Il est de plus en plus fréquent que les voitures comportent quelques bugs à leur lancement. Aucune marque n’est épargnée. Plus généralement, il s’agit de problèmes « software » mineurs (d’une aide à la conduite ou du système embarqué) qui peuvent se régler par une mise à jour ultérieure. C’est rarement un élément bloquant pour la commercialisation de la nouveauté.
Les essais presse comportent aussi souvent leur lot de surprises, avec des bugs plus ou moins fourbes, notamment sur les modèles dits de pré-série. C’est ce qu’il s’est passé lors de mon test du Peugeot e-3008. La voiture, dans sa version électrique, est bonne sous bien des aspects, mais les problèmes logiciels à répétition ont un peu terni l’expérience.
L’écran noir en plein trajet
Le dysfonctionnement du système embarqué est un bug que l’on est amené à rencontrer de plus en plus régulièrement sur les nouvelles voitures, y compris sur les Tesla. Néanmoins, sur la marque américaine, un reboot en appuyant sur les deux molettes du volant suffit généralement à récupérer un système avec toutes ses capacités.
Le cas du Peugeot e-3008 s’est avéré plus gênant. En plein milieu d’un trajet autoroutier, tous les écrans du véhicule se sont éteints. Ce qui correspond à perdre de nombreuses fonctions : aides à la conduite (régulateur de vitesse dans le cas présent), musique, GPS, et toutes les indications du compteur.
Pour récupérer de son plantage, le e-3008 a besoin d’une sieste improvisée d’une dizaine de minutes, pendant lesquelles il ne faut pas que la clé rentre dans le périmètre de l’auto. Attention, une pause recharge ne compte pas comme une sieste forcée… cela aurait été trop facile.
Que le système plante est une chose, qu’il ne puisse pas être redémarré depuis le véhicule est, par contre, un problème.
Des notifications dans tous les sens
Les notifications sur l’écran d’instrumentation ont bien failli avoir raison de ma patience. Normalement, les messages de GPS, pour indiquer un changement de direction, apparaissent à certaines distances pour que le conducteur soit averti en amont. Sauf que ce Peugeot e-3008 m’a indiqué tous les deux kilomètres environ à quel moment j’aurai à sortir de l’autoroute : à 184 km, 182 km, 180 km… L’avertissement attire irrémédiablement le regard vers l’écran, ce qui a de quoi rendre fou au bout d’une centaine d’affichages.
Pour être sûr de ne pas se lasser, d’autres alertes venaient en plus s’intercaler : comme le fait de pouvoir utiliser le changement de voie automatique. Enfin, quand celui-ci voulait bien fonctionner.
Un GPS/planificateur hors d’usage
Alors que certains Peugeot e-3008 (essayés par des confrères) n’ont eu aucun problème avec le GPS et planificateur, celui de notre modèle d’essai n’a simplement jamais voulu fonctionner. Malgré les tentatives dans des contextes différents, il n’a jamais rien voulu savoir.
Au mieux, le GPS calculait un itinéraire, mais ne se déclenchait jamais en roulant, au pire, un espace vide s’affichait à la place du GPS.
Les déconnexions d’Android auto / Bluetooth
Sans GPS fonctionnel dans la voiture, il fallait forcément opter pour un partage du téléphone pour avoir cette fonction. Dans l’ensemble, le système fonctionne assez bien, mais le signal Bluetooth a été perdu un nombre incalculable de fois en 7 jours. Il vaut mieux opter pour la liaison filaire (USB-C) pour éviter ce désagrément.
Précisons quand même que les coupures n’étaient que de courtes durées. Il faut juste espérer que ça ne coupe pas au mauvais moment, lors d’un guidage par exemple.
Absence de clé, démarrages et arrêts capricieux…
L’erreur indiquant une non-détection de la clé à bord est quelque chose qu’il est possible d’expérimenter assez couramment chez différentes marques. Certaines voitures ont des réveils plus difficiles que d’autres. Ce qui interpelle dans le cas du e-3008, c’est que même si le message d’absence de clé s’affiche, la voiture démarre. Ce qui ne devrait pas être le cas, si la clé n’était réellement pas détectée dans l’habitacle. Espérons que ceci soit bien un bug d’affichage et non une source de piratage possible !
Le journaliste ayant eu la voiture avant moi n’a pas pu faire démarrer la voiture à plusieurs reprises. Cela se matérialise par un écran noir avec des symboles d’erreurs. La solution est identique à celle de mon écran noir en roulant : laisser la voiture replonger dans une sieste avant de retenter sa chance.
L’arrêt a pu aussi s’avérer plus compliqué que prévu. Malgré la voiture mise en P (parking) et le bouton Start & Stop pressé, rien ne se coupe. Même en s’éloignant et verrouillant la voiture, les écrans restent bien visibles avec les dernières informations connues, comme si la voiture était encore en marche (de quoi vider la batterie 12 volts sans faire attention). Il a parfois fallu plusieurs tentatives pour que le système comprenne qu’il fallait s’arrêter.
Lors de cet essai de plus d’une semaine, le Peugeot e-3008 a fait un panel d’erreurs assez larges, au point que d’autres petits détails un peu bizarres à l’usage sont peut-être passés au second plan. Le fait que les sièges chauffants soient automatiquement relancés au démarrage suivant, même après 24h de pause, est par exemple un choix un peu surprenant au niveau de la gestion logicielle.
Ce qu’il faut retenir de cet essai Peugeot e-308
Tous les Peugeot e-3008 ne rencontrent pas ce lot de bugs. Les modèles dédiés aux essais presse sont souvent des véhicules de pré-série, pas toujours bien nés. Cependant, plusieurs confrères m’ont confirmé avoir rencontré des problèmes, plus ou moins gênants, lors de leurs essais.
Pris un à un, ces petits couacs ne sont pas toujours partagés dans les tests publiés. Hélas, ayant cumulé le grand chelem des bugs en tout genre, il m’a paru nécessaire d’en parler pour que les premiers clients soient vigilants. Avec un peu de chance, des mises à jour auront corrigé tous les problèmes d’ici là.
En dehors de ces bugs du logiciel embarqué, le reste de l’essai s’est heureusement assez bien déroulé et c’est l’essentiel à retenir. Notre essai complet sera publié prochainement sur Numerama.
Tous les essais ne se passent pas toujours comme prévu. Un sujet qui pourrait être développé plus en détail et sans langue de bois dans l’une de nos prochaines newsletter Watt Else.
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