Renault veut que les clients puissent bénéficier des optimisations des coûts de production du groupe. Pour autant, il est hors de question pour le constructeur français de casser les prix.  

Pour Renault, Tesla n’est pas vraiment l’exemple à suivre pour sa politique tarifaire. Si l’entreprise américaine a inspiré beaucoup d’autres constructeurs sur des éléments techniques, peu de fabricants historiques ont envie de jouer au même jeu, quand il s’agit des tarifs des voitures électriques.

Avec la « Renaulution » débutée en 2021, le groupe Renault a eu le temps d’affiner sa stratégie tarifaire pour en faire une solution où tout le monde ressort gagnant. Le groupe le confirme une nouvelle fois avec de bons chiffres à présenter lors de sa conférence trimestrielle des résultats financiers du 23 avril.

Selon Automotive News Europe, le directeur financier du groupe Renault, Thierry Pieton, a quand même apporté quelques précisions intéressantes sur la question des prix lors de cette prise de parole. Il a notamment rappelé que Renault ne veut pas « casser les prix » des voitures électriques.

Une réduction des coûts appliquée aux nouveaux produits

Même si les clients apprécient de voir les prix baisser, Renault préfère afficher une certaine stabilité de ses tarifs. C’est un élément important pour conserver une bonne valeur résiduelle sur les modèles commercialisés. Cette valorisation est importante pour la seconde vie des modèles sur le marché de l’occasion, mais aussi la définition des offres de leasing des constructeurs.

Luca de Meo en interview sur la Renault 5 // Source : Raphaelle Baut
Luca de Meo en interview sur la Renault 5 // Source : Raphaelle Baut

Avoir des prix qui font le yoyo sur de courtes périodes n’est pas vraiment à l’avantage ni des marques, ni des clients. Cela permet à Tesla de jouer avec l’offre et la demande, pour remplir ses carnets de commandes, mais ces changements de tarifs incessants sont de plus en plus néfastes à l’image du constructeur américain.

Renault se concentre plutôt sur une vision à plus long terme qu’à des ajustements permanents sur du très court terme. Les efforts commencent à payer pour le constructeur français, qui peut assez fièrement annoncer une réduction notable de ses coûts de production : « Nous avons réussi à réduire considérablement les coûts — nos nouveaux modèles offrent une marge plus élevée pour nous et un prix plus bas pour nos clients. »

L’optimisation de ces coûts de fabrication vont servir à proposer des nouveautés à des prix toujours plus attractifs. Ainsi, Renault Scénic a profité de l’expérience et des améliorations acquises sur Mégane. Quand Renault 5 et 4 bénéficieront eux des gains obtenus grâce aux véhicules les précédents.

Une stratégie déjà visible sur le Renault Scénic, mais quid de Renault 5 ?

Renault n’est pas vraiment menacé par la récente baisse des prix de la Model 3 de Tesla à 39 990 €. Même si certains experts ne les placent pas en concurrence frontale, elles sont naturellement opposées sur le marché français. La Renault Mégane a vu son prix baisser en janvier pour faire bénéficier les clients de l’optimisation des coûts. La Mégane e-tech démarre à partir de 34 000 € (avant déduction du bonus), mais les clients choisissent plutôt les finitions flirtant au-delà de 40 000 €.

Renault Scénic e-tech // Source : Renault
Renault Scénic e-tech // Source : Renault

Le Renault Scénic a bénéficié dès son lancement de tarifs très compétitifs par rapport à Tesla. Le Scénic est disponible à partir de 39 990 € (avant déduction du bonus). Même si les clients s’orienteront probablement surtout vers la version à 46 990 €, le modèle n’est pas déconnecté du leader du marché.

La question qui reste en attente est : la Renault 5 va-t-elle créer une bonne surprise au niveau de son prix ? Renault est très attendu sur le prix de la nouvelle citadine électrique. Il faut attendre encore plusieurs semaines avant que l’ouverture de la commercialisation lève le voile sur ce qui pourrait faire basculer entre succès commercial ou démarrage mitigé.

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