Le Model 2 à 25 000 € ne serait pas le seul projet abandonné par Tesla ces derniers mois. C’est une nouvelle fois Reuters qui dévoile l’information, ce 2 mai 2024. Le constructeur américain aurait revu à la baisse ses ambitions de créer ses futurs modèles à l’aide d’un gigacasting en une pièce unique. Qu’est-ce que cela signifie plus concrètement ?
Tesla a été le premier constructeur à réduire le nombre des pièces soudées entre elles. La marque fabrique des grands ensembles avec la méthode de gigacasting, ce qui lui a permis de faire baisser les coûts de production. La future plateforme de Tesla devait aller encore plus loin dans la taille des pièces moulées en un seul tenant, mais tout ne semble pas se passer comme prévu.
La plateforme nouvelle génération de Tesla a du plomb dans l’aile
La plateforme next-gen – annoncée par Tesla en 2023 – devait apporter deux innovations majeures :
- Des gigacasting encore plus grands avec de nouvelles presses géantes,
- Un procédé de fabrication, dit « unboxing », différent des chaînes d’assemblages traditionnelles.
Les deux innovations combinées devaient permettre à Tesla de simplifier la fabrication, de produire plus vite chaque véhicule, de réduire la superficie des usines et de faire ainsi baisser de 50 % les coûts de production. Sans la partie gigacasting, il est difficile d’imaginer que l’économie réalisée soit aussi forte que prévu.
C’est une des raisons qui pourrait justifier la suspension du projet Model 2, même si Elon Musk dément toujours les informations diffusées par Reuters à ce sujet. Cela aurait du sens, si la nouvelle plateforme ne permet pas d’atteindre les objectifs de réduction de coûts fixés. Cela expliquerait également pourquoi le projet d’usine au Mexique, qui devait y contribuer, est également mis en attente.
Retour à une méthode éprouvée
Des sources proches du dossier ont indiqué à Reuters que Tesla aurait renoncé à ce procédé révolutionnaire dès la fin 2023. Il est vrai qu’Elon Musk n’a plus abordé le sujet lors de ses prises de parole en 2024.
Tesla va bien continuer à produire de grands ensembles à l’aide de presses d’emboutissage géantes, mais la marque reviendrait à un procédé plus classique en 3 pièces : deux pièces pour l’avant et l’arrière des modèles et un berceau central pour loger les batteries. Une méthode qui est déjà employée sur le Tesla Model Y et le Cybertruck.
Un développement trop coûteux et compliqué ?
Mouler des pièces toujours plus grandes est un défi. Les presses actuellement utilisées par Tesla sont déjà fabriquées sur-mesure. Chaque gigapresse et chaque moule représentent un investissement de départ important, à rentabiliser grâce à des volumes de production élevés. Plus les pièces à mouler d’un bloc sont grandes, plus la technicité du moule et la pression de la machine doivent suivre, et cela a forcément un coût de plus en plus conséquent.
D’autres constructeurs, notamment chinois, ont emboité le pas de Tesla en adoptant ce procédé de fabrication pour des pièces de structure des véhicules. Pour autant, le sujet fait toujours débat, surtout à cause du taux de pièces défectueuses élevé et du manque de réparabilité de la structure en cas de choc. Beaucoup de constructeurs historiques préfèrent ainsi conserver des assemblages plus traditionnels, avec plusieurs centaines de pièces à assembler sur la chaîne de production.
Le gigacasting chez Tesla n’est pas qu’une question d’optimisation des coûts de production. C’est aussi une des nombreuses obsessions d’Elon Musk, qui aimerait que les voitures du futur ressemblent à certaines miniatures : une pièce pour le soubassement, sur laquelle viendrait se greffer une pièce pour la partie supérieure du véhicule. Sauf que la réalité est bien plus complexe à réaliser.
Pour obtenir le gigacasting en une pièce unique, imaginé par Elon Musk, il faudrait un temps de développement long. Dans le contexte actuel, Tesla n’a pas ce luxe. Il doit multiplier les nouveaux produits pour obtenir les volumes escomptés. Mais alors, si le gigacasting révolutionnaire n’est plus au programme, comment le robotaxi va-t-il se démarquer des autres modèles ? La réponse sera probablement à découvrir le 8 août.
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