En quelques années, le gravel a su trouver ses publics et donner un coup de boost au marché du vélo. Loin de rester l’effet de mode que certains avaient prédit, le gravel s’est imposé durablement dans le paysage du cycle.
Il faut dire que ce vélo ne manque pas de qualités. Si sa géométrie n’a rien de nouveau puisqu’il emprunte ses formes à ses cousins, les vélos de cyclocross (CX) et de route (pour faire simple), le gravel a répondu à l’appel du pied de l’aventure et du off-road, tout en séduisant les citadin(e)s à la recherche d’un vélo pour tout faire.
Quant aux cyclistes qui en avaient marre de rouler parmi les voitures, ils ont pu retrouver un peu de cette liberté promise par le mot vélo et découvrir des routes jamais empruntées. Car le gravel, c’est une philosophie, une manière de rouler et qu’on se le dise, un dress code. La chemise à motifs vintage façon Tom Selleck vit une seconde jeunesse. Et au-delà du style à la cool qui s’affranchit des codes vestimentaires du cyclisme, c’est aussi très agréable de rouler le haut déboutonné quand il fait 35 °C.
Sans surprise, la discipline s’est imposée sur les podiums et auprès de l’UCI au point de devenir une nouvelle machine de guerre. Et cela ne fait pas toujours l’unanimité, ce développement commercial et cette massification éloignant le gravel de ses valeurs originelles.
Cela étant dit, le gravel est-il fait pour vous et si oui, pourquoi ?
Polyvalence + confort = gravel
Le gravel est un bon élève. Efficace en ville et sur de multiples surfaces (attention quand même à choisir les bons pneus), il s’impose par sa polyvalence. Avec sa géométrie à la croisée du vélo de route et des vélos de CX, il offre une position plus dynamique et sportive que le VTC, ce dernier perdant de son panache quand les choses se compliquent. Cette position convient aussi très bien à une pratique entièrement urbaine.
Contrairement au VTT qui peut être lourd à emmener (merci les gros pneus) et moins confortable en ville, le gravel s’impose par un pilotage dynamique, agréable et souple.
Contrairement aux vélos de route et de CX, les vélos de gravel peuvent être équipés avec des pneus qui ont des sections plus larges, pour un maximum de confort et une adhérence optimale sur différents types de revêtement et de surfaces (chemin de halage, sentiers, etc.).
Alors on vous laisse imaginer ce que ça donne sur une route avec des nids de poule…
S’il répond à la volonté de choisir une mobilité durable en ville, plus écologique et rapide que notre chère « bagnole », le gravel a répondu à une autre demande, celle de l’aventure à vélo et du voyage léger. Attention donc lorsque vous choisirez le vôtre à privilégier un modèle avec des perçages pour installer vos sacoches ou fixer quelques accessoires. Sur le marché, on retrouve désormais de nombreux modèles plus axés sport et racing que voyage : attention, ils n’ont souvent pas de perçages.
Si aujourd’hui, on se concentre sur sa version musculaire, le vélo de gravel s’est aussi mis à l’électrique.
Le gravel, le prix de la tranquillité ?
Côté prix, c’est là que le bât peut blesser, même si on trouve maintenant des vélos à environ 1 000 €, comme le Nakamura Century 250 Gravel (prix de vente 1 099,99 €) équipé d’une transmission Shimano GRX® 10 vitesses. Pour débuter, il est tout à fait possible d’acheter un gravel pour moins de 1000 €, à l’instar du modèle Triban GRVL 120 de chez Decathlon vendu à 800 €.
L’utilisation de composants issus de la route et du VTT, ainsi que les technologies que le gravel embarque font gonfler son prix d’achat : transmission électrique, suspensions à l’avant, tige de selle télescopique, etc. Ces équipements ne sont pas toujours indispensables, mais ils tendent à faire évoluer l’offre. La démocratisation de la discipline et l’évolution du nombre de pratiquants contribuent, elles aussi, à créer de nouveaux niveaux d’exigences et besoins. La recherche d’un vélo encore plus polyvalent, confortable ou performant sur tous les terrains, participent à l’évolution des vélos de gravel, voire son hybridation.
Mais comme le gravel a le vent en poupe, le marché de l’occasion s’est densifié et l’on peut y trouver son bonheur.
Le prix des vélos de gravel et de route – dont le volume de vente est en hausse en 2023 – est d’ailleurs une des raisons de la hausse du prix moyen des vélos, avec l’inflation et le VAE d’après l’Union Sport Cycle.
Le gravel ne connaît pas la crise
Après l’explosion des ventes post-Covid, le marché du cycle s’est progressivement essoufflé. Le gravel a connu une croissance rapide ces dernières années, pour devenir et rester à ce jour l’un des segments les plus dynamiques de l’industrie du vélo. Plusieurs explications : sa polyvalence, la tendance aux activités outdoor, le développement des courses (UCI Gravel Series) et la popularisation des événements dédiés au gravel (Unbound Gravel, Nature is Bike…), ou encore l’esprit « graveul » qui a su en séduire plus d’un.
Selon les chiffres de l’Observatoire du cycle 2023, si l’on assiste pour la première fois à un ralentissement des ventes de VAE de 9 %, la dynamique n’est pas la même pour le gravel qui se porte plutôt très bien (33 %) ; le vélo de route (ou dit de course) est d’ailleurs lui aussi un marché moteur en 2023 avec une évolution du volume des ventes de 25 % (source : Union Sport & Cycle).
À savoir qu’en 2022, les chiffres étaient aussi au vert pour le gravel.
Face à l’engouement, le gravel « innove », même s’il est plus juste de dire que le gravel emprunte et adapte. On a en effet vu les vélos s’équiper de fourche suspendue (tiens tiens) avec des débattements adaptés à la discipline. Les suspensions à l’avant ont amélioré le confort, la performance et la polyvalence sur des terrains plus accidentés.
On pense d’ailleurs au Diverge STR de Specialized équipé de la technologie Future Shock qui avait suscité de vives réactions.
Plus récemment, soit en avril 2024, le fabricant Cane Creek a lancé les toutes premières fourches suspendues inversées pour le gravel, les Invert SL et Invert CS.
L’ajout de suspensions arrière est en cours chez certaines marques comme le Niner MCR 9 RDO.
Alors, le gravel, est-ce que ça vaut vraiment le coup ?
Le gravel, c’est pour qui pour quoi ? À l’usage, le gravel tient-il ses promesses ?
Si vous cherchez un vélo sans assistance électrique pour le vélotaf, vous déplacer en ville, faire du vélo le week-end voire tenter le bikepacking un jour, le gravel reste le meilleur choix à faire.
Il offre une expérience sans compromis ni sacrifice. L’avantage réside aussi dans le fait que vous n’avez pas besoin d’avoir plusieurs vélos. Vous pouvez changer les pneus selon votre pratique, ajouter des sacoches, mettre des pédales automatiques, changer le guidon pour un guidon plat, etc. Il s’adaptera donc sans mal à vous et à l’évolution de votre pratique, contrairement à un VTC qui atteindra plus rapidement ses limites.
En bref, le gravel, c’est un vélo pour les gouverner tous et dans les graviers les lier.
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