La présence de plus en plus massive de caméras, de lidars et d’autres capteurs sur les nouvelles voitures n’est pas sans conséquence sur la confidentialité de certains sites. C’est un sujet qui a notamment pris une dimension politique surprenante avec les modèles Tesla. Ceux-ci se sont retrouvés bannis dans certains lieux à cause du flux vidéo contrôlable à distance du mode sentinelle. Pour ne pas se retrouver dans une situation similaire, Xiaomi a développé une fonctionnalité innovante : pouvoir désactiver en un bouton physique tous les outils scannant les environs de la voiture.
C’est le patron de Xiaomi, Lei Jun, qui en a fait une présentation rapide lors du lancement du 28 mars de sa berline électrique SU7. Ce qui apparait comme une fonctionnalité gadget au premier abord aurait pourtant tout intérêt à être développé chez tous constructeurs automobiles qui équipent leurs voitures avec un lidar et de multiples caméras extérieures et intérieures.
Un vrai plus pour la confidentialité
Les principaux concurrents de Xiaomi sont ceux qui pourraient trouver un intérêt tout particulier à cette fonction de confidentialité. Nul doute que beaucoup de constructeurs vont aller acheter une Xiaomi SU7 pour l’étudier sous toutes les coutures et la démonter. C’est une pratique très répandue pour observer l’avancée de la concurrence et s’en inspirer pour évoluer. Sauf qu’avec les voitures connectées et équipées de caméras, plusieurs groupes automobiles se sont fait surprendre à étudier les voitures concurrentes, la scène étant captée par la voiture elle-même dans les sites industriels des concurrents.
Avec la Xiaomi SU7, ce problème sera réglé. Il suffit d’une pression sur un bouton physique situé au niveau du plafonnier pour que la voiture coupe tous les équipements de captation (caméras, lidars et autres capteurs) permettant d’évaluer son environnement. La voiture informe bien sûr le conducteur que les fonctions sont coupées tant qu’il n’a pas de lui-même désactivé le mode confidentialité. Le principal inconvénient dans ces cas-là, c’est que la voiture ne peut plus utiliser certaines aides à la conduite : fonction d’aides au stationnement, détection de véhicule en approche, etc. C’est un retour à une voiture à l’ancienne.
L’avantage de cette fonctionnalité, c’est qu’elle permet de s’assurer qu’aucune donnée d’un site sensible ou de son domicile ne sera captée et exploitée à son insu. Même si normalement aucune voiture n’est censée fonctionner autrement, mais les affaires des caméras Tesla ont réveillé quelques craintes d’espionnage. Les États-Unis jouent aussi beaucoup sur la crainte que les voitures électriques chinoises puissent envoyer des données au gouvernement chinois.
Les constructeurs issus de la tech pourraient apporter de vraies innovations
Technologiquement parlant, la voiture Xiaomi envoie du lourd. Foxconn, BYD, Sony et maintenant Xiaomi pourraient bien faire progresser la voiture électrique encore plus rapidement que d’autres marques. Leur manière de répondre à la demande des clients et de ne pas utiliser des technologies obsolètes dans leur modèle pourraient bien faire la différence.
Les constructeurs traditionnels restent toujours bloqués sur des technologies rentables et éprouvées, alors que les nouveaux acteurs n’hésitent pas à aller chercher des technologies bien plus récentes pour assurer à leur modèle des fonctionnalités bien plus avancées.
Xiaomi le prouve aussi dans sa manière d’intégrer les utilisateurs d’Apple, en plus de ceux d’Android, dans l’utilisation au quotidien de la voiture. Nos confrères de Frandroid ont détaillé ce que cela change. C’est à des années-lumière de ce que les constructeurs automobiles sont capables de fournir dans la plupart des modèles actuels.
Xiaomi a la faculté d’imaginer des écosystèmes complets, où la voiture est un des éléments qui doit pouvoir interagir avec d’autres objets connectés. Une vision des choses très éloignées d’autres marques, y compris de Tesla avec son système d’exploitation sans Android Auto ou Apple CarPlay.
Quand les géants de la Tech investissent l’automobile, ce n’est pas pour faire de la figuration. Une tendance à suivre dans notre newsletter éditorialisée, Watt Else, dédiée à la mobilité électrique.
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