Il y a un peu plus d’un an, le 26 juillet 2023, le cargo Fremantle Highway lançait un message de détresse aux gardes côtes après qu’un incendie s’était déclenché à bord. Un membre d’équipage est d’ailleurs décédé en se jetant à l’eau pour échapper aux flammes. Le cargo roulier transportait alors environ 3 800 voitures neuves, dont 478 voitures électriques et quelques autres engins, à destination de Singapour. L’incendie s’est rapidement propagé et a consumé les étages supérieurs du bateau pendant plusieurs jours. Finalement, après une lutte acharnée, l’incendie a été maîtrisé, le cargo n’a pas coulé — il a même été ramené à quai.
Dans une seconde phase, une inspection du cargo a permis de découvrir que certains étages n’avaient pas subi de dommages et des centaines de véhicules intacts sont sortis en roulant du Fremantle Highway. Plusieurs questions sont restées en suspens depuis l’été dernier sur les causes de l’incendie, sur ce qu’allait devenir le cargo ainsi que sa cargaison de voitures. Un an après, le média allemand Automobilwoche donne quelques éléments de réponse.
Une enquête inachevée
Il n’y a toujours pas de résultat d’enquête officielle pour l’heure. Ce sont les autorités panaméennes qui sont en charge des investigations, car le cargo naviguait sous pavillon du Panama. Ils doivent ensuite tenir informé les autorités néerlandaises, puisque les Pays-Bas ont pris en charge le cargo dans l’un de ses ports. Mais les causes de l’incendie restent pour le moment officiellement inconnues et il est possible que cela reste longtemps ainsi.
Les voitures électriques avaient rapidement été accusées d’avoir été à l’origine de l’incendie et d’avoir propagé celui-ci, jusqu’à devenir incontrôlable. Cette théorie a rapidement tourné au lynchage des voitures électriques jugées trop dangereuses. Néanmoins, il y a un problème de taille dans cette version de l’histoire, car les voitures électriques du registre du cargo sont apparemment sorties intactes (ou quasi intactes).
Il va probablement falloir trouver un autre coupable, soit parmi les voitures thermiques, soit du côté des modèles hybrides rechargeables. Quant à savoir qui du groupe Volkswagen, Mercedes ou BMW est responsable du départ de l’incendie, cela reste un mystère. BMW est le groupe qui avait le plus grand nombre de véhicules à bord du cargo, et donc assurément la plus grosse perte. Mais c’était aussi la marque la plus représentée dans les véhicules rescapés.
Un cargo qui naviguera de nouveau dans les eaux internationales
Malgré les dégâts apparents sur la coque et sur les ponts supérieurs complètement détruits par l’incendie, le Fremantle Highway n’a pas été envoyé à la casse maritime.
Il a été racheté par un armateur chinois qui procède aux réparations du cargo. Celui a d’ailleurs été renommé en « Floor » au lieu de Fremantle Highway. Il devrait être remis en service d’ici à un an, pour de nouveau satisfaire la demande internationale de transport automobile.
Près de 260 BMW rescapées en vente en Europe
Parmi les véhicules relativement intacts récupérés du cargo, un groupe d’entrepreneurs néerlandais s’est mis en tête de racheter 260 BMW pour les revendre en Europe fin 2023. Pour environ 5 millions d’euros, ils ont acquis les véhicules auprès d’une compagnie d’assurance taïwanaise. Un calcul rapide permet de donner un tarif moyen de 20 000 € par véhicules, de quoi s’assurer une certaine plus-value lors de la revente.
Le groupe BMW a alors tout fait pour contrer les projets de ce groupe d’entrepreneurs, et le tribunal a donné raison à la marque. Alors que ces revendeurs justifiaient devant le tribunal que les voitures ne sont couvertes que d’un peu de suie et qu’elles sont en état satisfaisant pour la vente, BMW n’est pas du même avis.
Selon le média néerlandais the norden times, Les avocats du constructeur allemand ont expliqué que « les risques ne doivent pas être sous-estimés ». Ils affirment que le câblage, la peinture et les composants métalliques ont pu être endommagés par l’incendie ou du moins par les fortes chaleurs du feu ardent, rendant les véhicules dangereux. Ce type de dommages n’est pas visible à l’œil nu et ne se satisfait pas d’un simple coup de polish de la carrosserie. Le groupe d’entrepreneurs avait proposé alors à BMW de ne pas vendre ces modèles en Europe, mais dans d’autres pays moins regardant, ce que la marque a refusé également. Ces revendeurs ont fait appel de la décision de justice.
Les voitures rescapées des groupes Mercedes et Volkswagen ont directement été envoyées vers des installations de recyclage. Il n’y a pas de risque de voir ces véhicules circuler en Europe.
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