Citroën se retrouve en pleine tourmente avec les livraisons retardées de la ë-C3 en leasing social. Entre délais serrés, subventions menacées et clients mécontents, la marque tente de limiter la casse. Difficile de ne pas traiter le sujet comme éditorial de la newsletter Watt Else du 26 septembre.

C’est un peu la panique à bord chez Citroën ces derniers jours. Si la pression est montée d’un cran au siège du constructeur, le stress est encore plus palpable chez les concessionnaires ayant vendu des ë-C3. La marque s’est lancée en début d’année dans le pari audacieux de proposer sa nouveauté dans le cadre du leasing social, alors que le modèle n’était pas encore en production. Le planning théorique le permettait, malgré la menace d’une date butoir fixée au 30 septembre. Évidemment, tout ne s’est pas passé comme prévu. 

Plus de 5 000 clients ont souscrit à l’offre de leasing social de la Citroën ë-C3 à partir de 54 €/mois, sans compter les commandes plus classiques. Citroën se félicitait d’un lancement commercial réussi en France. Et puis patatras, les complications se sont accumulées, repoussant les livraisons de plusieurs mois, et exaspérant les clients face au manque de communication. 

Un retard à plusieurs millions d’euros 

Il devient rare qu’un constructeur arrive à respecter le calendrier annoncé. Les aléas sont nombreux pour finaliser les derniers développements et pour passer à l’industrialisation en vue de la livraison aux clients finaux. Ces retards se comptent vite en mois et, dans certains cas, dépassent même plusieurs années (Tesla Cybertruck, Volvo EX90, Porsche Macan…). Habituellement, ils n’ont pour conséquence que de frustrer, voire décourager, les acheteurs qui attendent le modèle. C’est un peu plus gênant dans le cas de l’ë-C3 de Citroën.

Citroen e-C3 You  // Source : Citroën
Citroen e-C3 You // Source : Citroën

Tous les clients bénéficiant de la mesure gouvernementale sont censés avoir leur voiture électrique (ou au moins l’immatriculation) pour fin septembre. La subvention de 13 000 € devient sinon caduque, et les voitures ne peuvent bénéficier que du bonus majoré de 7 000 €. Mais alors, qui va payer ces 6 000 € d’écart ? Certainement pas les clients, à qui on avait promis une voiture à petit prix pour l’été. Citroën devra compenser de sa poche pour toutes les commandes livrées hors délai, c’est ce que semblent confirmer les concessions aux clients inquiets. 

Malgré le feu vert, tout n’est pas rose ! 

La production a officiellement démarré le 17 septembre, et Citroën a mobilisé un maximum de camions pour acheminer les véhicules de Slovaquie à la France. L’objectif est clair : sortir un maximum de voitures des chaînes et les livrer (finies ou pas complètement). Il n’est pas exclu que les concessions doivent réaliser elles-mêmes les dernières mises à jour et contrôles. Espérons que les clients ne subiront pas de mauvaises surprises sur le modèle. Ce qui était acceptable sur une Citroën Ami à moins de 10 000 € ne le sera certainement pas sur une ë-C3.

Livraison des premières Citroën ë-C3 // Source : Thierry Koskas - directeur Citroën
Livraison des premières Citroën ë-C3 // Source : Thierry Koskas – directeur Citroën

Sur les dents

Malgré tous ses efforts, Citroën ne pourra pas livrer plus de 5 000 voitures dans les délais. Le jeu des prochains jours consiste à limiter la casse au maximum, quitte à faire travailler les équipes 7 jours sur 7. De leur côté, les clients sont aussi sur le pied de guerre. Les groupes et forums de discussion bouillonnent, avec des émotions allant de l’excitation à l’exaspération totale. Le moindre camion rempli de Citroën ë-C3 est pris en photo et signalé à la communauté. 

Depuis le 17 septembre, une bonne partie des clients ont enfin reçu un appel de leur commercial leur demandant des justificatifs actualisés à envoyer au plus vite. Il leur est également demandé de se préparer à venir chercher la voiture dès son arrivée, et tant pis si le client avait d’autres priorités pour le week-end. 

Pour d’autres clients, c’est toujours silence radio. Certaines concessions ignorent encore la date de livraison, et des rumeurs évoquent des retards jusqu’à fin octobre. La marque va devoir immatriculer administrativement en masse avant l’arrivée physique des voitures en concession. Il ne reste qu’à espérer qu’ils ne perdent pas trop de voitures en route, comme cela arrive assez régulièrement dans le groupe. Une fois les voitures immatriculées, les complications commencent pour les clients concernés. 

Une chose est sûre : ces clients se souviendront longtemps de cette livraison chaotique, mais certainement pas pour les meilleures raisons. Un échec cuisant pour Citroën.

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