Le lancement du leasing social, également connu sous le nom de « voiture électrique à 100 euros », a quelque peu bouleversé le quotidien des concessions automobiles françaises au mois de janvier. Les marques participant à l’opération ont vu de nouveaux profils de clients passer le pas de la porte pour signer des bons de commande de véhicules électriques neufs. C’est ce que souligne le bilan dévoilé par la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), notamment repris par Les Échos le 22 août 2024.
Cette mesure, issue d’une promesse du président Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle de 2022, visait à rendre les véhicules électriques plus accessibles aux ménages modestes. C’est un coup de pouce bienvenu pour initier de nouveaux clients à l’électrique. Bien que le dispositif présente certaines failles, les premiers résultats à mi-parcours – établis sur 25 000 clients ayant déjà reçu leur véhicule – sont positifs.
De nouvelles têtes en concession pour acquérir une voiture électrique
Selon les données intermédiaires, le dispositif de leasing social a fait baisser la moyenne d’âge des acquéreurs de véhicules neufs à 40 ans. Hors leasing social, l’âge moyen des acheteurs de voitures électriques neuves est de 49 ans, même si cela varie selon les marques. Tesla ou MG, par exemple, n’ont pas eu besoin du leasing social pour voir la moyenne d’âge de leurs acheteurs baisser (d’ailleurs, ils ne peuvent pas y participer). Cela représente tout de même 14 ans de moins que l’âge moyen des acheteurs de voitures neuves, toutes motorisations confondues.
Les moins de 36 ans représentent 30 % des profils de cette première tranche de livraison. C’est un public jeune qui vient rarement dans les showrooms des constructeurs pour des véhicules neufs. La tranche des 36-45 ans est la plus représentée, avec un peu moins de 42 % des contrats signés. Il faut dire que le dispositif cible les actifs, en particulier ceux ayant besoin de se déplacer pour le travail (8 000 km par an à justifier).
Il sera intéressant d’observer si ces clients, après 3 ans de leasing, reviennent vers la voiture neuve ou s’orientent de nouveau vers le véhicule d’occasion. Resteront-ils également fidèles à l’électrique après ou reviendront-ils à d’autres motorisations ?
Au-delà de l’âge, la DGEC a par ailleurs observé les niveaux de revenus de ces ménages. 61 % des bénéficiaires du leasing social ont un revenu fiscal de référence compris entre 10 200 et 15 400 euros par an, tandis que près de 40 % ont un revenu annuel inférieur à 10 200 euros. Ce ne sont décidément pas les profils habituels des acheteurs de voitures neuves, et encore moins de véhicules électriques, souvent jugés trop chers.
Un succès au-delà des attentes du gouvernement et des constructeurs
Il faut quand même rappeler que cette mesure a été un tel succès que le gouvernement a dû fermer les souscriptions après seulement 6 semaines. Le gouvernement avait initialement prévu 25 000 dossiers pour la première année. Ce sont finalement plus de 50 000 personnes qui se sont rendues en concession pour signer des commandes dans le cadre de cette offre de leasing électrique.
Les constructeurs concernés (majoritairement Renault et le groupe Stellantis) ont jusqu’au 30 septembre pour livrer les véhicules électriques commandés en leasing social. Ce qui pourrait bien poser quelques problèmes à Citroën avec son ë-C3. Citroën a ouvert les commandes en leasing social dès janvier pour son futur modèle. C’était l’une des offres les plus attractives à partir de 54 € par mois, avec la Renault Twingo e-tech à 40 € par mois.
Cependant, à la différence de Renault, Citroën n’avait pas encore commencé la production du nouveau modèle. Les premiers exemplaires auraient dû être livrés en juillet, mais la Citroën ë-C3 prend du retard, notamment à cause de bugs logiciel. Les premières livraisons, dont celles de clients du leasing social, ne devraient intervenir que début septembre. Voilà qui laisse présager un rythme de livraison relativement intenable pour la marque française. Aura-t-elle droit à un délai supplémentaire pour assurer la livraison des voitures commandées ? Il va falloir surveiller cela.
Il serait tout de même regrettable d’avoir fait signer des bons de commande avec une aide gouvernementale sans pouvoir honorer les livraisons dans les délais. Cela pourrait coûter cher à la marque en termes d’image et de finances, si tout ne se passe pas comme prévu.
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