vient de l’amélioration en continu du modèle en production.
Toutes les économies sur la fabrication des pièces sont bonnes à prendre. C’est aussi la méthode employée par Tesla, que le constructeur a poussé au niveau supérieur en passant à la chasse au centime superflu. Si l’on peut simplifier l’assemblage d’une pièce pour gagner 10 € par voiture, c’est fait. À la fin, le client va en bénéficier aussi.
Le nouveau Scénic va bénéficier de l’expérience de Mégane pour se lancer lui aussi à un prix plus en phase avec le marché, y compris face aux concurrents chinois. Le tarif de lancement du Scénic a été annoncé à partir de 39 990 € (avant bonus). Le modèle devrait d’ailleurs particulièrement répondre aux attentes des flottes d’entreprises, selon Luca de Meo, car son coût de possession sera équivalent à celui d’un modèle hybride.
Des tarifs en baisse, mais qui n’atteindront pas l’équivalence avec le thermique
« Il y aura toujours une différence de prix entre une voiture thermique et électrique », a confirmé Luca de Meo. Si l’objectif de la filiale Ampère est de baisser de 40 % les coûts de production des futurs modèles, la voiture électrique restera toujours un peu plus chère. Il y a deux éléments sur lesquels le constructeur peut jouer pour réduire cet écart :
- Réduire la taille des batteries, à l’image de la Spring ou de la future Twingo. Plus les batteries sont petites, moins elles pèsent dans le budget de la voiture,
- Comparer les deux motorisations sur le coût total de possession. La voiture électrique a déjà rattrapé les modèles hybrides sur ce point, et veut désormais se rapprocher de la voiture thermique.
Le patron de Renault a quand même précisé que la réduction progressive des prix ne se fera pas de la même manière sur tous les modèles. Il a également rassuré les investisseurs sur le fait que le groupe Renault n’était pas prêt à sacrifier la valeur résiduelle (ce que vaut la voiture sur le marché de l’occasion) des modèles en baissant les prix trop régulièrement.
Plusieurs modèles à moins de 30 000 €
Face aux critiques qui veulent faire croire que les ventes d’électrique sont en mauvaise posture, Luca de Meo répond : « En dessous de 30 000 euros, on peut trouver beaucoup de clients. » Jusqu’à présent, les modèles lancés en Europe étaient souvent des voitures électriques plus grandes et plus chères (au-dessus des 45 000 €). Or, les Européens (surtout les Français) aiment aussi les petites voitures.
Avec sa nouvelle plateforme, Renault va donc s’attaquer de nouveau à ce marché, un créneau qu’il a un peu délaissé avec des modèles en fin de vie, tels que Twingo et Zoé. Le constructeur espère bien rafler beaucoup de parts de marché dès 2024, avec la Renault 5 et la Renault 4. Ces modèles seront les premiers à recevoir la plateforme AmpR Small, pensée pour les citadines de segment B, avec 30 % d’économie pour les produire. Ce qui se répercutera sur les clients avec des prix 30 à 35 % inférieurs, selon Luca de Meo.
Le renouveau de la Dacia Spring, à découvrir dans quelques jours, devrait aussi répondre à la demande de voitures à petit budget. Le patron du groupe a présenté la nouvelle Dacia Spring comme « plus sympathique et moins chère ».
Le prix n’est pas le seul argument sur lequel le constructeur veut capitaliser. Le service client en concession est un des points forts que le groupe cultive pour se démarquer d’autres concurrents, qui pourraient aussi être compétitifs sur les prix.
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