Donald Trump et Elon Musk ont peut-être trouvé un moyen de se débarrasser des constructeurs concurrents en matière de voitures électriques.

Donald Trump a toujours tenu un discours contre la voiture électrique. Depuis, le politicien a un peu mis d’eau dans son vin, son rapprochement avec Elon Musk n’est probablement pas étranger à ce changement de discours. Pour autant, Donald Trump maintient qu’une transition du parc automobile américain vers l’électrique ne se fera pas s’il est élu.

Lors d’un discours prononcé à la convention des Républicains ce 18 juillet, Donald Trump a ainsi promis : « Je mettrai fin au mandat des véhicules électriques dès le premier jour, sauvant ainsi l’industrie automobile d’une oblitération complète et permettant aux clients américains d’économiser des milliers et des milliers de dollars par voiture. »

La fin des aides et des obligations de développement pour la voiture électrique

Le gouvernement américain (de Joe Biden) a mis en place des objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre, poussant à l’adoption des véhicules électriques. C’est ce qu’ils nomment « mandat voiture électrique », cela se concrétise par un ensemble d’objectifs à tenir pour l’industrie automobile.

Discours de Joe Biden chez Ford en mai 2021  // Source : Capture video White House
Discours de Joe Biden chez Ford en mai 2021 // Source : Capture video White House

L’idée était ainsi d’inciter les constructeurs automobiles à produire et vendre plus de véhicules électriques. Pour aider au changement, le gouvernement américain a mis en place plusieurs dispositifs d’aides gouvernementales pour accompagner à la transition :

  • Subventions pour la construction ou la transformation d’usines sur le sol américain,
  • Soutien au développement des infrastructures de recharge,
  • Crédit d’impôts (IRA) et autres aides à destination des clients finaux pour rendre la voiture électrique plus accessible.

Ce type de programme peut aussi s’accompagner de sanctions financières si les entreprises n’atteignent pas les objectifs fixés. En Europe, c’est la règlementation nommée CAFE (Corporate Average Fuel Economy) qui œuvre avec le même fonctionnement, mais des objectifs particulièrement stricts.

Donald Trump promet donc de mettre fin à ce programme s’il est élu, et ce, dès le premier jour de son mandat. L’industrie automobile n’aura plus d’obligation à développer la voiture électrique s’ils ne le souhaitent pas. Les acheteurs de VE perdront toutes les aides à l’achat — ils pouvaient notamment obtenir jusqu’à 7 500 $ de crédit d’impôt.

Une décision qui ne menace pas Tesla selon Elon Musk

Ce choix politique est forcément un coup dur pour la transition écologique du pays. Rien de vraiment surprenant, Donald Trump avait déjà favorisé le lobby pétrolier lors de son premier mandat, alors que Barack Obama avait déjà tenté de sortir le pays de cette dépendance au pétrole.

Cybertruck avec accessoire à l'inauguration de l'usine Lithium // Source : Live Tesla
Elon Musk et son Cybertruck à l’inauguration de l’usine Tesla de Lithium // Source : Live Tesla

Beaucoup pensent que cette décision pourrait directement menacer Tesla. Elon Musk a une autre vision et l’a déjà partagé à plusieurs reprises. Il a publié sur X ce 19 juillet : « Un nombre surprenant de personnes pensent que Tesla survit grâce aux subventions. C’est vrai pour nos concurrents, mais pas pour Tesla. »

Pour l’homme d’affaires, soutien de Donald Trump, Tesla n’a pas besoin des aides et incitations du gouvernement US. L’entreprise continuera à vendre des voitures électriques à qui souhaitent en acheter.

Auparavant, Donald Trump voulait arrêter la vente des voitures électriques et cela aurait à ce moment-là posé un problème de taille à Tesla. Sans le marché américain, l’entreprise n’est certainement pas viable. Le rapprochement entre Elon Musk et Donald Trump a dû faire évoluer la position du candidat à l’élection présidentielle des États-Unis.

Trump en visite à SpaceX avec Elon Musk lors de son 1er mandat // Source : Flickr @Trump White House Archive
Trump en visite à SpaceX avec Elon Musk lors de son 1er mandat // Source : Flickr @Trump White House Archive

Sans aides gouvernementales, d’autres constructeurs de voitures électriques aux USA pourraient se retrouver dans une situation financière beaucoup plus problématique. Cela va des nouveaux acteurs comme Rivian ou Lucid, à des géants comme GM ou Ford. Tous pourraient être assez lourdement concernés après avoir investi des millions de dollars. Les acteurs historiques pourront se rabattre sur le thermique pour se refaire une santé, mais quid des autres ?

Même si d’apparence la promesse de Trump peut s’apparenter à un coup bas contre le soutien d’Elon Musk, le principal intéressé le voit autrement. Il est persuadé que cela va éliminer la concurrence et donc rendre Tesla encore plus incontournable. Cela reste un calcul un peu dangereux à première vue.

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