Xpeng est prêt à produire ses voitures électriques en Europe et y stocker les données

Les institutions européennes voulaient freiner l’essor des voitures électriques chinoises sur notre continent, elles n’ont fait qu’ajouter une contrainte que plusieurs constructeurs chinois s’apprêtent à contourner. Certains de ces constructeurs automobiles chinois n’ont pas attendu que la surtaxe (sur les voitures électriques produites en Chine) soit annoncée pour déjà planifier de produire en Europe. Cependant, la mesure a quelque peu accéléré le mouvement, et les annonces en ce sens se multiplient.

Selon Bloomberg, le 27 août 2024, Xpeng fait partie des marques qui cherchent à s’implanter en Europe, mais pas uniquement pour produire des véhicules dédiés au marché européen. Tout cela n’est malgré tout pas sans risque pour cette marque, encore balbutiante dans un marché ultraconcurrentiel.

Xpeng a des ambitions de développement dans le monde entier

Malgré les embûches que peuvent semer l’Europe (avec la surtaxe à 21,3 %), ainsi que les États-Unis et le Canada (avec des droits de douane à 100 % pour les voitures électriques chinoises), Xpeng n’a pas l’intention de revoir à la baisse ses ambitions mondiales.

Cette sanction européenne est parmi les moins douloureuses pour Xpeng. Le patron de la marque, He Xiaopeng, se montre audacieux en affirmant auprès de Bloomberg que cela n’affectera pas les projets de la marque, même s’il précise quand même que « les bénéfices des pays européens seront réduits après l’augmentation des tarifs de douanes ».

Ce n’est cependant pas la première fois que l’on entend le dirigeant d’une jeune marque de voitures électriques se montrer particulièrement confiant en l’avenir, peut-être trop. Xpeng doit également faire face à des ventes encore timides en Chine, avec 52 000 modèles livrés au premier semestre 2024, soit une hausse de 26 % par rapport à l’année dernière. La marque subit aussi de plein fouet la guerre des prix prolongée qui fait rage sur le marché chinois.

En Europe, le démarrage de Xpeng est aussi discret. La marque a immatriculé 2 201 véhicules électriques lors du premier semestre 2024. Le rythme s’accélère avec l’ouverture de nouveaux marchés (comme la France). En juillet, 578 immatriculations supplémentaires ont été enregistrées en Europe.

Une usine et un centre de données

Xpeng cherche donc un site pour fabriquer ses modèles en Europe, mais rien n’est encore décidé pour l’heure. Le patron de la marque n’a pas spécifié si un ou plusieurs pays étaient pressentis pour accueillir la production de modèles Xpeng.

La marque pourrait aussi très bien choisir de passer par l’usine de Magna Steyr en Autriche pour produire ses modèles en Europe. Magna Steyr n’assurant plus ni la production du Fisker Ocean ni celle du Jaguar i-Pace, elle pourrait être une solution pour les constructeurs chinois qui ne veulent pas forcément partir de zéro en Europe.  

Il n’est pas certain que les constructeurs chinois innovants se contentent d’une production clé en main. Surtout que Xpeng indique aussi vouloir installer un centre de données à grande échelle.

La collecte de données devient primordiale pour les fonctions de conduite intelligente des voitures et des marques qui placent le logiciel au cœur de leur stratégie. Les modèles de Xpeng font partie des plus avancés en la matière. Conserver les données des véhicules au sein de l’espace européen pourrait inspirer confiance dans la marque, plutôt que de voir ces données être envoyées vers la Chine.

Même si les débuts restent un peu hésitants, la marque a de sérieux arguments, et le partenariat avec Volkswagen apporte beaucoup à cette jeune entreprise. D’ailleurs, la marge brute de Xpeng serait passée en moins d’un an de -3,9 % à 14 % grâce à ce partenariat. C’est encourageant pour la suite.