C’est une vérité universellement reconnue, acheter un modèle à peine lancé sur le marché n’est pas sans risque. Chaque nouveauté peut s’accompagner d’un nombre d’aléas mécaniques ou électroniques plus important que pour un modèle rodé. Il faut quand même quelques courageux (ou inconscients) pour passer cette phase de lancement.
Les clients sont donc utilisés comme bêta-testeurs. Le comble, c’est qu’ils paient cher pour jouer les cobayes. Ce n’est pas nouveau, mais cela prend une autre dimension avec la nouvelle génération de véhicules, grâce aux fameuses mises à jour à distance (« over the air » ou OTA) qui permettent de tricher. Le client n’est pas toujours gagnant.
Test de voiture avec des post-it
Les essais réalisés par la presse internationale servent également à peaufiner les derniers réglages. Il n’est pas rare que des défauts constatés lors de ces tests soient gommés lorsque les véhicules sont livrés aux premiers clients. C’est une bonne chose pour les clients, même si cela fait parfois passer les journalistes pour des menteurs aux yeux des fans de la marque.
Là où le système commence à dériver, c’est quand les constructeurs organisent les essais alors même que les délais pour recevoir les véhicules risquent de poser un problème. J’ai déjà essayé un nouveau modèle couvert de post-it indiquant « attention pas d’airbag » et « pas d’aides à la conduite ».
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Plus récemment, j’ai conduit un Peugeot e-3008 lors d’un prêt longue durée de 7 jours. Une chance pour bien juger ce nouveau modèle, mais une malchance pour la marque. Pendant ce laps le temps, le logiciel embarqué m’a fait découvrir tout son potentiel de bugs. Et ils ont été particulièrement nombreux.
Une marque comme Fisker a pris le risque de réaliser des essais presse, puis de livrer les clients, avec un logiciel imparfait et capricieux. Cela a probablement contribué à achever la marque, pas assez solide pour en gérer les conséquences.
Coup de rabot sur le budget et le temps de développement
Tous les aléas sur les nouvelles voitures ne peuvent pas toujours être détectés lors de phases de test. Comme en informatique, monsieur et madame tout le monde n’utilisent peut-être pas leur auto dans les règles de l’art. Il y aura donc toujours une partie des problèmes qui seront expérimentés seulement par les clients.
Il ne faut pour autant pas se leurrer, une partie de ces dysfonctionnements sur les nouveaux modèles vient d’une décision assumée dans les directions des constructeurs. Les coupes budgétaires et les délais à tenir incitent à faire des compromis. Face à un budget marketing à tenir, celui dédié à la qualité ne fait apparemment plus le poids.
La recette actuelle consiste à faire toujours plus vite, pour moins cher et avec des périodes de tests réduites. Nul besoin d’expliquer pourquoi cette méthode ne peut pas aboutir à de meilleures voitures. La priorité est donnée aux apparences (fiche technique et esthétique du véhicule), le reste n’est que dommage collatéral.
La mise à jour à distance comme fuite en avant
À l’image de Tesla, les constructeurs ont désormais bien compris l’intérêt de la mise à jour à distance. Pour le constructeur américain, il s’agit de pouvoir améliorer ses véhicules au fil du temps et de tester de nouvelles fonctions à chaud avec les clients.
Pour les constructeurs moins au point sur la notion de « véhicule conçu autour du logiciel » (SDV), la mise à jour OTA est surtout l’astuce pour réparer les oublis et erreurs. Mais certains risquent de se faire piéger à leur propre jeu.
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