56 milliards de dollars : c’est la rémunération qu’Elon Musk va pouvoir toucher en tant que patron de Tesla. Il s’agit d’une somme absolument démesurée, légèrement supérieure au PIB du Nicaragua en 2024, selon les prévisions du FMI. Ce salaire exagéré a pourtant été approuvé par un vote des actionnaires dans la soirée du 13 juin 2024, et il est censé récompenser le patron pour l’augmentation de la valorisation de Tesla depuis 2018.
Même si une majorité des actionnaires a voté en faveur du plan de rémunération, ce dernier reste en travers de la gorge de nombreuses personnes. D’après Le Monde, certains investisseurs institutionnels, tels que le fonds de pension des enseignants de Californie et le fonds souverain norvégien, se seraient opposé à la rémunération d’Elon Musk.
Il faut dire que jamais un patron n’avait reçu — de manière publique — une telle somme en récompense de ses actions, que ce soit dans le secteur de l’automobile, ou bien de la tech. Afin de se faire une idée de la différence de rémunération entre Elon Musk et le reste des dirigeants, Numerama a décidé de faire une comparaison, et les chiffres sont vertigineux.
Les autres patrons ne sont pas aussi bien payés
Les informations sur la rémunération des grands patrons sont souvent confidentielles, même si dans certains cas ces dernières sont partagées. Il reste difficile d’établir un classement exact, mais des chiffres que Numerama a pu trouver, il ressort qu’Elon Musk est largement plus rémunéré que les autres patrons des grandes entreprises, et de très loin.
Surtout, les 56 milliards de dollars ne correspondent qu’à une partie de sa rémunération : la somme ne concerne que ses actions en tant que DG de Tesla, or, Elon Musk est également le directeur de SpaceX, Neuralink, X (ex-Twitter), et depuis quelques mois, de xAI. D’autres activités qui viennent encore enrichir l’homme d’affaires.
En comparaison, le 2e chef d’entreprise le mieux payé au monde après Elon Musk serait Robert Scaringe, un autre spécialiste des voitures électriques. Scaringe, qui est le PDG de Rivian Automobiles, un des rivaux de Tesla, aurait été rémunéré 2 milliards de dollars en 2023, selon Business Chief.
À côté, Carlos Tavares, un autre grand nom du secteur de l’automobile, est « presque » pauvre. Le directeur général du groupe automobile Stellantis, qui regroupe 15 marques dont Citroën, Peugeot, Fiat, Jeep et Masserati, n’aurait ainsi touché « que » 36,5 millions d’euros en 2023. D’après The Conversation, cette somme correspondait à « un salaire fixe de 2 millions d’euros, un bonus de performance de 11,4 millions, des bonus en actions de 13 millions, ainsi qu’une prime exceptionnelle de 10 millions d’euros liée à la transformation du groupe. »
Les autres PDG de constructeurs automobiles s’en sortiraient encore « moins bien ». Selon la BBC, Mary Barra, la présidente de General Motors, aurait gagné 29 millions de dollars en 2022, et le directeur de Ford, Jim Farley, 21 millions de dollars.
Pour retrouver des salaires légèrement plus proches de celui d’Elon Musk, il faut sortir du secteur des voitures, et se plonger plutôt dans le monde de la tech et de la finance. En 2022, Stephen Schwarzman, PDG de Blackstone, a eu droit à une rémunération totale de 253 millions de dollars. Juste derrière lui, Sundar Pichai, le patron d’Alphabet, la maison mère de Google, a touché 226 millions de dollars : un salaire de base de 2 millions de dollars, complété par plus de 218 millions de dollars d’actions. Ce serait ensuite Stephen Scherr, le patron de Hertz, l’entreprise de location de voiture, qui complèterait le podium avec un revenu de 182 millions de dollars en 2022.
Et qu’en est-il de Bernard Arnault, le patron de LVMH et l’homme le plus riche au monde, devant Elon Musk ? Surprenamment, le multimilliardaire, dont la fortune est estimée par Forbes à 233 milliards de dollars, ne se rémunérerait pas « tant que ça », par rapport aux autres grands patrons. Selon France Info, « tout compris, – part variable et fixe – la rémunération de Bernard Arnault s’élève à un peu plus de trois millions d’euros ».
Si ces sommes paraissent d’ores et déjà folles, elles restent risibles à côté de ce qu’Elon Musk a réussi à obtenir. 56 milliards de dollars, c’est la possibilité d’acheter à nouveau une entreprise comme Twitter, que le patron a acquis en 2022 et depuis rebaptisé X. C’est aussi 56 milliards en plus dans la poche d’un homme qui n’hésite pas à alimenter son réseau social de théories du complot et de discours transphobes, et que peu de personnes osent encore confronter.
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