Même si le groupe Toyota ne l’entend pas de cette oreille, les autres constructeurs japonais réalisent bien à quel point les nouveaux constructeurs émergents prennent le leadership sur la voiture électrique. Honda et Nissan ont déjà commencé à nouer différents partenariats, avec plus ou moins de succès, pour gonfler leur jeu sur l’électrique.
Un accord non contraignant entre Honda et Nissan a été signé ce vendredi 15 mars. C’est la première fois que les deux entreprises japonaises, au management diamétralement opposé, cherchent à s’associer, comme le précise Automotive News Europe. L’occasion d’entendre les deux patrons – Makoto Uchida pour Nissan et Toshihiro Mibe pour Honda – faire des déclarations qui frôlent l’aveu d’échec.
« Pouvons-nous survivre ? Telle est la question ! »
Après une période de déni, les constructeurs japonais semblent être entrés dans une phase de remise en question. Ils doivent repenser la conception et la fabrication des voitures électriques s’ils veulent pouvoir avoir un avenir dans un marché complètement électrique (ou électrifié) sur plusieurs continents. Honda a annoncé une remise à zéro en janvier 2024. Nissan est toujours la tête dans les concepts, mais peine à créer une attente pour ses modèles sur le marché. C’est d’autant plus surprenant que Nissan a été pionnier sur la question avec la Leaf.
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S’associer à d’autres constructeurs automobiles doit permettre aux marques japonaises de partager les investissements, mais aussi d’atteindre une certaine économie d’échelle, qui leur manque en restant seuls dans leur coin. C’est, en tout cas, le cœur de l’accord entre Nissan et Honda. Il ne s’agit pas de créer des produits en communs à rebadger, mais de mutualiser certaines dépenses pour gagner sur les coûts de développement et de production.
Face aux bouleversements du secteur automobile, le patron de Honda n’hésite pas à dire : « Pouvons-nous survivre ? Telle est la question ». La marque est bien consciente que seuls les meilleurs pourront encore lutter d’ici à 2030 contre les nouveaux leaders qui s’imposent actuellement sur le marché. Le patron de Nissan est également assez lucide de l’impact de la concurrence : « Les acteurs émergents font des percées grâce à leur grande compétitivité et à des modèles d’entreprise totalement différents », et a ajouté « nous ne pouvons pas nous permettre de nous reposer sur nos lauriers ».
Multiplier les partenaires, est-ce vraiment la solution ?
Le secteur automobile a toujours fonctionné avec des mariages, plus ou moins réussis, entre les grands acteurs pour renforcer des positions stratégiques. L’idée de partager des plateformes n’est pas arrivée avec la voiture électrique. Cependant, le développement de la mobilité électrique a encore accéléré ce phénomène, qui concerne même les petits nouveaux du marché. À tel point qu’il devient nécessaire de suivre quelles entreprises s’associent à qui et sur quoi.
Le constructeur Honda s’est par exemple associé à GM pour lancer des véhicules électriques abordables, mais le projet a été abandonné en octobre dernier. Honda est également impliqué dans une joint-venture avec Sony pour produire l’Afeela, un modèle électrique de niche au succès très incertain.
Nissan de son côté reste toujours un partenaire de Renault et Mitsubishi, même si l’alliance offre désormais plus de souplesse pour nouer des accords avec d’autres partenaires. Depuis quelques jours, une rumeur d’investissement de Nissan dans Fisker a fait couler beaucoup d’encre.
Tout cela semble surtout présager plus d’embrouilles que de solutions pérennes, mais l’avenir nous donnera peut-être tort.
La stratégie des marques japonaises reste probablement l’un des plus grands mystères du moment. Abonnez-vous à notre newsletter Watt Else pour suivre les grands changements initiés par la mobilité électrique
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