Même si le gouvernement en place est sur le départ, les affaires d’État doivent suivre leur cours. La préparation du budget de la loi de finances 2025 reste donc dans les tuyaux jusqu’à ce qu’un nouveau gouvernement reprenne la main. C’est dans ce cadre que Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, se retrouve à envoyer une lettre au ministère de la Transition écologique. Il y demande de prévoir une baisse de l’enveloppe budgétaire attribuée aux aides à l’achat de voitures électriques.
Cette demande, que le média Contexte a dévoilé le 29 août 2024, impliquerait une baisse possible de 500 millions d’euros du budget consacré. Au lieu de 1,5 milliard d’euros, l’enveloppe budgétaire allouée aux aides à la transition vers des véhicules à faibles émissions serait de 1 milliard d’euros pour l’année, ce qui implique forcément une réduction des aides.
Rien n’est encore joué, mais le compte n’est pas bon
Cette demande émise par Gabriel Attal ne signifie pas forcément que le budget en tiendra compte pour 2025. Il n’en reste pas moins que cette enveloppe a déjà subi plusieurs réductions et qu’il ne serait pas si surprenant que le gouvernement souhaite encore faire des économies.
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Pour autant, les membres du gouvernement sont les premiers à dépenser presque sans compter pour satisfaire une promesse électorale. Les 50 000 dossiers de leasing social ont englouti en 6 semaines l’équivalent de 650 millions sur une enveloppe annuelle de 1,5 milliard d’euros. Le compte n’est forcément pas bon pour le reste des aides, qui ne s’adressent pas uniquement aux revenus les plus modestes.
Pire encore, en juillet 2024, Gabriel Attal annonçait entre les deux tours des élections législatives que le gouvernement pourrait porter à 100 000 le nombre de dossiers de leasing social en 2025. Sans être un mathématicien de génie, 13 000 € de subventions multipliées par 100 000 dossiers, cela donne déjà une enveloppe budgétaire de 1,3 milliard d’euros. Mais, le vent a tourné depuis et les 100 000 dossiers ont probablement été enterrés.
Vers une suppression du bonus pour les classes moyennes ?
Alors que l’industrie automobile prie depuis des années le gouvernement d’avoir un peu de stabilité sur ses politiques d’aides à l’achat (et de malus), une baisse des aides s’apparenterait à une nouvelle trahison. D’autant que le gouvernement avait tenté de rassurer les constructeurs, assurant qu’il avait bien compris leur besoin de visibilité à long terme.
Il est peu probable que le gouvernement se désavoue sur le leasing social. Si le dispositif est maintenu pour 50 000 dossiers, comme en 2024, cela signifie qu’encore une fois 650 millions seront réservés aux ménages les plus modestes. Les 350 millions restants devront donc couvrir les autres aides : bonus écologique, prime à la conversion et prime rétrofit. C’est vraiment peu, et cela va obliger à faire des coupes drastiques.
Ce choix politique reste toujours incompréhensible. Favoriser une location longue durée sur les voitures électriques les plus bas de gamme pour que les clients de ces offres se retrouvent dans 2 ou 3 ans le bec dans l’eau, sans voiture, ni aide pour en racheter une, est une stratégie qui apparaît perdant-perdant.
Les entreprises ont déjà perdu l’accès au bonus depuis le mois de février. Les ménages de la classe moyenne seront probablement les prochains à perdre cet avantage. Ou alors, ils y auront accès, mais à un montant beaucoup plus faible, ce qui une fois de plus serait un coup dur pour les constructeurs automobiles. Les marques ne font pas leur marge sur les voitures électriques d’entrée de gamme, mais sur des voitures milieu de gamme bien équipées. Si l’on réduit la clientèle sur ces modèles, l’opération de leasing social ne sera peut-être même plus rentable pour les constructeurs concernés.
Dans cette phase d’incertitudes, un conseil à ceux qui avaient prévu éventuellement d’acheter une voiture électrique en bénéficiant des aides : ne tardez pas trop !
Le gouvernement pense avoir trouvé la bonne formule pour le développement de la voiture électrique, mais il a tout faux. Un sujet que nous aurons l’occasion de décrypter lors de futures newsletters Watt Else. Abonnez-vous dès aujourd’hui, c’est gratuit :
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