L’année 2024 marque la fin de deux icônes de la mobilité électrique. La Renault Zoé et la Nissan Leaf ont permis à la voiture électrique de devenir une vraie alternative, bien avant l’arrivée de Tesla en Europe. C’est tout un symbole d’assister à la fin de production de ces deux modèles dans les usines européennes.
Renault semble avoir enterré toute succession à ce modèle, remplacé par la plus séduisante, mais plus compacte, Renault 5 e-tech. Du côté de Nissan, la situation est un peu différente, comme l’indique l’article d’Automotive News Europe du 1er mars 2024. L’usine cesse la production de la compacte japonaise, mais pour mieux revenir avec une proposition très différente.
Nissan Leaf : un au revoir, plus qu’un adieu
Nissan a dans les tuyaux 3 nouveautés électriques qui vont progressivement apparaître sur le marché européen à partir de 2025. Parmi ces projets de SUV, il y aura une Leaf nouvelle génération plus haute sur roue. Ce modèle n’aura plus rien à voir avec la berline compacte qui a marqué toute une génération d’électromobilistes et qui a même remporté le prix de voiture de l’année en 2011. Nissan indique que cette Leaf s’inspirera du concept Chill Out présenté par la marque, donc bien loin de ce qu’on attend d’une Leaf. Il faudra alors plutôt attendre la future Micra. Le mystère sera levé, de toute façon, dans les prochains mois.
Nissan a lancé sa Leaf en 2010, d’abord aux États-Unis et au Japon, puis en Europe où elle a fait un sacré bout de chemin. Elle était équipée à l’époque d’une batterie 24 kWh qui offrait jusqu’à 175 km (norme NEDC de l’époque). Sa production dans l’usine anglaise de Sunderland a commencé en 2013 pour alimenter le marché européen. Elle s’arrête donc en ce début mars 2024, marquant la fin d’une époque.
Entre 650 000 et 700 000 Nissan Leaf ont été commercialisées dans le monde, avec un peu moins de 300 000 unités rien que pour l’Europe. Mais, face à une concurrence qui s’est développée durant les 4 dernières années et qui s’est surtout modernisée, la Nissan Leaf peine encore à séduire les acheteurs. Selon les données statistiques Jato, la Nissan Leaf n’a été immatriculée qu’à 17 387 exemplaires en 2023, soit 40 % de moins qu’en 2022. Simultanément, le Nissan Ariya réalise encore moins de ventes sur la même période en Europe. N’est-ce vraiment qu’un désamour pour la Leaf, ou plus globalement pour Nissan ?
Un des nombreux modèles de voitures tués par les normes européennes
Le ralentissement des ventes n’est pas la seule raison de l’arrêt prématuré de la production de la Leaf en Europe, par rapport au reste du monde.
Le modèle tel qu’on le connaît doit sûrement être la victime des nouvelles normes européennes en matière de sécurité automobile (réglementation GSR 2). Tous les modèles qu’il serait trop couteux de mettre à jour, à cause de leur ancienneté, sortent progressivement des chaînes de production. Les constructeurs ne seront plus en mesure de les commercialiser dès le mois de juillet, s’ils ne sont pas équipés des équipements obligatoires.
C’est également le sort réservé à la Zoé et la Twingo en ce début 2024. Les deux modèles historiques, Zoé et Leaf, disposent toutefois de stock que l’on pourra retrouver dans les concessions pendant encore quelques mois. Il y aura probablement quelques bonnes affaires à saisir pour les nostalgiques.
Tristement, ces deux modèles sortent par la petite porte, alors qu’ils ont tous les deux été des références de la voiture électrique. Zoé et Leaf auraient au moins mérité une édition spéciale finale pour finir en fanfare, comme les dernières BMW i3 lors de l’arrêt de la production en 2022.
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