Les promesses des ministres n’engagent que ceux qui veulent y croire. Le 15 octobre 2024, s’est tenu le Paris Automotive Summit, une conférence réunissant plusieurs leaders de la filière automobile (Luca de Meo, Carlos Tavares, Patrick Pouyanné…), à laquelle Numerama a assité. Le nouveau ministre de l’Économie, Antoine Armand, a été invité à prendre la parole devant un parterre de professionnels de l’automobile et devant la presse. Son discours semblait apaiser plusieurs craintes des constructeurs automobiles, mais qu’est-ce que cela signifie pour le consommateur final ?
Le nouveau ministre de l’Économie a compris le message
Alors que toutes les rumeurs parlent régulièrement de coupes budgétaires pour les aides et de sanctions plus lourdes pour le malus, le ministre s’est montré un peu plus rassurant. Le premier point à retenir est qu’il est bien conscient que « la vie ne s’organise pas sans voiture » pour une majorité de Français. Il a aussi confirmé son attachement au secteur automobile : « Nous continuerons à soutenir la filière. »
Il sait que les enjeux sont colossaux pour accompagner la métamorphose actuelle. Il a félicité les constructeurs pour leurs premiers efforts afin de « rendre la voiture électrique plus abordable », même si la route est encore longue pour les clients finaux. Antoine Armand veut ainsi veiller à ce que les conditions de base de la compétitivité soient garanties pour les entreprises françaises.
Bonus et malus : rien n’est figé
L’enveloppe budgétaire pour les véhicules électriques doit baisser en 2025, cela signifie des aides à l’achat en moins. Néanmoins, la formulation du nouveau ministre de l’Économie laisse entrevoir un entrebâillement de la porte : « Cette enveloppe doit être d’un milliard d’euros au moins. » Ce « au moins » a son importance dans le contexte politique actuel. Cela pourrait laisser espérer une petite rallonge par rapport à la baisse initialement prévue, passant de 1,5 à 1 milliard d’euros.
Hélas, rien n’est joué et il est fort probable que le bonus soit réduit de 4 000 à 3 000 €. Ce qui serait un moindre mal, par rapport à une suppression totale.
Le malus écologique pourrait, en revanche, bénéficier d’un petit sursis avant que près de la moitié des modèles soient concernés. Ce malus ressemble de plus en plus à un impôt déguisé. Là encore, le ministre fait reposer la décision sur le vote des parlementaires, plus que sur sa propre responsabilité. Il indique quand même que « le budget 2025 est perfectible ».
Antoine Armand se dit bien conscient du fait qu’il y a trop d’injonctions contradictoires menaçant l’équilibre de toute la filière, notamment aux niveaux des sanctions. Il est aussi plutôt ouvert à trouver des solutions avec l’Europe pour un peu plus de flexibilité sur la réglementation CAFE et ses amendes de plusieurs milliards d’euros, qui pèsent sur les constructeurs automobiles.
Tout ceci n’a-t-il été dit que pour flatter la filière automobile à l’occasion du Mondial de Paris ? Ce n’est pas à exclure non plus. Nous verrons vite si ce discours était juste de belles paroles.
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