L’ensemble du marché automobile a tourné au ralenti en ce mois d’août 2024. Il est habituel que ce mois d’été soit plus calme que les autres, mais rarement à un tel point. Les immatriculations de voitures électriques sont revenues au niveau des pires mois de 2022.

Les immatriculations de voitures électriques enregistrent une baisse de 33 % en août 2024, par rapport à l’année dernière. L’année 2024 a commencé sur les chapeaux de roue, mais s’essouffle progressivement. Les statistiques envoyées par AAA Data le 1er septembre permettent de faire un point sur ce qui se passe dans les concessions françaises en ce moment.

Même si les chiffres du mois apparaissent particulièrement catastrophiques, ils devraient certainement rebondir durant les prochains mois. Gare à ne pas enterrer l’électrique précipitamment : nous vous expliquons pourquoi.

Retour en 2022

Seules 13 107 voitures électriques ont été immatriculées au mois d’août. Ces immatriculations sont réparties sur 107 modèles électriques différents ce mois-ci, contre seulement 81 en 2023 et 70 en 2022. C’est une baisse de 23 % par rapport au mois de juillet 2024 qui avait lui-même déjà enregistré une chute de 43 % vis-à-vis du mois de juin. L’été est toujours une période plus calme, il n’est donc pas anormal d’observer un ralentissement des immatriculations à cette période. Surtout que sur le cumul annuel, la voiture électrique est en progression par rapport à 2023 (merci le leasing social).

Statistiques d'immatriculations mensuelles des VE en France de 2022 à 2024 // Source : Réalisation Raphaelle Baut - AAA Datas
Statistiques d’immatriculations mensuelles des VE en France de 2022 à 2024. // Source : Réalisation Raphaelle Baut – AAA Data

Il est toutefois plus surprenant de voir que le volume d’immatriculations est inférieur à celui du mois d’août de l’année précédente, de l’ordre de 33 %. Il faut en fait remonter jusqu’en août 2022 pour retrouver un tel résultat, ce qui est pour le moins inquiétant.

La première chose qui saute aux yeux dans ces statistiques du mois d’août, c’est qu’un unique modèle enregistre plus de 1 000 immatriculations : il s’agit du Tesla Model Y, avec 2 096 immatriculations. Habituellement, les modèles du top 5 des immatriculations (voire une majorité du top 10) sont au-dessus des 1 000 immatriculations. Le deuxième modèle sur le podium est la Peugeot e-208 avec 919 véhicules, suivi par le Renault Scénic e-tech, qui fait sa première apparition sur ce drôle de podium, avec 668 immatriculations.

Pour pousser les comparaisons, même en août 2022, le top 10 des modèles avait cumulé plus d’immatriculations (environ 1000 de plus) que le top 10 d’août 2024. Cela signifie toutefois que le marché est un peu moins concentré sur les leaders, ce qui est une bonne nouvelle pour les challengers.

Top 20 des immatriculations françaises de voitures électriques en août 2024

TESLA – MODEL Y2 096
PEUGEOT – 208919
RENAULT – SCENIC668
SKODA – ENYAQ563
FIAT – 500559
RENAULT – MEGANE-E555
B.M.W. – IX1451
MINI – MINI432
TESLA – MODEL 3410
VOLKSWAGEN – ID.3374
RENAULT – TWINGO336
CUPRA – BORN300
PEUGEOT – 2008298
FORD – EXPLORER293
VOLVO – EX30291
M.G. – MG4260
VOLKSWAGEN – ID.4260
JEEP – AVENGER256
AUDI – Q4 E-TRON216
FIAT – 600204

Doit-on s’inquiéter pour l’avenir de la voiture électrique ?

C’est un mauvais moment à passer pour certains constructeurs, qui doivent faire le dos rond le temps que le marché de la voiture reprenne des couleurs. L’électrique n’est pas la seule motorisation à enregistrer une belle chute en août : -37 % pour l’essence (32 % du marché), -43 % pour le diesel (7 % du marché) et -35 % pour les hybrides PHEV (7 % du marché). Il n’y a que les hybrides qui ne s’en sortent pas trop mal dans un marché qui a fait -24 % par rapport à l’année dernière.

Essai de la Citroën ë-C3 // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Les ë-C3 sont en retard. // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Le top 20 des modèles immatriculés souligne quand même un élément clé expliquant la situation. Il n’y a plus de modèles d’entrée de gamme en ce moment :

  • Renault Zoé et Nissan Leaf sont à la retraite à cause de la nouvelle norme GSR2, les derniers stocks sont vidés (ou presque).
  • Dacia Spring n’a pas encore livré sa nouvelle génération à partir de 18 900 €.
  • Citroën est en retard pour livrer son modèle low cost ë-C3, qui doit représenter plus de 15 000 immatriculations à venir selon la marque.
  • Ceux qui pouvaient bénéficier du leasing social ont déjà craqué pour la Peugeot e-208, la Renault Twingo ou la Fiat 500e, ce qui fatalement peut créer une baisse dans la demande.
  • La Renault 5 qui a fait chavirer quelques cœurs ne sera pas là avant la fin de l’année.
  • La MG4 est boudée depuis qu’elle n’a plus accès au bonus, tout comme d’autres modèles.

Tout cela explique en partie le creux de la vague dans lequel se trouve actuellement le marché français. À la différence de certains de nos voisins européens, le marché de la voiture électrique français est très centré sur les modèles les plus abordables, et de plus en plus dominé par les modèles fabriqués en Europe.

Tous les constructeurs n’ont pas le même bilan en ce mois d’août. Tesla enregistre une baisse de 53 % de ses immatriculations, mais BMW et Renault sortent leur épingle du jeu, avec respectivement +29 % et +13 % par rapport à l’année précédente.

La rentrée devrait normalement redonner des couleurs aux immatriculations.

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