Le Cupra Tavascan devait donner un coup de jeune à la gamme 100 % électrique de la marque espagnole. Pour l’instant, il semble surtout donner prématurément quelques cheveux blancs aux dirigeants de la marque.

Cupra est en plein lancement commercial de son second modèle 100 % électrique. Ce qui devrait être un moment excitant pour la marque espagnole est en train de virer au cauchemar. Le Cupra Tavascan est le cousin un peu déluré du Volkswagen ID.4. Outre une approche stylistique très différente, Cupra a décidé d’assembler son nouveau modèle dans une usine du groupe en Chine. C’est là que les problèmes commencent.

Le modèle électrique de Cupra entre dans le cadre de la nouvelle surtaxe de droits de douane appliquée aux voitures électriques produites en Chine. Tout cela contrarie forcément les projets liés au modèle et son prix de vente, comme le souligne un article de Reuters du 3 septembre 2024.

Impossible de toucher au prix du Cupra Tavascan

Le nouveau Cupra Tavascan peut être commandé en France à partir de 46 990 €. Sa version sportive est proposée à 64 930 €. Ce prix correspond aux communications de la marque, qui datent d’avant l’officialisation des surtaxes de la Commission européenne, début juillet.

Cupra Tavascan // Source : Cupra
Cupra Tavascan // Source : Cupra

Néanmoins, Cupra va devoir trouver un moyen de compenser les droits de douane punitifs que la marque se voit imposer. Dans sa stratégie de prix, Cupra avait misé sur 10 % de droits de douane. Peut-être la marque avait-elle anticipé une hausse de ce taux à 15 ou 20 %, comme le laissaient entendre les rumeurs du début d’année.

Toutefois, elle n’avait probablement pas anticipé que les droits de douane allaient atteindre un total de 31,3 % dans son cas. Cela correspond à 10 % de droits de douane, ainsi que 21,3 % de surtaxe. Elle est appliquée à tous les constructeurs chinois, autres que BYD, MG, Geely et Tesla, qui n’ont pas fait l’objet d’une enquête détaillée de la part des enquêteurs européens.

Le patron de Cupra considère la situation injuste et dangereuse

Wayne Griffiths dirige Seat et Cupra depuis 2020. Il précise bien que la production du Tavascan en Chine est planifiée depuis des années et qu’il n’est pas prévu de changer la donne pour ce modèle. Les investissements ont été faits pour lancer la production dans l’usine Volkswagen Anhui et les premiers modèles sont déjà sortis des chaînes de production. Il est trop tard pour faire machine arrière.

Tout ceci pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour la marque, voire la mettre en danger. Cupra a besoin que ce modèle soit acheté par des clients européens pour équilibrer son bilan d’émissions CO2, car derrière cette situation se trouve le couperet de la nouvelle règlementation CAFE. Dès 2025, les constructeurs automobiles doivent abaisser leurs émissions moyennes de CO2 à 81 g/km. Sans cela, la marque risque des amendes qui pourraient se chiffrer à plusieurs millions d’euros, en fonction du nombre de véhicules vendus. Pour atteindre ce nouveau seuil, il faudrait que 25 % des voitures vendues par la marque soient électriques. Beaucoup de constructeurs en sont très loin. Cependant, en France, Cupra est assez proche de cet objectif. Pourtant, c’est loin d’être le cas au niveau du marché européen, et c’est celui-là qui compte.

Cupra comptait sur le Tavascan pour compléter les ventes de la compacte Born. Si Cupra se voit contraint d’augmenter le prix de son Tavascan, les clients s’en détourneront, ce qui ne fera plus les affaires de la marque et de son patron.

Le patron de Cupra fustige la décision de l’Europe, qu’il considère particulièrement injuste : « Nous ne sommes pas une marque chinoise qui essaie d’envahir le marché européen. Nos voitures ne sont pas destinées aux masses. La voiture n’est pas un produit subventionné [par le gouvernement chinois]. » Cupra, comme Mini et probablement d’autres constructeurs européens lésés par la nouvelle surtaxe, va continuer à faire pression pour que l’Europe revoie ses positions.

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