Le gouvernement ressemble à ce copain qui a toujours une bonne idée pour vous emprunter de l’argent et vous promet qu’il vous remboursera demain. Dans le cas présent, le lendemain est 6 mois plus tard et ledit copain a des centaines de millions d’euros de paiements à rattraper auprès des concessionnaires. Le comble, c’est que ce n’est pas la première fois que cela arrive.
Emmanuel Macron avait promis une voiture électrique à 100 € par mois pendant sa campagne de 2022. Cela devait être un coup de pouce aux ménages modestes. Pour faciliter la location longue durée ces voitures électriques, l’État s’est engagé à rallonger le bonus écologique pour atteindre 13 000 € d’aides (aux contribuables éligibles). Mais je ne suis pas persuadée que mettre le couteau sous la gorge des concessions était également prévu au programme. C’était la mauvaise surprise de ce cadeau de l’État français.
Une drôle d’épée de Damoclès au-dessus des concessionnaires
Stellantis a cumulé le plus grand nombre de dossiers de clients bénéficiant du leasing social : 38 000 sur les 50 000 de cette année. Cela signifie beaucoup de voitures à livrer pour le groupe, et surtout beaucoup de e-208, la star de ce dispositif.
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Le problème pour tous les distributeurs des marques Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat…), c’est qu’ils ont avancé beaucoup (trop) d’argent sur plusieurs mois, sans se faire rembourser les sommes prévues. La structure qui doit prendre en charge les dossiers et les remboursements des aides n’était tout simplement pas prête au niveau informatique. Les concessions ont joué leur santé financière pour satisfaire une lubie politicienne, et cela ne concerne pas uniquement Stellantis. Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?
Le remboursement des aides enfin en cours
Les concessionnaires vont pouvoir reprendre une bouffée d’oxygène. Citroën m’a indiqué ce 4 juin que les premiers remboursements des aides à l’achat 2024 avaient enfin débuté ce 1 juin. Selon l’organisation patronale Mobilians, le gouvernement aurait atteint la modique somme de 300 millions d’euros de retard de paiement pour 2024.
Cette somme concerne en grande partie le leasing social qui anime les ventes d’électrique depuis le début d’année. Elle couvre aussi les bonus écologiques et les primes à la conversion qui n’étaient pas davantage remboursés.
Des promesses politiques qui font plus de dégâts qu’autre chose
À observer de plus près le marché automobile français depuis le début d’année, les décisions politiques ont fait plus de mal que de bien à la voiture électrique, pourtant portée aux nues par ce gouvernement. Le nouveau bonus avec son score environnemental a faussé la concurrence. De son côté, le leasing social a créé une bulle qui va complètement déprécier la valeur de ces modèles (notamment sur le marché de l’occasion).
Il est possible de se réjouir du fait que les constructeurs français et européens trustent le haut du classement des ventes. Sauf que celui-ci est entièrement artificialisé par ces aides. Derrière le trompe-l’œil, la réalité des ventes actuelles n’est vraiment pas réjouissante.
Les promesses mal ficelées ne se limitent pas au territoire français. Avec les élections européennes du 9 juin, il se joue un joli concerto pour pipeau dans le programme électoral de bien des partis politiques. Alors, méfiez-vous des apparences et du chant des sirènes.
Les cadeaux du gouvernement ressemblent un peu à la pomme tendue à Blanche Neige. C’est en tout cas un sujet à suivre au fil des mois. Alors pour ne rien manquer de l’actualité de la mobilité électrique, abonnez-vous à notre newsletter gratuite et hebdomadaire Watt Else.
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