Depuis 2018, toutes les voitures commercialisées en Europe doivent obligatoirement disposer de la fonction eCall. La voiture doit pouvoir passer un appel automatique vers les secours en cas d’accident. Ce qui partait d’une bonne intention de l’Europe en faveur de la sécurité routière va se transformer en un sacré casse-tête pour les constructeurs automobiles, car la technologie utilisée est déjà obsolète.
C’est ce que relève l’article de la Tribune du 27 mars, très complet sur le sujet. L’enquête pointe du doigt une situation qui coutera des millions, voire des milliards d’euros dans tous les cas, soit aux opérateurs mobiles, soit aux constructeurs automobiles.
Couper le réseau 2G signifie couper des millions de boutons eCall
Selon la PFA (Plateforme Automobile) qui représente la filière automobile en France, plus de 36 millions de véhicules en Europe sont équipés de cette fonction eCall, bientôt problématique. Le chiffre continue à croître tous les mois, car les constructeurs n’ont pas d’autres solutions actuellement que d’implanter des eCall fonctionnant toujours sur la technologie 2G. L’industrie automobile a remonté le problème depuis plusieurs années.
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Qui aurait pu se douter que l’Europe, en rendant obligatoire la fonction eCall, allait poser un problème d’obsolescence de cette fonctionnalité quelques années plus tard ? Apparemment, personne dans les commissions européennes, puisque l’Europe est en train de reproduire la même erreur avec le « eCall New Generation » prévu à partir de 2025 se basant sur la 4G/5G.
Les constructeurs automobiles pourront seulement commencer à remplacer les boutons eCall en 2G par des versions fonctionnant en 4G ou 5G dans les nouveaux modèles produits qu’à partir de l’année prochaine. Un élément qui deviendra obligatoire d’ici à 2027. Sauf que d’ici là, les opérateurs mobiles seront sûrement déjà passés à la 6G (ou plus) et le problème se reposera…
Un bras de fer opérateurs contre constructeurs
Les opérateurs veulent arrêter de maintenir les vieux réseaux 2G, puis ceux de la 3G quelques années plus tard. Concrètement, ni l’Europe, ni les gouvernements locaux n’ont vraiment de pouvoir sur les opérateurs pour les contraindre à conserver la 2G plus longtemps.
Selon l’article de la Tribune, les opérateurs mobiles considèrent avoir largement prévenu en amont les constructeurs automobiles, qui n’en auraient fait qu’à leur tête, en persistant à installer des boutons eCall en 2G. Sauf que les constructeurs dépendent eux de ce qui a été imposé par l’Europe. Voilà comment tout ceci finit dans une impasse.
Prolonger la durée de vie des réseaux 2G pour quelques appels eCall de voitures accidentées ne semble pas émouvoir les opérateurs, vu les millions que cela leur couterait. Les constructeurs automobiles voient mal comment ils pourraient remplacer plus de 36 millions de boutons eCall, vu le coût et la difficulté technique que cela représenterait, pour les maintenir actifs. Et l’Europe ne semble pas trop vouloir trancher la question.
Est-ce que finalement, les boutons actuels de eCall ne vont-ils tout simplement pas se retrouver désactivés dans quelques années ? C’est le chemin que cela pourrait prendre.
L’Europe s’entête à vouloir exiger des technologies sans en assumer les conséquences à long terme. Cela promet avec la voiture électrique. Un sujet de fond qui animera certainement l’une de nos newsletters Watt Else dédiée à la mobilité électrique. Abonnez-vous pour la recevoir tous les jeudis.
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