Le gouvernement italien pourrait préparer une nouvelle trahison de taille contre Stellantis. Selon un article du 12 juillet du média italien Il Sole 24 Ore, l’Italie pourrait chercher à récupérer les droits d’exploitation de deux marques automobiles italiennes historiques, Autobianchi et Innocenti. L’objectif est de pouvoir les proposer ensuite à des constructeurs chinois qui voudraient développer leur production de voitures en Italie sous ces appellations historiques.
Sur le principe, tout ceci peut paraître assez anodin, sauf que ces deux marques historiques sont actuellement la propriété de Stellantis. Même si le groupe a cessé l’exploitation commerciale de ces anciennes marques, au profit de 14 autres, elles font partie du patrimoine du groupe. Comment l’opération serait-elle possible ? C’est encore la magie des lois italiennes récentes.
Un tour de passe-passe tout ce qu’il y a de plus légal
Un peu dans la même lignée que les règles interdisant les appellations commerciales à consonance italienne aux véhicules non produits en Italie, il s’agirait ici d’autres règles restrictives qui pourraient voir le jour par décret.
Le sort de ces deux marques italiennes désuètes tient à deux textes complémentaires concernant le made in Italy. Le premier permet au gouvernement de récupérer la propriété d’une marque qu’une entreprise pourrait vouloir abandonner. Cela ne semble pas le cas pour Autobianchi et Innocenti, puisque Stellantis n’était probablement même pas au courant des manigances de l’État italien.
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Par contre, ces marques pourraient tomber sous le coup du second texte qui concerne « les marques pour lesquelles il est présumé qu’elles n’ont pas été utilisées depuis au moins cinq ans et qui présentent un intérêt et une valeur nationale particulière ». Dans ce cas-là, le ministère peut faire une demande auprès de l’Office des brevets et des marques pour faire constater la cession d’activité et pouvoir faire une nouvelle demande d’enregistrement. C’est ainsi que le gouvernement italien pourrait récupérer dans son giron des marques abandonnées, alors même qu’elles ne lui appartiennent pas.
Vendre les bijoux de famille aux marques chinoises
Si la méthode est déjà quelque peu discutable, le pire est certainement d’imaginer que le gouvernement italien (d’extrême-droite) puisse envisager de les transformer en monnaie d’échange pour attirer des constructeurs chinois en Italie. Autobianchi et Innocenti pourraient devenir des sous-marques chinoises, mais assemblées en Italie. C’est la condition imposée.
L’Italie a bien compris que les groupes chinois étaient friands des marques européennes pour « s’acheter une histoire » ou une notoriété. MG a été ressuscité par le groupe SAIC et Geely surfe sur la notoriété de Volvo et Lotus. Le cas de ces rachats de marques par des groupes chinois s’est pourtant fait sans l’ingérence d’un État. Il est vrai qu’il est plus simple de lancer une activité en Europe avec un nom qui ravive quelques sentiments nostalgiques pour les acheteurs, cela aide à instaurer la confiance des clients.
Si l’« italian sounding » (nom aux sonorités italiennes) est très réglementé par le ministère italien en charge de ces questions, tromper les utilisateurs européens à plus grande échelle ne leur pose aucun problème, tant que cela sert leurs intérêts économiques. Imaginer qu’un pays pourrait spolier le patrimoine d’un grand groupe automobile, pour ensuite jouer à « louer » des noms de marques historiques au premier constructeur automobile chinois qui lui promet de relancer une production « made in Italy » est assez détestable.
Une rumeur à prendre avec prudence
Tout ceci reste des rumeurs et autres bruits de couloir pour l’heure. Les médias italiens ne sont pas les derniers à affirmer un peu facilement des histoires rocambolesques. Il y a quelques mois, c’est en Italie que s’est répandue l’invraisemblable rumeur de fusion entre le groupe Renault et Stellantis.
Il n’en reste pas moins qu’entre Stellantis et le gouvernement italien, tous les coups semblent permis. Le gouvernement en place pourrait très bien utiliser la presse pour menacer une nouvelle fois le groupe Stellantis afin de récupérer plus de production automobile dans le pays.
Même si plusieurs représentants du pouvoir ont pris la parole lors de la conférence des 125 ans de Fiat, il ne faut pas croire que, derrière les sourires de façade, la hache de guerre soit enterrée, bien au contraire. La guerre continue de faire rage entre les deux camps qui ne veulent pas plier.
Entre les hommes politiques et les patrons des constructeurs, les relations ne sont pas toujours un long fleuve tranquille. Pour ne rien manquer de ces sujets, abonnez-vous à Watt Else.
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