Une publication du ministère de l’Intérieur est devenue la risée des réseaux sociaux. Et pour cause : le message comporte une erreur mathématique grossière.

Un message de sécurité routière est en train de devenir viral sur X (ex-Twitter) avec plus de 600 000 vues, ainsi que sur Facebook. Hélas, ce n’est pas pour le fond du message qu’il est repartagé et commenté, mais tout simplement parce qu’il comporte une erreur de calcul qui saute aux yeux. Les équipes en charge de la communication du ministère de l’Intérieur n’ont pas réalisé en préparant leur publication du 28 mai que quelque chose ne collait pas dans les chiffres énoncés.

« En augmentant sa vitesse de 10 km/h sur un trajet de 30 kilomètres, on ne gagne que 30 secondes. Cela vaut-il vraiment la peine de prendre des risques ? » annonce la publication. Le message souhaite ainsi inciter les travailleurs à lever le pied sur la route, en expliquant qu’ils ne gagnaient que quelques secondes de temps de trajet en roulant 10 km/h plus vite. Sauf que le calcul, tel qu’il est présenté, est faux.

Un gain de temps qui dépend de la vitesse initiale

Comme le fait remarquer la note des lecteurs sur X (ex-Twitter), il faudrait rouler largement plus vite que les limitations de vitesse autorisées pour arriver à ce résultat. Il y a en effet environ 30 secondes d’écart au bout de 30 km si l’on roule à 180 km/h au lieu de 170 km/h. C’est impossible, ou du moins illégal en France, à moins d’être un TGV.

Tweet du Ministère de l'Intérieur du 28 mai // Source : Capture du message sur X
Tweet du Ministère de l’Intérieur du 28 mai // Source : Capture du message sur X

Si l’on roule à 40 km/h au lieu de 30 km/h, la différence de temps de trajet est de l’ordre de 15 minutes. Un résultat très éloigné des 30 secondes mentionnées dans le message de la sécurité routière.  Cependant, des tours de périphérique parisien (fluide) à 80 km/h au lieu de 70 km/h ne ferait gagner plus que 3 minutes approximativement. Sur autoroute, rouler à 120 km/h au lieu de 130 km/h ne crée plus qu’une bonne minute d’écart.

Forcément, les réactions moqueuses ne manquent pas sur les réseaux sociaux. Beaucoup critiquent un niveau de maths catastrophique dans le ministère. Le gouvernement passe en tout cas complètement à côté de l’objectif initial du message. Pire, certains automobilistes se retrouvent à découvrir combien de temps ils peuvent gagner en roulant plus vite.

Un écart entre calcul théorique et gain réel

Le chiffre annoncé n’est peut-être pas si faux, mais seulement dans un contexte bien spécifique que le message partagé sur les réseaux sociaux n’a pas mentionné. C’est probablement là l’erreur du ministère, surtout que personne ne semble se préoccuper de venir compléter la publication initiale pour préciser pourquoi ce chiffre a été publié.

Mise à jour du 31/05 : sur X, l’utilisateur @Ackanir a trouvé l’étude à la source du chiffre utilisé pour cette publication, qui se révèle incorrecte. La note des lecteurs sur le tweet initial du gouvernement a été mise à jour.

Parfois le périphérique parisien est fluide  // Source : Raphaelle Baut
Parfois le périphérique parisien est fluide // Source : Raphaelle Baut

Il y a bien sûr un écart important entre le calcul théorique et la réalité du terrain. Aucun conducteur n’accomplit le trajet domicile-travail à une vitesse constante : changements de voies de circulation et de vitesse moyenne, feux, ronds-points, bouchons… Le trajet domicile-travail n’est jamais un long fleuve tranquille et les vitesses d’évolution sur la route sont amenées à beaucoup fluctuer.

Malgré l’aspect ridicule de l’erreur de calcul, le fond du message mérite certainement un peu plus de considération. Faites attention à vous sur la route du travail, c’est l’essentiel à retenir.

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