La guerre qui fait rage entre les véhicules thermiques et électriques a tendance à profiter aux voitures à motorisation hybride. Ces modèles ont la faveur du public, qui les considèrent souvent – à tort – comme « le meilleur des deux mondes ».
Alors que la vente de voitures électriques n’est pas au meilleur de sa forme en France, les motorisations hybrides continuent de conquérir des parts de marché. Il y a 19 % d’immatriculations en plus au mois de juin en France, quand les autres motorisations chutent. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, comme le dit le dicton. Certains y voient une bonne nouvelle pour les constructeurs historiques, mais il ne faudrait probablement pas se réjouir trop vite.
Un pot d’accueil pour les marques chinoises
Beaucoup de constructeurs ont pu se sentir dépassés sur la voiture électrique par la concurrence chinoise et quelques spécialistes du VE. Dans ce contexte, les modèles hybrides leur procurent une fausse impression de sécurité. Le réveil risque d’être assez brutal pour les acteurs historiques (de Toyota aux groupes européens) lorsqu’ils réaliseront que les marques chinoises ont autant progressé sur la voiture hybride que sur l’électrique. C’est ce qu’ils appellent les véhicules à nouvelle énergie (NEV) en Chine. BYD en est d’ailleurs le leader mondial des ventes.
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La décision européenne d’augmenter les droits de douane uniquement sur les véhicules électriques fabriqués en Chine me semble d’un amateurisme sans nom. Cela laisse un trou béant dans la raquette, incitant les marques chinoises à importer massivement en Europe leurs modèles hybrides. Cela pourrait freiner les objectifs européens de décarbonation. MG va rapidement ramener les décideurs politiques à la réalité avec la petite MG3. BYD va sans nul doute en profiter aussi. Il est aisé d’anticiper la suite de l’histoire.
Le mauvais usage des hybrides
Les hybrides (HEV) et hybrides rechargeables (PHEV) peuvent être de très bonnes solutions pour répondre aux besoins quotidiens des clients. Je dois pourtant bien l’avouer, ma participation en tant que juré aux e-trophées de l’Association des Médias Auto & Moto m’a confortée dans l’idée que l’électrique surpasse les hybrides sur bien des points. Il m’a fallu juger pêle-mêle des modèles électriques et les hybrides : le confort, le comportement routier et les performances procurées par les véhicules électriques sont systématiquement au-dessus. Enfin, que dire lorsque l’on augmente le rythme et que les motorisations hybrides hurlent leur désespoir, rappelant que ce n’est clairement pas leur fort.
Bien sûr, on me rétorquera que la recharge et l’autonomie sont encore le point noir pour l’électrique, j’en conviens. Mais rouler en hybride n’est pas sans compromis non plus. Dans une voiture hybride (HEV), comme les Toyota, si le conducteur n’adopte pas une conduite avec anticipation, il ne tirera aucun bénéfice de son choix de motorisation. C’est une sacrée contrainte, notamment dans les grandes métropoles où la conduite des autres ne le permet pas. Les hybrides rechargeables (PHEV) doivent être branchées tous les jours (ou presque) pour en tirer la quintessence. C’est un peu la double dose de contrariétés : passer à la pompe et devoir se brancher à une borne pour charger.
Des réparations couteuses
Les anti-VE se sont souvent concentrés sur le coût des batteries des voitures électriques pour critiquer la technologie. Toutefois, savez-vous que les batteries des voitures hybrides sont bien plus coûteuses ? L’entreprise croate EV Clinic, spécialisée dans les réparations de batterie, en fait régulièrement le constat : 2 000 € pour 1 kWh chez Toyota, 11 000 € pour la batterie de 9 kWh d’une BMW hybride rechargeable, 17 000 € pour la même capacité chez la Porsche Panamera hybrid. Le record observé par EV Clinic est détenu par la batterie de 1.6 kWh d’un Range Rover hybride, facturée 32 000 €. Aïe !
En plus d’être facturées particulièrement chères pour une faible capacité, ces batteries ont une très mauvaise gestion électronique et thermique. Cela réduit d’autant leur durée de vie sans un entretien consciencieux. Le meilleur des deux mondes ne serait-il pas en train de se transformer en cauchemar des deux mondes ?
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