Dans un contexte où la concurrence est de plus en plus rude, tous les constructeurs automobiles actuels ne pourront certainement pas survivre dans le temps. Imaginer qu’il ne restera que 5 constructeurs d’ici à 10 ans semble être une vision particulièrement pessimiste du marché automobile. C’est pourtant ce que le patron du groupe Stellantis, Carlos Tavares, a indiqué lors d’une interview télévisée sur France 2, le 16 mai.
Faut-il vraiment craindre pour la survie de certains constructeurs automobiles sur une échéance aussi courte ? Probablement pas. Pour autant, le marché risque bel et bien de se concentrer progressivement autour des groupes les plus solides.
Qui sont les 5 constructeurs pressentis ?
À la question de la journaliste « Combien de constructeurs vont survivre ? », le patron de Stellantis répond sans tergiverser : « De mon point de vue, dans 10 ans, il restera à peu près 5 constructeurs… Dont Stellantis, je vous rassure. »
Il restera probablement une part de mystère dans cette déclaration, car le patron de Stellantis n’a cité distinctement que 4 constructeurs :
- Tesla, pas directement nommé, mais présenté comme « grand constructeur américain de voitures électriques » ;
- Toyota, ou du moins « un grand groupe comme Toyota » ;
- BYD, ou « un grand constructeur chinois comme BYD » ;
- Stellantis, en incluant Leapmotor probablement.
Le cinquième pourrait tout aussi bien être Volkswagen, qu’un autre groupe américain ou tout autre constructeur bien implanté dans le monde entier.
Une sélection naturelle dans les prochaines années
« La décennie à venir est une décennie darwinienne », affirme Carlos Tavares. Cela implique qu’une sélection naturelle va s’opérer et réduire drastiquement le nombre de groupes qui domineront le marché automobile.
Dans la projection du chef d’entreprise, un groupe comme Renault ne pourra pas survivre dans les années à venir. Ce n’est pas la première fois que le patron de Stellantis se montre particulièrement pessimiste avec les marques du groupe Renault, qu’il imagine assez facilement être racheté par un constructeur chinois comme Geely.
La cause de cette disparition de certains groupes ? L’effet d’échelle. Certains constructeurs seront confrontés à des volumes insuffisants pour être compétitifs sur les coûts, afin que les classes moyennes puissent continuer à acheter des véhicules neufs.
Un discours qui tranche quelque peu avec la réalité du terrain. Si Stellantis bat Renault sur les volumes mondiaux et sur les marges affichées dans les résultats financiers, Renault arrive beaucoup mieux à se rendre plus abordable pour le budget des classes moyennes que les différentes marques proposées par Stellantis. Mais ce n’est pas la première fois que Carlos Tavares imagine que ses véhicules sont mieux positionnés en termes de tarifs que ceux de concurrents. La dernière fois, c’était la comparaison avec Tesla qui était un peu trop fantasmée en faveur de Stellantis.
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