La carte de recharge n’est pas encore obsolète, mais il est de plus en plus facile de s’en passer. Cette solution de paiement, compatible avec presque tous les réseaux, a largement simplifié la problématique de la recharge des voitures électriques en itinérance. Seuls les conducteurs de Tesla peuvent circuler sans trop se soucier d’avoir une carte de recharge grâce aux superchargeurs de la marque. Pour les autres, la carte de recharge est l’objet que tout électromobiliste un peu prudent emporte avant de partir en déplacement.
La carte bancaire pourrait rapidement reprendre ses droits. Un nouveau règlement européen a été publié le 13 avril 2024, obligeant les opérateurs de bornes à disposer d’un terminal de paiement CB (TPE) sur les bornes de plus 50 kW. Cette obligation laisse aux réseaux jusqu’au 1er janvier 2027 pour se mettre en conformité. En attendant, comment cela se passe-t-il sur autoroute aujourd’hui ?
Des TPE sans contact chez certains opérateurs
Fastned a probablement été l’un des premiers opérateurs de recharge à gratifier dès novembre 2021 ses stations de recharge françaises d’un auvent pour protéger les automobilistes, ainsi que de TPE pour pouvoir payer en carte bancaire sans contact. Si Fastned s’est développé sur la moitié est de la France, il n’est pas très répandu dans l’ouest du pays.
Depuis, d’autres réseaux ont adopté la solution du paiement sans contact. C’est le cas notamment des stations Engie Vianeo qui sont apparues sur autoroute. En prime, un totem avec le tarif de recharge est affiché juste avant les bornes. Tout cela progresse progressivement.
Le paiement sans contact a quand même plusieurs limites :
- Il faut avoir activé cette option sur sa carte (il y a des réfractaires),
- Cela limite forcément le montant à un maximum de 50 €. Mais, à moins d’avoir un Hummer EV à charger ou que les tarifs doublent, cela est généralement suffisant pour faire le saut de puce suivant,
- La CB sert aussi à déverrouiller la borne pour consulter les infos détaillées de recharge ou arrêter la charge. Or, manipuler plusieurs fois sa carte en la passant devant le lecteur pour déverrouiller l’écran est peu sûr, donnant même la fausse impression de payer plusieurs fois.
Lors d’un de nos récents trajets, nous avons pu voir que des stations Total installaient un matériel spécifique dédié au paiement des bornes de recharge. Tout était encore bien emballé, mais un TPE avec fente pour carte bancaire semblait se distinguer. Cet appareil permettrait de payer pour l’ensemble des points de recharge, puisque le système est déporté de la borne elle-même.
Des QR Code ou des applications pour payer en carte bancaire
Depuis plusieurs années déjà, il est possible de régler par carte bancaire grâce à des QR codes ou des applications des réseaux de recharge. Le bémol : on finit par avoir des comptes éparpillés sur différentes plateformes, avec son numéro de CB associé à beaucoup (trop) de sites différents.
Il faut d’ailleurs faire attention à ne pas scanner n’importe quel QR code sur les bornes de recharge, de faux QR codes peuvent être collés sur la borne par des personnes malintentionnées. Si le code n’est pas sur l’écran de la borne, soyez vigilant à ne pas envoyer vos données sur un site frauduleux. Pour cela, l’application mobile du réseau est certainement plus sûre.
Le conducteur habitué aux longs trajets aura vite fait d’installer les applications de ses réseaux préférés : Ionity (avec éventuellement des prix réduits grâce aux abonnements), Fastned, Tesla (y compris pour les non-Tesla), etc.
Pourquoi préférer le paiement CB à la carte de recharge ?
Si vous voulez économiser sur le prix de vos recharges sur les longs trajets, la question ne pose pas. Les cartes de recharge fonctionnent comme des intermédiaires, qui sont souvent amenés à prendre une commission sur les tarifs de recharge. Il s’agit généralement de quelques centimes de plus par kilowattheure (autour de 10 % de commission, en moyenne). Cependant, mis bout à bout, cela peut rapidement commencer à chiffrer en dizaines d’euros, si l’on utilise beaucoup de recharges sur bornes publiques.
Chaque carte de recharge aura en plus des tarifications très différentes. L’une des plus courantes et pratiques en France est certainement Chargemap. Voilà quelques écarts de prix constatés lors des déplacements récents :
Tarif de l’opérateur | Tarif Chargemap | |
---|---|---|
Fastned | 0,59 €/kWh | 0,65 €/kWh |
Engie Vianeo | 0,576 €/kWh | 0,634 €/kWh |
Total (borne 50 kW) | 0,52 €/kWh | 0,539 €/kWh |
Ionity | 0,59 €/kWh | 0,621 €/kWh |
Electra (hors autoroute) | 0,49 ou 0,59 €/kWh | 0,65 €/kWh |
Exemple concret : sur une recharge du Peugeot e-3008 de 37,08 kWh chez Fastned, le tarif est de 24,66 € via la carte de recharge, alors qu’en direct le prix est de 21,88 €. Multiplions cela par deux ou trois pauses par tranche de 500 km, et voilà comment on grignote les efforts associés à l’écoconduite pour économiser de l’autonomie.
La carte de recharge est-elle déjà désuète ?
La carte de recharge reste pratique dans de nombreuses circonstances :
- Quand le réseau CB tombe en panne. C’est rare, mais cela n’est pas impossible, surtout sur des bornes isolées en campagne.
- Pour les opérateurs utilisés exceptionnellement sur un unique trajet.
- Pour ceux dont le système est souvent capricieux (comme Total, d’après notre expérience).
- Pour les bornes « régionales » dont le paiement est fréquemment compliqué.
- Pour centraliser toutes les dépenses sur une seule et même facture
La carte de recharge a l’avantage d’éviter de batailler avec les bugs d’une application tierce, ou même avec des zones dans lesquelles le réseau mobile est fluctuant. C’est rapide et toutes les dépenses sont centralisées dans une seule application. Pour les professionnels, c’est donc très pratique.
Par contre, pour les particuliers qui veulent faire des économies, le badge de recharge est une sécurité à acheter (entre 15 et 20 €), mais pas forcément à utiliser à chaque recharge.
Les stations de recharge se multiplient, mais tout n’est pas encore rose dans ce milieu. Un sujet à suivre dans notre newsletter gratuite et sans langue de bois, Watt Else.
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