Audi n’est pas encore à la pointe de la technologie en matière de voitures électriques et le reconnaît. Par contre, la marque est championne quand il s’agit d’organiser des événements atypiques pour les clients (et pour les journalistes). Son objectif est de faire changer les regards sur la voiture électrique. Voilà comment je me suis retrouvée embarquée les 25 et 26 avril dans une drôle d’aventure automobile avec 83 autres participants.
L’opération mise sur pied par Audi, et son partenaire Oreca, n’est rien de moins qu’une course d’endurance, en équipe, en Audi e-tron GT et sur le circuit Paul Ricard. Il fallait oser ! C’est même une épreuve officialisée et surveillée par la Fédération Française du Sport Automobile.
Les godasses de plomb au placard
21 voitures sont alignées au départ d’une course qui doit durer 3 heures sans recharger. 3 heures sur les 3,8 km du circuit Paul Ricard : les plus forts en calcul auront vite compris que le compte n’est pas bon en consommation pour parcourir la plus grande distance. C’est bien là tout le challenge de l’épreuve, qui demande de laisser les godasses de plomb au placard et donne ainsi une chance aux plus novices sur circuit.
Hors de question d’atteindre les 250 km/h de la vitesse maximale de l’Audi e-tron GT RS sur la longue ligne droite, puis de faire chauffer les freins et pneus sur le reste du parcours. Cela attaquerait l’autonomie et les consommables : autant déclarer forfait d’avance. Il faut modérer sa vitesse (autour de 105 km/h de moyenne) et gérer des trajectoires aux petits oignons pour contenir la consommation. Un supplice pour certains et un sacré défi pour tous !
Se prendre au jeu
Avec Marie, Jean-Baptiste et Dimitri qui composaient mon équipe, les essais du jeudi ont été encourageants — merci à notre coach Stéphane. L’objectif d’une consommation au plus proche des 30 kWh/100 km a été tenu au fil des tours, malgré un rythme qui allait forcément crescendo pour gagner quelques secondes sans plomber la sacro-sainte autonomie. Des premiers tours hésitants à 2:25, j’ai même pu me lâcher sur un tour à 2:08, sans voir la conso être irrémédiablement plombée.
La frustration de ne pas exploiter les 475 kW de puissance de l’auto s’est fait ressentir chez certaines équipes pendant les essais. Mais l’esprit de compétition a rattrapé tous les participants lors de la course, particulièrement serrée, du vendredi.
Rien ne sert de courir
L’exercice aurait presque pu être facile, si la météo n’était pas venue nous jouer un mauvais tour. Que serait une course sans de la pluie, du vent et une température de 8,5° au lieu des 17° de la veille ? L’objectif d’une consommation moyenne autour de 30 kWh/100 km était devenu intenable, en tout cas pas au rythme d’une course. Mais, au-delà de 35 kWh/100 km, passer la ligne d’arrivée n’était plus garanti.
C’est là que la stratégie et le talent des pilotes du jour se sont exprimés. Mon équipe a bien géré tous les relais en modulant son temps au tour et sa consommation. Comme dans la fable du Lièvre et de la Tortue, ce n’est pas celui qui est parti le plus vite qui est arrivé en tête, bien au contraire.
J’étais en charge du dernier relai et voir le drapeau à damiers s’agiter a été une délivrance. Avec 8 % de batterie au moment de repartir, j’ai pu me payer le luxe de doubler quelques concurrents déjà au ralenti faute de batterie. La sanction du 0 % de batterie est tombée pour moi à un peu plus de 3 tours de l’arrivée. Une fin de course en mode tortue ! Les trajectoires étaient cruciales pour ne pas avoir à abandonner l’auto en panne sur la piste. Une seule voiture n’a pas réussi à rejoindre le paddock.
Podium pour mon équipe ! On a fini en 3ᵉ place. La voiture n’avait plus de jus, comme ses pilotes, au terme d’une course bien plus intense qu’il n’y parait.
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