À quelques jours de l’ouverture du Mondial de Paris, le 14 octobre, tous espèrent un retour en force de cette grande fête de l’automobile. Malgré un contexte économique maussade, les exposants redoublent d’efforts pour dissimuler les doutes éventuels. La réussite de ce rendez-vous prime sur les questions existentielles. Les nouveautés seront nombreuses, c’est même un marathon de quelques jours qui s’annonce pour moi, au point de devoir refuser des rendez-vous pour sanctuariser des moments libres.
Le pessimisme de la précédente édition, que de nombreux exposants avaient déserté, a été remisé au placard. Espérons quand même que les visiteurs partagent le même enthousiasme pour l’événement de cette année.
Le comeback de certains constructeurs
Ford n’avait pas été vu au Mondial de Paris depuis 2014, lorsque des salariés de la marque avaient envahi le stand pour manifester leur mécontentement. Cela fait aussi des années qu’on n’avait plus aperçu le blason Cadillac. Enfin, le retour de Tesla est aussi un signal positif pour la voiture électrique, après plusieurs années d’absence.
Mais ce ne sont pas les seuls à avoir laissé une nouvelle chance au salon parisien : la plupart des marques allemandes font également leur retour. BMW et Mini seront présents en faisant face aux stands de Stellantis. Dans le même hall, on trouvera par ailleurs Volkswagen, Audi et Skoda. Mercedes a décidé de continuer à bouder l’événement. Porsche snobe aussi cette occasion d’exposer son nouveau Macan électrique.
Mais où sont les Japonais ?
Ne cherchez pas de constructeurs japonais au Mondial de Paris, il n’y en a pas. Ils ont tous piscine cette semaine-là : Toyota, Mazda, Honda, Nissan, Suzuki, Mitsubishi, Subaru… Toyota/Lexus le justifie en disant que ses équipes ont déjà été monopolisées par son partenariat avec les Jeux olympiques de Paris cet été. Pour les autres, le discours tourne souvent autour du manque de nouveautés, ou de modèles qui ont déjà été présentés lors du salon de Tokyo, pourtant un événement qui a peu de répercussions en Europe.
Après tout, c’est un choix légitime, participer à un salon coûte cher. Pour autant, l’absence simultanée de tous les constructeurs japonais contribue à invisibiliser ces marques. Ce n’est pas comme s’ils perdaient du terrain face à une nouvelle concurrence asiatique, qui ne néglige pas la voiture électrique.
D’étranges décisions
Après des années à écumer les salons automobiles, sans avoir un seul modèle homologué en Europe, Vinfast est curieusement absent de l’événement cette année. C’est un drôle de timing, alors que la marque a enfin commencé les premières livraisons de son VF8 cet été. Alors que Vinfast refuse de faire tester sa voiture à la presse, difficile de savoir comment la marque va chercher à gagner en notoriété. La stratégie de ce constructeur vietnamien reste décidément impénétrable.
De nouvelles marques chinoises font leur première apparition au Mondial de Paris (Xpeng, Hongqi, GAC, Aito, Skyworth), même si plusieurs groupes chinois font aussi l’impasse. Ni SAIC (MG), Ni Geely (Volvo, Polestar, Zeekr, Lotus) n’ont choisi de profiter de l’opportunité pour présenter leurs gammes ou nouveautés. C’est un choix à double tranchant dans le contexte actuel.
Stellantis a apparemment choisi de tirer à la courte paille pour choisir les marques présentes cette année. Un groupe automobile qui détient 15 marques, voilà qui peut faire grimper la note si toutes exposent sur le salon. Stellantis a donc décidé de miser sur ses marques françaises : Peugeot et Citroën pour faire parler du groupe. Il y aura également Alfa Romeo, mais pas Lancia, pourtant en pleine renaissance. Enfin, Leapmotor fera ses débuts sous le blason Stellantis. Reste à voir si la stratégie de Stellantis, avec 4 stands, sera aussi payante que celle du groupe Renault qui a décidé de marquer de son empreinte cette nouvelle édition du Mondial de l’Auto 2024. Nous aurons la réponse dans quelques jours, un moment que j’attends avec impatience.
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