Une nouvelle cartographie d’Airparif, l’observatoire de l’air en Île-de-France, indique que 13 stations de métro sont particulièrement polluées en particules. Quels arrêts de métro sont concernés dans Paris ?

On s’en doute, le métro parisien est pollué. Mais certaines stations du réseau de transport d’Île-de-France sont plus polluées que d’autres. Selon une nouvelle cartographie présentée ce 15 octobre 2024, 13 quais de gares et stations présentent « des niveaux de pollution aux particules élevés », indique Airparif, l’observatoire de l’air en Île-de-France, dans un communiqué.

La liste des 13 stations de métro les plus polluées à Paris, selon Airparif

L’évaluation d’Airparif porte sur un total de 426 stations souterraines. Parmi ces stations, 13 quais sont associés à des niveaux d’exposition les plus élevés de pollution aux particules.

Ces arrêts se trouvent sur les lignes 2, 5 et 9 du métro parisien :

  • Belleville (Ligne 2),
  • Iéna (Ligne 9),
  • Jaurès (Ligne 5),
  • Laumière (Ligne 5),
  • Michel-Ange – Auteuil (Ligne 9),
  • Molitor (Ligne 9),
  • Oberkampf (Ligne 5 et 9),
  • Ourcq (Ligne 5),
  • Père-Lachaise (Ligne 2),
  • Pigalle (Ligne 2),
  • Saint-Philippe-du-Roule (Ligne 9),
  • Trocadéro (Ligne 9).

Les stations ont été classées par rapport aux concentrations en particules qui y ont été relevées (particules en suspension PM10, dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres). Pour établir le niveau de ces concentrations, Airparif s’est basé sur des campagnes de mesures menées par la RATP et la SNCF dans 44 quais de gares et stations.

Ces données ont ensuite été utilisées dans « un modèle statistique basé sur une technique avancée de machine learning développé par Airparif, capable d’estimer la situation en termes de pollution aux particules au regard des valeurs de l’ANSES [ndlr : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail] sur les quais de chaque gare et station ». Le modèle statistique prenait en compte 19 facteurs, dont la profondeur de la gare, le type de freinage des trains, ou encore la longueur du tunnel.

Carte de la qualité de l'air dans le métro parisien. // Source : Capture d'écran Île-de-France Mobilités
Carte de la qualité de l’air dans les transports en commun parisiens. // Source : Capture d’écran Île-de-France Mobilités

Quels sont les facteurs expliquant pourquoi certaines stations sont plus polluées que d’autres ? Selon Airparif, la fréquence du trafic et la configuration de la gare ne sont pas les seules explications. « Un des enseignements importants de l’étude réalisée par Airparif est que le type de matériel roulant, et notamment de freinage, exerce une grande influence sur les niveaux de pollution de l’air. » La ventilation fait également partie des facteurs cités.

Pollution dans le métro : quel est vraiment le danger pour la santé ?

La pollution de l’air dans le métro parisien n’est pas un problème nouveau. En avril 2023, une enquête avait été ouverte, alors que la RATP avait été attaquée en justice par l’association RESPIRE.

Mais la présence de ces particules dans les stations de métro représente-t-elle un risque avéré pour la santé, notamment respiratoire et cardiovasculaire ? Sur cette question, Airparif renvoie vers les travaux de l’ANSES, publiés en 2022. Or, ce rapport indique dans ses conclusions que « la toxicité des particules des EFS [ndlr : enceintes ferroviaires souterraines] reste peu documentée et les études existantes portent uniquement sur des effets à court terme ». Selon l’ANSES, les études portant sur les effets sanitaires de la pollution de l’air dans les stations de métro souterraines « [restent] assez peu [informatives] pour évaluer les risques liés à l’exposition des usagers ou des travailleurs à la pollution de l’air ambiant des EFS ».

Auditionné devant l’Assemblée nationale le 9 octobre, le PDG de la RATP Jean Castex a indiqué que « les études de mortalité (des agents de la RATP) engagées depuis plusieurs années par les autorités sanitaires n’ont jamais démontré de prévalence d’affections broncho-pulmonaires ou de maladies liées à ces particules ».

Toutefois, l’ANSES conclut dans son rapport de 2022 qu’il faut poursuivre les efforts visant à réduire la concentration des particules en suspension dans l’air dans ces stations, « en visant des niveaux les plus bas qu’il soit raisonnablement possible d’atteindre ». Par ailleurs, l’ANSES souligne que « la priorité de santé publique concerne la réduction de la pollution de l’air ambiant dans son ensemble. Dans ce contexte, le report modal du transport routier motorisé vers d’autres modes de transport moins polluants dont le transport ferroviaire doit être encouragé ».

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