Il est quelque peu difficile de comprendre comment la marque chinoise Hiphi arrive à survivre en trouvant un nouvel investisseur, alors que Fisker échoue à cela. La Chine est vraiment un autre monde.

La marque chinoise Hiphi a commencé à être en fâcheuse posture en ce début 2024. Alors qu’elle venait d’entamer sa commercialisation en Europe, l’entreprise a rencontré de graves difficultés financières, l’obligeant à cesser la production de ses modèles et à licencier une grande partie des employés du jour au lendemain. Hiphi a alors tenté de convaincre d’autres constructeurs chinois de la racheter, mais sans grand succès. Tout ceci n’est pas sans rappeler le calendrier et l’aventure de Fisker sur d’autres marchés.

Finalement, cette startup chinoise pourrait être sauvée par un investissement en provenance d’une entreprise de Hong Kong. Cela devrait lui permettre de redémarrer ses activités, selon un article du 29 avril du média CNevpost. Un nouveau rebond que le constructeur Fisker aimerait bien avoir également, mais l’entreprise américaine n’arrive apparemment pas à convaincre aussi facilement les investisseurs.  

Une reprise pour début mai

Hiphi a déjà commencé à lister les anciens employés à recontacter pour pouvoir redémarrer l’activité de création et de production. Les responsables n’attendent qu’un dernier accord pour leur proposer de revenir travailler dans l’entreprise. La direction est sur les starting-blocks.

Ce constructeur est apparu en Chine en 2017 en s’adressant au marché haut de gamme et très technologique. La marque se tient un peu à l’écart de la guerre des prix qui fait rage dans le pays, mais pour autant elle peine à trouver son public. C’est d’ailleurs ce qui aurait fait capoter un accord juteux avec l’Arabie Saoudite, et qui a un peu précipité la marque dans cette situation délicate.

HiPhi au GoodWood Festival of Speed // Source : HiPhi
HiPhi au GoodWood Festival of Speed // Source : HiPhi

Un nouveau modèle plus abordable

Hiphi a déjà 3 modèles à son catalogue : Hiphi X, Z et Y. Les modèles X et Z sont des modèles haut de gamme, soit entre 65 000 et 105 000 € par voiture. Le modèle Hiphi Y est un peu plus accessible avec un tarif débutant à partir de 45 000 €, ce qui reste supérieur à bien des concurrents sur le marché chinois.

Nombre de constructeurs chinois (comme BYD, Xiaomi, Nio, Xpeng…) se battent autour de tarifs compris entre 30 000 et 50 000 €, en se partageant le gros du marché de la voiture électrique en Chine.  Hiphi vise presque le luxe avec son positionnement tarifaire. La marque ne peut donc pas se reposer sur de gros volumes de ventes pour convaincre les investisseurs.

À peine relancée, la marque envisage déjà de travailler sur un nouveau modèle décliné du Hiphi Y avec plus de fonctionnalités, mais pour un prix plus attractif.  Difficile d’imaginer l’entreprise survivre à la guerre des prix, si sa situation financière reste sommaire.  

Pourquoi Hiphi et pas Fisker ?

Alors que la Chine compte bien trop de marques automobiles à la santé financière vacillante, beaucoup d’entre elles arrivent à quand même à survivre dans un marché ultra-concurrentiel. Il y aura certainement quelques mystères à résoudre sur l’origine des fonds qui alimentent ces différentes marques.

Première livraison des Fisker Ocean par Henrik Fisker // Source : Fisker
Première livraison des Fisker Ocean par Henrik Fisker // Source : Fisker

En attendant, Fisker ne veut pas s’adresser au marché chinois, il n’obtiendra donc probablement aucun soutien de ce côté-là. Comme les investisseurs européens et américains sont un peu frileux sur l’avenir de la voiture électrique, il n’y a hélas pas beaucoup de chance pour cette marque de survivre, à moins de trouver un investisseur dans les pays du Moyen-Orient.

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